Aix-Marseille Provence. Le collectif ‘Tous Acteurs’ présente ses propositions dans le cadre des élections législatives

Publié le 9 juin 2022 à  11h56 - Dernière mise à  jour le 6 novembre 2022 à  10h56

Le monde économique d’Aix-Marseille Provence se mobilise une nouvelle fois. Après les municipales les partenaires du collectif « Tous Acteurs» regroupant 147 acteurs économiques du territoire, portent des propositions auprès des candidats et des futur(e)s député(e)s pour faire avancer le territoire Aix-Marseille-Provence.

De gauche à droite: Maurice Wolff, membre élu de la CCIAMP, Daniel Salenc, Anabelle Raffin, Julie Brescia Carcassonne, Jean-Luc Chauvin, Christian Cortambert, Aurélie Midani, Corinne Innesti, Alain Mistre © Claude Almodovar
De gauche à droite: Maurice Wolff, membre élu de la CCIAMP, Daniel Salenc, Anabelle Raffin, Julie Brescia Carcassonne, Jean-Luc Chauvin, Christian Cortambert, Aurélie Midani, Corinne Innesti, Alain Mistre © Claude Almodovar

Le collectif explique : «Les 12 et 19 juin 2022, nous allons élire de nouveaux députés qui siégeront à l’Assemblée nationale pour les 5 prochaines années. Les territoires de la métropole Aix-Marseille-Provence seront représentés par 14 députés, représentants de la Nation mais aussi porte-paroles de notre métropole. Des propositions qui montrent tout autant les faiblesses, les retards du territoire que son potentiel. Une invitation faite aux futurs députés de contribuer à un développement durable du territoire, à en faire un territoire inclusif.»

Une consultation auprès des réseaux de commerçants, d’artisans et d’entrepreneurs

Les propositions présentées sont issues d’une consultation auprès des réseaux de commerçants, d’artisans et d’entrepreneurs. Ces propositions sont organisées autour de 10 enjeux: améliorer la mobilité dans la métropole; développer les connexions de grandes infrastructures; réindustrialiser le territoire; favoriser les transitions énergétique et écologique; réinventer les commerces et les centres-villes; favoriser l’insertion, la formation et l’emploi; permettre à chaque actif de se loger; affirmer Aix-Marseille-Provence comme Hub Euro Med Afrique; profiter des JOP 2024 pour structurer l’économie bleue; faciliter la vie de l’entreprise par une simplification administrative et un allègement de la fiscalité. Vaste programme diront certains. Une nouvelle fois, le monde économique est producteur de politique, dans le sens le plus noble du terme, des propositions pour le pas de la porte jusqu’à l’international, pour toutes les entreprises et tous les salariés.

Le collectif précise que certaines de ses propositions «doivent être testées, expérimentées avant d’être déployées. Nous revendiquons pour notre territoire ce droit à l’expérimentation pour mettre en place des solutions innovantes et répondre à ces dix enjeux. Nous voulons être un territoire Lab. Cela nécessite des outils réglementaires adaptés».

Marseille, 42e ville la plus embouteillée au monde

Daniel Salenc, le président de la Chambre des métiers des Bouches-du-Rhône, vice-président de la CPME 13, insiste sur l’index annuel 2021 du trafic automobile mondial publié par le navigateur GPS Tom Tom, qui identifie Marseille comme la 42e ville la plus embouteillée au monde et la deuxième ville la plus embouteillée de France non loin derrière Paris. Le collectif considère que le manque de transports en commun est un des facteurs explicatifs majeurs de cette situation. Et de juger: «Cette situation engendre un accroissement des coûts, du stress, de la pollution. Il est donc urgent d’agir».

«Tous Acteurs» propose dans ce cadre d’assurer des dessertes efficaces par transport en commun entre les centres-villes, les zones résidentielles, les zones d’activités et les zones industrielles. «Le monde économique demande d’être partie prenante des réflexions sur la stratégie mobilité dans un travail plus collaboratif avec les collectivités afin de participer aux choix de dessertes, de tarification, de parkings relais…».

