Adie Sud. Quand les micro-entrepreneurs traversent la crise

Publié le 31 mai 2021 à  8h59 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  22h09

Malgré la Covid les micro-entrepreneurs font face. Nombre d’entre eux ont su se réinventer, repenser leur activité, leur mode de distribution, pour maintenir et relancer leurs activités. Aux côtés de ces entrepreneurs en activité, nombreux sont celles et ceux qui ont osé en 2020 et oseront en 2021 créer leur entreprise. L’Adie en région a été aux côtés de ces entrepreneurs pendant la crise comme elle entend être aux côtés de ceux qui vont se lancer.

Des entrepreneurs soutenus par l'Adie ont apporté des témoignages sur leurs expériences © M.A.
Des entrepreneurs soutenus par l’Adie ont apporté des témoignages sur leurs expériences © M.A.

Au travers de témoignages d’entrepreneurs soutenus par l’Adie, du bilan 2020 de son activité à Marseille et en région Sud et des perspectives 2021, l’association et ses partenaires viennent de mettre en exergue des profils d’entrepreneurs qui ont su adapter leurs modèles d’affaires et garder confiance : «S’ils ont ainsi tenu bon, c’est grâce aux aides publiques autant qu’à leur propre motivation.» Et, depuis l’été dernier, la dynamique de création d’entreprise est repartie avec vigueur. Pour s’en persuader trois pourcentages suffisent à le démontrer: 70% des entrepreneurs estiment que si c’était à refaire, ils se lanceraient aujourd’hui; 84% de ceux qui n’ont pas encore créé leur entreprise, comptent se lancer en 2021 et mieux encore, 58% de ceux qui ont dû cesser leur activité à cause de la crise, envisagent de créer une nouvelle entreprise. Des résultats obtenus à l’occasion de deux sondages réalisés par l’Adie, en Avril et en Juin 2020, auprès des entrepreneurs qu’elle accompagne.

«Un puissant levier de développement économique des territoires»

Les propos de Frédéric Lavenir, président de l’Adie, prennent encore plus de force dans ce contexte de crise: «L’entrepreneuriat populaire n’est pas seulement un chemin d’inclusion sociale et d’accès à l’emploi. C’est aussi un puissant levier de développement économique des territoires en phase avec l’aspiration des Français à une croissance solidaire et responsable ancrée dans le tissu local et porteuse de sens». Et, il tient encore à ajouter : «Il importe plus que jamais de faire en sorte que chacun, même sans capital, même sans diplôme, même sans relations, puisse créer son propre emploi et le préserver malgré la crise, en vue de la relance à venir qui, à ce prix seulement, sera robuste et durable».

«Nous continuons à financer, former, accompagner»

Sébastien Chaze, directeur régional Provence-Alpes-Côte d’Azur de l’Adie explique: «Nous continuons à financer, former, accompagner toutes celles et ceux qui osent entreprendre». Ainsi, l’Adie a accompagné 1 277 personnes en 2020, 971 entrepreneurs ont été financés et 306 demandeurs d’emplois et salariés précaires ont été financés pour un projet de mobilité pour se maintenir ou retrouver un emploi. 5,5 M€ ont été prêtés par l’Adie. La somme est ainsi de 4 186 euros pour un prêt professionnel moyen, 3 187 euros pour un prêt d’honneur moyen et 3 691 euros pour un prêt mobilité moyen.

«La Région est un partenaire clé dans nos actions»

Sébastien Chaze rappelle que la Région «est un partenaire clé dans nos actions». Isabelle Campagnola-Savon, vice-Présidente de la Région en charge de la Commission Économie, Industrie, Innovation, avance à ce propos: «Notre présence aux côtés de l’Adie est tout à fait naturelle puisque la priorité de notre équipe, autour de Renaud Muselier, est de gagner la bataille de l’emploi, de permettre à tous d’y accéder».

Gagny:« lauréat national du concours Créadie 2020»

Puis, l’heure est aux témoignages qui montrent tout autant la diversité que la solidité des projets soutenus. Gagny et Julie ont ouvert «La cuisine de Gagny» en 2017 avec l’aide de l’Adie: «Nous travaillons exclusivement avec des produits locaux et à 99% bio. Nous avons une terrasse et nous proposons de la vente à emporter dans des pots consignés. Une vente à emporter qui fonctionne très bien auprès de notre clientèle, dans le quartier». Gagny a été lauréat national du concours Créadie 2020 dans la catégorie économie sociale et solidaire (ESS). Il revient sur l’aide de l’Adie: «Ce qui a été le plus important pour nous c’est qu’elle s’est inscrite sur le long terme».

