Adie. Le microcrédit accompagné pour booster l’âme entrepreneuriale et l’emploi en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Publié le 13 février 2020 à  12h00 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  22h10

L’Adie récompensait dans les locaux de la Banque Populaire Méditerranée à Marseille, ses pépites lauréates du concours « Créadie » distinguant les plus belles réussites des entrepreneuses et entrepreneurs aidés en 2019. L’occasion pour l’association reconnue d’utilité publique d’expliquer, avec des témoignages concrets, sa démarche d’accompagner et financer des personnes qui étaient éloignées du marché du travail, et qui ne pouvaient pas avoir accès au crédit bancaire traditionnel pour pouvoir créer ou développer leur activité professionnelle.

Les lauréats des trophées
Les lauréats des trophées
C’est un prêt pouvant aller jusqu’à 10 000 € qui peut permettre de ne pas baisser les bras dans un nouveau projet de vie. Une aide et un accompagnement bénéfiques pour concrétiser un rêve professionnel. Le Niçois Serge Oponou, styliste, a pu acheter un atelier de fabrication vestimentaire pour passer l’étape supérieure. Gagny Sissoko a pu ouvrir son restaurant à Marseille «La Cuisine de Gagny ». Clémentine Gorgievski, Varoise de tout juste 23 ans, disposer enfin d’un local pour développer son activité de couturière. Alain Chatain concrétiser son activité de traiteur à domicile à la fois dans les Bouches-du-Rhône et dans toute la région. Et Soda Sall Cambier sa société de nettoyage de luxe sur Nice. Tous ont pu voir leur projet se réaliser et même créer des emplois depuis les dernières années. «Nous aidons ces entrepreneurs grâce à des prêts octroyés par nos banques«partenaires», indique Sébastien Chaze, directeur de l’Adie Provence-Alpes-Côte d’Azur qui explique: « L’Adie peut exercer sa mission de financement, avant toute chose, car les banques lui font confiance. Nous avons par exemple 20 ans de partenariat avec la Banque Populaire Méditerranée, et les prêts de toutes les banques nous ont permis de dégager 3,3M€ en 2019 pour financer 1 275 entrepreneurs dans la région. Il faut ajouter à cela des personnes qui ont besoin de mobilité pour retrouver un emploi, et pour lesquelles le microcrédit sert justement à un retour à l’emploi salarié.»

En 2019, un porteur de projet sur 3 était allocataire d’un minimum social

L’Adie est une association française qui depuis 30 ans entend ainsi accompagner les créateurs d’entreprises. Elle défend l’idée que chacun, même sans capital de départ, sans diplôme, peut devenir entrepreneur si on lui permet d’avoir accès au crédit et à un accompagnement professionnel personnalisé. « Nos offres s’adressent à toute personne ne pouvant bénéficier d’un financement auprès des banques pour pouvoir réaliser un projet professionnel», poursuit le responsable régional de l’Adie, «nous nous intéressons à des porteurs d’un projet d’emploi, indépendant ou salarié, en octroyant un prêt professionnel pouvant aller jusqu’à 10 000 €, ou un prêt mobilité jusqu’à 5 000 €. » En 2019, parmi les 1 275 porteurs, aidés par l’Adie en Région Sud, ayant pu bénéficier d’un microcrédit, 952 ont concerné un projet de création ou de développement d’une entreprise. Et 323 un projet de maintien ou retour à l’emploi, comme avec unique finalité de pouvoir réparer en urgence son véhicule afin de pouvoir continuer à aller travailler. Ce sont en tout 4 900 personnes qui ont été «accueillies, formées et orientées» par l’Adie en 2019. Le montant moyen du prêt professionnel a été de 4 231 €. Et le montant moyen du prêt mobilité de 3 674 €. Pour établir un profil des personnes aidées, plusieurs chiffres et éléments sont parlants. En 2019, un porteur sur 3 était allocataire d’un minimum social. Trois sur 4 avaient un niveau inférieur ou équivalent au Bac. 44 % étaient des femmes. L’âge moyen des personnes accompagnées était de 39 ans. «Parmi nos porteurs de projet dans la région, 70 % n’ont pas le Bac. Et beaucoup, surtout dans les Bouches-du-Rhône, résident dans des quartiers prioritaires », précise Sébastien Chaze. Toujours dans la région, poursuit-il: «Une personne sur 4 financée et accompagnée par nos services a moins de 30 ans. On leur apporte aussi de la formation, des réseaux qui doivent être là pour les aider. Nous les accompagnons en moyenne sur 30 mois, c’est la durée du montant du microcrédit. Les porteurs sont susceptibles d’être accompagnés sur tous les plans, avec des formations, comme sur le digital. Nous avons à chaque fois un conseiller qui suit chaque entrepreneur. Notre histoire commence quand commence le financement.» Une idée simple est ainsi défendue : «La création d’entreprise n’est pas réservée aux plus hauts diplômés qui veulent faire une start-up et lever des millions d’euros. La réalité est que nous avons sur notre territoire 90 % d’entreprises individuelles. L’enjeu est de trouver le financement quand le besoin impératif s’en fait sentir, avec tout autour des conseils adaptés, un suivi personnalisé avec l’un de nos référents pour faire grandir et pérenniser l’activité entrepreneuriale.»

En 2020, l’Adie mise sur un nouveau record de 30 000 projets financés dans tout le pays

En moyenne, Provence-Alpes-Côte d’Azur connaît chaque année 60 000 créations d’entreprises. L’Adie avance de son côté connaître 65 % de ses entreprises aidées pérennes à 3 ans, et 80 % de ses personnes aidées toujours en emploi au bout de 3 ans. L’association dispose aujourd’hui de 25 salariés et 80 bénévoles pour animer ses bureaux dans la région : Nice, Gap, Toulon, Aix, Marseille, Avignon, Manosque, et bientôt une nouvelle agence sera créée sur Cannes. Plusieurs collectivités ou organismes, à l’image de la Région Sud ou d’AG2R La Mondiale, sont partenaires de l’association, depuis 3 ans, pour venir accompagner les banques mutualistes « mécènes » de départ : BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel… En 2020, l’Adie mise sur un nouveau record de 30 000 projets financés dans tout le pays. Comptant pour cela par les orientations bien opérées au préalable par ses autres partenaires : les chambres des métiers et de commerce, Pôle emploi ou l’Urssaf. «Depuis le début de l’aventure, il y a maintenant un an et demi, l’Adie ne me lâche pas », tient à souligner Soda Sall Cambier, qui a créé 4 emplois depuis dans sa petite structure de nettoyage de luxe sur Nice. A voir son sourire et entendre sa passion pour sa nouvelle activité, à Marseille, lors de sa distinction, on peut affirmer que le coup de pouce de l’association a été concrète pour aller droit au but.
Bruno Angelica
Plus d’info: adie.org

Articles similaires

Aller au contenu principal