TER Aix/Aéroport/Marseille/ Aubagne

Le collectif réclame aussi la mise en place d’un véritable TER Aix/Aéroport/Marseille/ Aubagne. Enfin il demande que soit accompagnée la mise en place de la future Zone à «Faibles Émissions» de Marseille «pour qu’elle soit la plus vertueuse et la moins pénalisante possible». Considère que : «les territoires Nord de Marseille et la Vallée de l’Huveaune doivent être reliés au plus tôt. Parallèlement la solidarité nationale doit être mobilisée, en complément des dispositifs existants, pour accompagner et déployer des dispositifs ambitieux de soutien financier au renouvellement des flottes des acteurs économiques métropolitains». «Tous Acteurs» ne manque pas d’insister sur la nécessité d’améliorer l’accessibilité de l’aéroport Marseille Provence à l’horizon JOP 2024 «avec une offre performante de transports en commun dédiés et en garantissant la livraison des aménagements routiers et autoroutiers».

Développer les connexions des grandes infrastructures du territoire

Alain Mistre, président de l’Union maritime et fluviale avance: «Le trafic conteneurs devrait doubler à horizon 2030, après une année 2021 record avec 1,5 million de boîtes traitées». Il note encore: «Aujourd’hui 80% des conteneurs qui sortent de nos bassins le font par la route sachant que personne ne veut voir de camions sur les routes. Il faut améliorer l’offre routière, à horizon 2030, avec un financement à consolider dans les prochaines années et une enquête d’utilité publique attendue pour 2024. La liaison entre la zone industrialo-portuaire de Fos et l’A54 à Salon, est prioritaire et urgente pour l’écosystème logistique et portuaire métropolitain». Il déplore que «le contournement de Martigues/Port de Bouc, pourtant déclaré d’utilité publique depuis 2018, bute aujourd’hui sur son financement». Pour lui: «Réduire l’impact des camions est une chose, promouvoir une offre de fret multimodal fiable et compétitive en est une autre.»

«Seulement 15% des conteneurs qui sortent du port le font par le train et 5% par le fleuve»

Alain Mistre, indique encore: «Nous voulons développer fortement notre activité tout en nous inscrivant dans une logique de développement durable. Aujourd’hui seulement 15% des conteneurs qui sortent du port le font par le train et 5% par le fleuve. Il est notamment urgent de sécuriser et mettre en œuvre rapidement le raccordement ferroviaire des bassins Est de Mourepiane au réseau national afin de contribuer à la performance du GPPM (Grand port maritime de Marseille) , à l’attractivité de ses bassins Est tout en maîtrisant les impacts du développement attendus des trafics, notamment pour les populations riveraines». Et enfin le collectif souhaite que «la Direction Générale de l’Aviation Civile ait une approche favorable aux demandes d’ouvertures de nouvelles lignes aériennes sur l’aéroport Marseille Provence.»

Réindustrialiser le territoire

Il revient à Annabelle Raffin, déléguée générale de France Chimie Méditerranée d’intervenir sur la réindustrialisation nécessaire du territoire. Elle précise: «La crise sanitaire liée à la Covid 19 a été révélatrice de la dépendance de la France sur un certain nombre de produits. Il importe de réindustrialiser le pays et notamment notre Région». Pour cela, elle préconise: «Il faut libérer du foncier à destination industrielle en réalisant des études préalables archéologiques, environnementales qui prennent du temps et peuvent être rédhibitoires». Elle poursuit: «Nous avons d’autre part besoin d’un guichet unique réservés aux porteurs de projets afin d’accompagner l’implantation de nouvelles activités». Annabelle Raffin en vient aux enjeux de reconversions industrielles: «Certains quittent l’industrie fossile pour aller vers la biomasse, d’autres veulent devenir plus performant en matière environnementale. Il faut accompagner ces reconversions industrielles qui demandent d’importants investissements et représentent un risque pour les investisseurs». Elle enchaîne en insistant sur l’importance de soutenir les plateformes mutualisées d’innovation comme Inovsys, dans le domaine de la mécanique, Fask dans celui du textile : «Elles posent les jalons de l’économie industrielle collaborative et durable. Ces projets doivent être accompagnés et soutenus et il importe d’avoir des plateformes aménagées, modulables, pouvant servir à plusieurs types d’industrie et favorisant l’innovation».