«Je me suis lancée début 2021 et je ne le regrette pas»

Honorine Daudet «La boîte savoureuse», traiteur, est installée à l’Estaque: «Je me suis lancée début 2021 et je ne le regrette pas car nous avons répondu à une demande des nombreux bureaux installés sur l’Estaque. Nous proposons, dans des plats consignés, une cuisine maison, gourmande réalisée à partir de produits locaux». Ludovic Guerber, «Aux deux balais» au 1, rue Château Payan (Marseille 6e) fut boulanger-pâtissier puis vendeur de chocolat avant de s’adonner à sa passion, Harry Potter qui répond aux attentes des passionnés du plus célèbre sorcier.
La crise de la Covid traversée, Ludovic Guerber va ouvrir une deuxième boutique à Paris.

Des boissons exotiques artisanales et sans alcool

Pour Véronique Tay la traversée des confinements ne fut pas un long fleuve tranquille mais, grâce à la qualité et l’originalité de ses produits, sa ténacité et le soutien de l’Adie elle a pu en sortir plus forte. Elle propose, sous la marque Savela, des boissons exotiques artisanales et sans alcool avec Ananas-Gingembre, Banane- Ananas, duo de Citrons, Fleur d’Hibiscus- Bissap nature…

Vinoth Lal a ouvert un studio d’enregistrement dans le 16e arrondissement de Marseille. L’ouverture initialement prévue en 2020 a été repoussée début 2021. Délai qui lui a permis d’aménager lui-même son local durant le confinement. Il reconnaît : «C’est dur avec cette crise mais je suis super confiant pour l’avenir».
Après avoir écouté ces expériences et témoignages, Fabrice Alimi, vice-président de la Chambre lancera: «Non seulement vous êtes dans les locaux de la Chambre chez vous mais vous êtes en plus des modèles».
Michel CAIRE

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Soutenir l’entrepreneuriat dans les quartier: du 31 mai au 4 juin

L’Adie organise avec ses partenaires, du 31 mai au 4 juin des webconférences et des ateliers gratuits dans toute la France pour aider les entrepreneurs locaux, notamment issus des quartiers à créer leur entreprise dans les meilleures conditions. Chaque année l’Adie accompagne plus de 50 000 entrepreneurs dont 21% résident dans les quartiers prioritaires de la Politique de la Ville. Vendeurs sur les marchés, restaurateurs, maraîchers, traiteurs, fleuristes, gardes d’enfants, chauffeurs, épiciers, réparateurs de vélos… les entrepreneurs soutenus par l’Adie sont représentatifs des petits entrepreneurs qui font vivre l’économie locale. «Nombre de personnes dans les quartiers ont un potentiel, des idées, parfois même un début d’activité sous forme informelle. Dans ces territoires fragiles, il faut aller les aider à lever les freins de l’entrepreneuriat», précise Frédéric Lavenir, Président de l’Adie.

Quatre webinaires régionaux auront ainsi lieu à 14 heures

-Lundi 31 mai: «les différentes étapes de la création d’entreprise».
-Mardi 1er juin: «je lance ma micro-entreprise»
-Jeudi 3 juin «comment gagner des clients» et
-vendredi 4 juin (comment réussir ma demande de financement).
Inscription gratuite sur adie.org.

Des ateliers sont également programmées:
– Mercredi 2 juin en Avignon pépinière Economis 2, place Alexandre Farnèse, réunion d’information sur le dispositif: «Je deviens entrepreneur», de 15 heures à 16 heures.

-Jeudi 3 juin, Chateauneuf-Les-Martigues, Mairie, 3, place Bellot : atelier «Gérer sa micro-entreprise» de 9 heures à 11 heures.
-11-30: Signature officielle de la convention de partenariat entre l’Adie et la Mairie de Châteauneuf-les-Martigues.

-Vendredi 2 juin, Cannes Mandelieu, Allées Maurice Belfonte: accueil libre sans rendez-vous de 10H à 16H. Et à Nice, 8, rue de Russie, accueil libre sans rendez-vous de 10H à 16H.)]

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