Publié le 22 avril 2019 à 9h04 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h44
Comme prévu, et annoncé, la Mozartwoche de Salzbourg, dont l’intendant est Rolando Villazon, est l’invitée du Festival de pâques d’Aix-en-Provence. Et samedi, alors que les cloches étaient parties à Rome, deux des trois rendez-vous du festival aixois de printemps étaient assurés par des programmes déjà donnés au cours de la semaine Mozart en Autriche. Le premier, en fin de matinée, était un spectacle tout public puisque sur la scène de l’auditorium du Conservatoire Darius Milhaud, la mime et marionnettiste Nola Rae contait l’histoire du divin Wolgang, sans paroles, mais avec musique. Un spectacle intelligent apprécié par les petits et les grands avec quelques moments de vrai bonheur lorsque Léopold, le père de Mozart, découvre que son bambin est un prodige, que Mozart découvre les femmes ou ce final tellement sobre, mais tellement beau, sur le «Lacrimosa» du Requiem où l’artiste se laisse glisser au sol ne laissant apparaître qu’une main tenant la plume avec laquelle Mozart composait : émotion et délicatesse. Les enfants ont beaucoup ri, les adultes ont souri, tous ont été touchés, sans aucun doute… Le soir, au Grand Théâtre de Provence, c’était la soirée de gala du Festival, avec une fréquentation exceptionnelle de personnalités du monde de la culture et des milieux économiques et journalistiques ; il y en avait tellement qu’il est impossible ici de dresser une liste exhaustive. Sur scène, pour jouer Mozart, la Camerata Salzburg était placée sous la baguette de la charmante maestra Alondra de la Parra. Cet orchestre de chambre est tellement remarquable qu’il pourrait, sans nul doute, jouer à la perfection sans directeur ou directrice devant lui. Couleur, sensibilité, précision : rien ne lui manque. Et de cette soirée, où chantait aussi la soprano Olga Peretyatko, nous retiendrons l’exceptionnelle prestation soliste du corniste Felix Klieser dans le concerto pour cor et orchestre en mi bémol majeur KV 447. Atteint d’une maladie très rare, il est né sans bras et utilise ses orteils comme les doigts des mains dans sa vie quotidienne. Il est aussi un excellent musicien et l’a démontré samedi soir au Grand Théâtre de Provence, faisant preuve d’une réelle virtuosité et d’une grande présence dans l’interprétation du concerto de Mozart : une leçon de courage et de bien d’autres choses… Par les temps qui courent, cette prestation exemplaire méritait une longue ovation ! Ce qui fut fait.
Michel EGEA