«Le deuxième territoire français le plus émetteur de CO2»

Il importe d’autant de favoriser la transition énergétique et écologique que «notre territoire est le deuxième territoire français le plus émetteur de CO2 derrière Dunkerque». Pour Tous acteurs, «c’est du tissu industriel du territoire que peuvent notamment sortir des solutions permettant d’avoir une métropole durable. Pour cela: Il faut aller vers la transition écologique, vers de nouvelles énergies. Nous pourrions être un laboratoire innovant».

Des propositions sont avancées: inciter les entreprises, les entreprises artisanales et les commerces, à aller rapidement vers la décarbonation de leurs activités «en mettant en place une fiscalité incitative et des aides financières suffisamment pérennes». Soutenir l’économie circulaire «par le développement de plateformes industrielles qui permettent de bénéficier de services mutualisés (utilités, infrastructures)», d’expertises partagées «permettant des coûts d’exploitation plus faibles et des investissements moins importants pour les nouveaux investisseurs étrangers ou pour accueillir des projets pilotes». Faire d’Aix-Marseille-Provence un territoire lab «en soutenant des projets pilotes pour la capture et la valorisation du CO2, l’hydrogène bas carbone et l’électrification des procédés». Développer un réseau de distribution «en énergies alternatives dense, étendu et fiable sur notre territoire et garantir la stabilité fiscale sur ces énergies».

Créer de vraies filières de valorisation des déchets

Il est également question de créer de vraies filières de valorisation des déchets «en améliorant et en stimulant la coopération transversale entre acteurs (actions inter filières) et communiquer sur ces filières.» Réserver des zones dédiées aux activités de traitement des déchets dans les documents d’urbanisme (Scot, PLU…) «permettant des activités de regroupement, de tri, de transformation des matières et de recyclage et autres traitements des déchets de BTP notamment.»

Une offre du «dernier kilomètre »

Mettre en place une véritable offre du « dernier kilomètre » à double sens fournisseurs/commerçants et commerçants/clients avec des solutions de transport décarboné (vélos cargos, navettes électriques…). Ensuite il est préconisé un meilleur accompagnement de la rénovation énergétique des logements « en élargissant les critères d’éligibilité des aides afin d’inciter les ménages à réaliser ces investissements.»

L’Afrique est le prochain moteur du développement

Pour Yves Delafon, Président d’honneur du réseau Africalink, «L’Afrique est le prochain moteur du développement». Il rappelle: «Nous sommes les premiers partenaires du continent mais les Chinois, les Indiens, les Américains, les Russes et les Turcs ont le regard fixé sur l’Afrique. Et, pendant longtemps, nous avons prêcher dans le désert pour dire qu’il fallait travailler avec ce continent en établissant d’autres relations, gagnantes-gagnantes. Jusqu’à ce que la CCI et son président Jean-Luc Chauvin s’engagent sur Africalink».

Des avancées donc, mais Yves Delafon déplore: «La quasi-totalité de nos députés se désintéressent de l’Afrique. Alors que ce continent est un enjeu régional, national, européen. Et il ne pas faut pas oublier qu’aujourd’hui l’Afrique a le choix, contrairement à nous. Il importe donc de mesurer à quel point notre métropole, de par son histoire, sa position géographique, ses relations commerciales et partenariales, sa mixité culturelle, a toute légitimité pour devenir un véritable Hub Euro-Med Afrique. De nombreuses initiatives y contribuent aujourd’hui. Il est important de les soutenir pour affirmer ce positionnement stratégique différenciant et porteur d’avenir».

‘«Aix-Marseille-Provence, Hub Euro-Med Afrique»’

Il en vient aux propositions de «Tous Acteurs»: «Demander au gouvernement de lancer une mission « Aix-Marseille-Provence, Hub Euro-Med Afrique » dans la foulée de la mission actuelle Med/Axe Rhône-Saône en s’appuyant et en soutenant le développement des outils suivants : Africalink : communauté des entrepreneurs d’Afrique et d’Europe aujourd’hui présente dans 9 pays : Tunisie, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Côté d’Ivoire, Cameroun, Djibouti, Somaliland, Guinée Bissau ; demain elle doit s’étendre à l’Égypte, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda…»

