Publié le 8 juin 2021 à 19h18 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Le continent africain imagine et croit en son avenir. De Johannesburg au Caire, de Djibouti à Conakry et de Nairobi à Rabat, des femmes et des hommes écrivent le futur de leurs pays, de leur continent. Conscients que le développement ne peut qu’être endogène et que l’extérieur n’y peut jouer qu’un rôle de partenaire, d’accélérateur.
L’Europe et la France, particulièrement sous l’impulsion du Président Macron, prennent conscience que les règles du jeu ont changé, que nous sommes sortis du tête à tête stérilisant et confortable qui prévalait depuis le XIXe siècle. Les complexes de supériorité, comme d’infériorité, n’auront pas de place dans le nouveau dialogue qui s’installe. L’Histoire est ce qu’elle est. En reconnaître la dureté, l’injustice, l’inhumanité souvent, est une chose saine, construire le futur avec les rancœurs et les ruines du passé en est une autre, stérile et mortifère.
L’Union Européenne, la France et ses territoires méditerranéens, ne peuvent plus ignorer l’importance, et l’enjeu majeur, de leurs relations avec l’Afrique. Notre avenir s’y inscrit, et nous devons comprendre que si le Sud ne peut confirmer son émergence sans partenaires, il a maintenant le choix de ceux-ci…
Prochain moteur de la croissance mondiale
Il est remarquable de constater qu’il n’est plus de réflexion stratégique, tant chez les institutionnels publics que dans le privé, qui ne fasse référence au continent africain et à son rôle de prochain moteur de la croissance mondiale. Cette prise de conscience, nouvelle, accompagnée au niveau national par les acteurs historiques de la coopération, au premier rang desquels l’Agence Française de Développement et plus récemment la Banque Publique d’Investissement et Business France, doit maintenant faire l’objet d’un consensus clair, indépendant du jeu, voire des manœuvres politiques.
La lisibilité de cet engagement aurait grandement à y gagner s’il pouvait s’incarner dans un territoire spécifique, engagé et collectivement déterminé à le porter.
La porte naturelle des échanges entre l’Europe et l’Afrique.
C’est une ambition qui peut, naturellement, mobiliser la Région Sud en général, et le Territoire Aix Marseille Provence en particulier. Ils en ont la légitimité géographique, historique et culturelle, ainsi que le potentiel économique. Le monde économique en est persuadé, et le projet porté par le «Top 20 » et Africalink en est l’affirmation.
Le Président de la Région Sud, Renaud Muselier, la Présidente d’Aix Marseille Métropole, Martine Vassal, ainsi que le maire de Marseille, Benoît Payan, ont récemment exprimé directement leur intérêt fort, voire leur engagement, à développer la relation du Territoire avec le continent africain. Cette reconnaissance est une avancée remarquable qui permet de rappeler que le Sud de la France, autour de la cité phocéenne, est la porte naturelle des échanges entre l’Europe et l’Afrique.
Cette réalité doit maintenant devenir l’ambition collective, positive et concertée, de faire du territoire d’Aix Marseille une terre de rencontres et de projets entre l’Afrique, l’Europe et le monde.
L’avenir est au Sud.
Yves Delafon est Président du réseau Africalink – Cofondateur et administrateur du Groupe Banque pour le Commerce et l’Industrie