A voir ce jeudi 23 octobre au cinéma Le Renoir d’Aix « Les Noces de Figaro » enregistrées au Met

Publié le 22 octobre 2014 à  17h43 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  21h57

Ildar Abdrazakov immense déjà dans l’Attila de Verdi dirigé par Gergiev incarne un Figaro puissant et très théâtral (Photo Anne Deniau)
Ildar Abdrazakov immense déjà dans l’Attila de Verdi dirigé par Gergiev incarne un Figaro puissant et très théâtral (Photo Anne Deniau)

«Les noces de Figaro» de Mozart, ce sont plusieurs enregistrements mythiques de Karl Böhm dont celui de 1968 avec Fischer-Dieskau et Hermann Prey dans le rôle titre. On notera également celui de Karajan datant de 1979 où brille José van Dam en Figaro ou encore plus discutable au niveau des voix (sauf Cecilia Bartoli en Cherubino) mais exceptionnel quant à la direction d’orchestre, la captation pour la Deutsche Grammophon de l’opéra avec un Claudio Abbado en état de grâce. On ajoutera en outsider Harnoncourt (1994) et René Jocobs (2004) pour les aficionados de l’interventionnisme de ce chef hors normes. On attendait donc avec impatience et curiosité cette production du Met de New York que l’on pourra retrouver au Renoir d’Aix-en-provence, ce jeudi 23 octobre à partir de 19 heures.
Dans le rôle du comte Almaviva le baryton Peter Mattei impose sa présence vocale et son charisme d’acteur. Bien connu des Aixois qui l’applaudirent dans son incarnation inspirée de Don Giovanni lors du Festival 1998 dans la mise en scène de Peter Brook, il enchaîne les airs avec aisance et force. A ses côtés l’immense Ildar Abdrazakov l’un des «protégés» de Gergiev (qui fit de lui un Attila de Verdi d’anthologie) joue Figaro autant qu’il le chante. C’est d’ailleurs la grande qualité de cette production que d’offrir une mise en scène intelligemment alerte signée Richard Eyre qui fait se déplacer ses chanteurs dans des décors de rêve. Côté voix, les présences féminines s’en tirent avec les honneurs mais sans plus à l’exception de l’impeccable et craquante Isabel Leonard qui dans la peau de Cherubino fait des étincelles. Et le chef me direz-vous ? Précis, rigoureux, mais sans folie. James Levine dirige solidement l’orchestre en privilégiant les rapports entre toutes les composantes des instruments. Cela donne au final, un formidable spectacle lisible par tous, débarrassé de fantaisies inutiles et autres anachronismes. Privilégiant ainsi de manière théâtrale les rapports charnels entre les personnages ravira les mélomanes comme les néophytes.
Jean-Rémi BARLAND
«Les noces de Figaro» de Mozart au cinéma Le Renoir d’Aix-en-Provence, ce jeudi 23 octobre à 19 heures.

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