Afric’Agora : création à Marseille d’un lieu emblématique

Il cite encore Afric’Agora «qui est un lieu emblématique créé à Marseille, un « totem » permettant de symboliser au niveau international, la relation renouvelée, à 360 degrés, du territoire avec l’Afrique» ; un lieu économique, culturel et sociétal qui symbolisera ce « Hub Afrique Europe ». puis évoque Africa Data qui est une plateforme informationnelle transnationale sur l’axe Afrique Europe, «qui permet aux entrepreneurs des deux continents d’avoir accès aux appels à projets, aux appels d’offres, à de l’information économique qualifiée, à des datas d’entreprises fiables permettant de trouver des partenaires locaux…»

Il s’agit d’accélérer les connexions du territoire avec le continent africain en œuvrant au développement de lignes aériennes directes entre Marseille et les grands hubs africains ; c’est déjà le cas avec Casablanca, Dakar et Addis Abeba, demain cela doit aussi l’être avec le Caire, Johannesburg, Nairobi, Lagos, Abuja… Et Yves Delafon préconise: «Nos députés peuvent devenir nos ambassadeurs, soutenir nos initiatives». «Et pourquoi, lance-t-il, ne pas délocaliser l’Agence française de développement ou la Banque Publique d’Investissement sur notre territoire?».

Monter nos conteneurs par le fleuve vers l’Allemagne

Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP, rebondit sur la question des conteneurs: «Il faut monter nos conteneurs par le fleuve vers l’Allemagne le plus vite possible si on veut lutter contre la pollution, le réchauffement climatique. On nous dit que cela prendra cinquante ans… Raison de plus pour prendre la décision très vite». Concernant ‘‘Aix-Marseille-Provence, Hub Euro-Med Afrique’’, il affiche, une nouvelle fois, son souhait de voir le ministère de la Mer s’installer sur ce territoire, en évoquant les JO 2024 dont les épreuves de voile se dérouleront à Marseille. Son message est limpide: «Nous devons en profiter pour structurer l’économie bleue».

«Nous souhaitons un soutien au club AMP 24»

Pour cela, le collectif envoie un certain nombre de messages aux candidats aux législatives: «Nous souhaitons un soutien au club AMP 24 lancé par la CCIAMP qui fédère le monde économique pour faire de l’accueil des épreuves des JOP une réussite territoriale en optimisant l’impact économique sur le territoire, en informant les entreprises quels que soient leur taille et leur secteur d’activité en développant les opportunités business et en agissant ainsi indirectement pour l’emploi local via
le développement des entreprises
». Il importe aussi «d’ancrer un grand événement autour de la mer pour faire d’Aix-Marseille-Provence un territoire de rencontre et d’innovation entre les acteurs de l’économie bleue du monde entier : chercheurs, scientifiques, chefs d’entreprises, collectivités, acteurs institutionnels…».

«Un projet visionnaire et exemplaire sur le Frioul»

Le collectif avait formulé des propositions pour le Frioul lors des dernières municipales. Il les met une nouvelle fois en exergue. L’objectif avancé est «de faire émerger un projet visionnaire et exemplaire sur le Frioul, un projet vitrine de la ville bioclimatique méditerranéenne de demain, mêlant art de vivre, transports décarbonés, urbanisme intelligent, loisirs responsables, pôle de recherche et de formation d’excellence…». Est également souligné le développement de la Plaisance éco-responsable avec une incitation tarifaire pour les bateaux de plaisance éco-construits, en multipliant les actions de pédagogie et en densifiant le label Ports Propres.

une simplification administrative et un allègement de la fiscalité

Corinne Innesti, la présidente de la CPME 13 plaide pour sa part en faveur d’une facilitation de la vie de l’entreprise par une simplification administrative et un allègement de la fiscalité. «C’est vrai qu’une baisse des impôts a commencé mais il faut aller plus loin. Comment comprendre que des entreprises doivent payer des impôts avant même qu’elles aient réalisé le moindre bénéfice?». Elle estime qu’«il faut que les impôts baissent pour venir dans la moyenne européenne afin de favoriser la compétitivité de nos entreprises». Elle tient également à préciser: «L’écart est actuellement de 35 milliards d’euros par rapport à la moyenne de l’Union européenne et de 64 milliards d’euros par rapport à l’Allemagne».

