Publié le 19 avril 2019 à 8h41 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30
Le Président Donald Trump a décidé de faire appliquer un volet jamais mis en œuvre de la loi américaine Helms-Burton de 1966, le titre 3 de cette loi extraterritoriale qui autorise la justice américaine à poursuivre et condamner des entreprises non-américaines commerçant avec Cuba. Les entreprises européennes, et notamment françaises, pourraient ainsi être contraintes de quitter l’île sous peine de se voir sanctionner aux États-Unis. Le député François-Michel Lambert, Président du groupe d’amitié France-Cuba à l’Assemblée nationale, dénonce.
A partir d’aujourd’hui tout citoyen américain s’estimant lésé par la révolution cubaine de 1959 (il y a plus de 60 ans) peut attaquer en justice les entreprises pour demander la restitution de leur supposé foncier et les intérêts courants. A défaut de coopération ces entreprises seraient sanctionnées lourdement voire interdites de commercer aux États-Unis. Pour rappel la BNP a déjà payé par le passé pour près de 9 milliards $, la Société Générale pour près de 2 Milliards. «Qui dit guerre, dit diplomatie. Il est indispensable que la France saisisse en urgence le Conseil de Sécurité de l’ONU pour que la communauté internationale affirme son rejet de cette nouvelle application de la loi Helms-Burton», déclare le député François-Michel Lambert, Avec gravité il poursuit: «Qui dit guerre, dit protection et armement. J’en appelle la France et l’Europe à renforcer en urgence la protection de nos intérêts face à ce qui pourrait être la plus grande guerre économique de l’Histoire. Il s’agit de donner des outils juridiques spécifiques et adaptés. Nous ne devons pas oublier également de nous doter d’armes économiques pour agir contre des entreprises américaines qui se montreraient complices de ce choix politique». Le 20 février dernier le groupe d’amitié France-Cuba de l’Assemblée nationale tenait une conférence de presse pour alerter et dénoncer unanimement, quel que soit l’appartenance politique, l’aggravation des sanctions américaines contre Cuba et les entreprises françaises et européennes. «Au nom du groupe d’amitié j’ai alerté l’Europe, le gouvernement français, mes collègues parlementaires, les autres parlements nationaux impliqués – espagnol, italien, allemand. Seule une réponse uniforme, commune, puissante, permettra de bloquer cette offensive américaine pour préserver notre propre économie. Il y a urgence avant que les conséquences se mesurent en pertes financières et d’emplois ici en France et en Europe», alerte François-Michel Lambert.