A Marseille Eric Figuères poursuit la tradition familiale de la faïence en trompe l’oeil

Publié le 16 décembre 2014 à  9h37 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h31

En ces temps de courses aux cadeaux de Noël, pourquoi ne pas offrir une assiette de figues bien mûres ou quelques fruits de saison, voire quelques champignons ou une rascasse. Sur l’étal de la maison Figuères, tout est disponible. Mais attention, n’essayez pas de croquer la pomme, vous vous y casseriez les dents… Visite d’un haut lieu du patrimoine Marseillais.

Eric Figuères nous présente l’une des plus belles pièces disponibles à la vente : la rascasse posée sur un plat à service (Photo M.E.)
Eric Figuères nous présente l’une des plus belles pièces disponibles à la vente : la rascasse posée sur un plat à service (Photo M.E.)

Les amateurs le savent, Marseille fut, en son temps, une ville où les faïences étaient aussi réputées, voire plus, que la bouillabaisse. Entre Vieille Chapelle et Pointe Rouge, au fond d’une ruelle, Eric Figuères est l’un des rares héritiers de ce temps qui poursuit dans la lignée des grandes faïenceries marseillaises. Il faut dire qu’il fut, lui même, élevé dans ce milieu. En 1952, Marcel et Gilberte Figuères, les parents d’Eric, qui se sont connus sur les bancs de l’École des Beaux-Arts, ouvrent leur propre atelier aux Chutes-Lavies, autre quartier de Marseille. Ils viennent d’achever leur apprentissage au sein de l’atelier Paulette Quinson après avoir travaillé à Saint-Jean du Désert pour Gilberte et chez Lucie André pour Marcel.
C’est une faïence en trompe l’œil, avec des poissons posés sur une assiette, qui va faire la popularité du couple. Cette commande de la maison Tacussel, libraire et éditeur sur la Canebière, va être très appréciée. «Nous avons vendu des bouillabaisses en céramique partout, nous confiait il y a quelque temps Marcel Figuères. Jusqu’à ce que nous soyons copiés, ce qui nous a poussés à arrêter net. » Le couple se consacre alors aux arts de la table puis aux bijoux.
Gilberte, passionnée de décors de Moustiers et par ceux créés par les faïenciers marseillais, réalise de superbes pièces dont certaines font désormais partie du petit musée patrimonial de cette maison. Quelques-unes, en hommage à la veuve Perrin, sont extraordinaires. « C’est en 1985, se souvient Eric Figuères, que nous avons débuté la production de trompe-l’œil naturalistes…» Aujourd’hui, sur les étals de ce marché à nul autre pareil, plus de 80 modèles de fruits et de légumes sont proposés. A l’unité, mais aussi présentés sur des plats ou des assiettes.
Pour réaliser ces pièces plusieurs techniques sont employées. Le moulage à la main pour les petites pièces, le pressage pour les plats ou les assiettes, le coulage pour les grosses pièces en creux et les fruits et légumes de belle taille. Les pièces sont ensuite biscuitées, émaillées et mises en couleur avant de repasser au four. Grand feu pour l’émaillage, petit feu pour fixer les décors.
Aujourd’hui Eric Figuères poursuit avec passion la tradition familiale. Désormais seul… Mais l’œil de Marcel n’est jamais loin et ses conseils sont toujours accueillis avec bienveillance. Et puisque c’est l’heure des cadeaux, signalons que vous pouvez vous procurer des fruits à partir de 12 euros la pièce. Un présent surprenant, original, artisanal et local…
Michel EGEA

Faïencerie Figuères, 12 avenue Lauzier, Marseille (8e). Tél. 04 91 73 06 79.

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