Actualité scientifique IRD : Le goujon asiatique, nouvelle terreur des rivières

Publié le 30 septembre 2015 à  15h54 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  22h09

Goujon asiatique mâle, Pseudorasbora parva. © IRD / R. Gozlan
Goujon asiatique mâle, Pseudorasbora parva. © IRD / R. Gozlan

Petit par la taille, grand par le désastre écologique et économique qu’il entraîne… Le goujon asiatique envahit de nombreux cours d’eau dans le monde, notamment en Europe. Il véhicule un parasite mi-animal mi-champignon, très probablement présent en Chine depuis des millions d’années, et mortel pour la plupart des autres espèces de poissons. Après avoir découvert ce pathogène il y a 10 ans, des chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et leurs partenaires viennent de démontrer sa propagation rapide dans un bassin versant de Turquie. Trois ans après l’arrivée du goujon, 80 à 90% des individus sont contaminés ! Dont des bars d’élevage, une espèce d’une grande importance économique en Méditerranée. C’est à la suite de coopérations économiques entre la Chine et les pays de l’ex-bloc soviétique, que de nombreuses espèces aquatiques d’origine chinoise ont été introduites en Europe dans les années 1960. Parmi elles, ce petit poisson d’eau douce, le goujon asiatique. Il a été accidentellement introduit dans des pays limitrophes à la mer Noire et a rapidement envahi l’Europe et l’Asie, incluant la Turquie et l’Iran. Face à la menace, l’équipe de recherche tire la sonnette d’alarme. Le risque d’émergence mondiale de cette maladie est bien réel. Il devient urgent que les agences de santé animale et de protection de l’environnement se mobilisent, afin de contenir la propagation rapide de ce pathogène en Europe et dans le reste du monde.

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