Elle s’inscrit aussi dans «une sanctuarisation du crédit impôt recherche et un élargissement aux nouvelles technologies vertes». Elle se prononce «en faveur d’allègements fiscaux afin de redonner du pouvoir d’achat». Et que l’investissement dans les entreprises artisanales, TPE et PME obtienne un prêt à taux zéro, une baisse de la TVA «sur certaines catégories d’investissement pour des produits fabriqués de façon vertueuse et locale».

«Mettre en place une meilleure équité fiscale entre les pure players et le commerce physique»

Corinne Innesti insiste sur l’importance de mettre en place une meilleure équité fiscale entre les pure players et le commerce physique. Pour ce faire, elle propose «une TVA territorialisée et attractive permettant de promouvoir le « consommer
local » : 30% pour les produits provenant hors espace Schengen, 20% pour les produits européens et un nouveau taux à 15% par exemple pour les produits « made in France », et même un taux de TVA à 5% ou 10% pour les produits locaux en vente directe
». Elle demande enfin le soutien des futurs députés pour la mise en place d’un test TPE-PME pour mesurer l’impact de toute nouvelle loi ou réglementation.

Trois fondamentaux: propreté, sécurité et accessibilité

Aurélie Midani, Présidente de l’Association du cœur de ville de Marignane constate: «Nos centres-villes et nos commerces ont été largement pénalisés ces dernières
années -nombre croissant de manifestations, crise des gilets jaunes, crise sanitaire,
augmentation de la délinquance, développement du commerce sur internet…-
».
Et pour faire face aux enjeux de demain, ajoute-t-elle: «Nos centres-villes, nos commerces doivent s’adapter, être innovants, se numériser, gérer la transition écologique… Bref, se réinventer». Pour cela elle met en avant trois fondamentaux: propreté, sécurité et accessibilité qui «doivent être au préalable totalement être assurés par les collectivités car le commerce ne pourra se développer et innover que dans des centres-villes sécures et apaisés». Elle demande la création de Zones de Commerces Protégées sur certaines périodes (ex : week-ends de décembre) pour assurer une plus grande sécurité dans les centres-villes. Une zone sur laquelle il n’y aurait pas de manifestations autorisées. Souhaite encore la création systématique de managers de centre-ville, «acteurs essentiels de la promotion du centre-ville, véritables traits d’union entre les collectivités et les acteurs de terrain». Il importe, considère-t-elle: «de mettre en place une formation certifiante des managers de centre-ville et créer un club fédérant ces managers sur notre territoire».

L’ élargissement du dispositif national « Action Cœur de Ville »

Aurélie Midani souhaite l’élargissement du dispositif national « Action Cœur de Ville » à des communes appartenant à des métropoles pour dynamiser les centres-villes et accélérer la rénovation urbaine. Il est à noter que le dispositif actuel, qui se termine en 2023, les exclut. «La grande majorité des centres-villes des communes de la métropole Aix-Marseille-Provence connaît des difficultés et des taux de vacance commerciale importants. Aucun des deux dispositifs -Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain- n’est adapté aux villes moyennes de notre territoire -Petites villes de demain ne concerne que des communes de moins de 20 000 habitants-. Élargir et pérenniser le dispositif « Action Cœur de Ville » permettrait notamment à certaines villes moyennes de bénéficier d’ingénierie et de financements ».

Territoire Grand Numérique

Christian Cortambert, président de « Cap au Nord Entreprendre » avance: «avant les salariés étaient prêts à venir faire n’importe quoi. Ce n’est plus le cas. Nous devons être une passerelle entre plusieurs mondes: les habitants, l’éducation, la formation, l’entreprise». Et, un des défis du territoire «est de créer un cercle vertueux en favorisant l’insertion de ses jeunes par une offre de formation adaptée». Tous Acteurs se prononce ainsi pour que la métropole devienne un Territoire Grand Numérique à l’instar de la Seine-Saint-Denis, afin de positionner le territoire comme pôle d’excellence numérique et d’autre part, d’utiliser le numérique comme levier pour réduire les inégalités et casser la fracture territoriale. Il souhaite également voir «se développer l’enseignement de l’entrepreneuriat et du commerce dès le lycée en l’intégrant dans les matières de spécialité». Plaide pour que soit consolider «la dynamique d’apprentissage impulsée tant sur les métiers à haute qualification que sur les métiers moins qualifiés, par une harmonisation des aides aux entreprises pour les différentes formes d’alternance, afin d’inciter au recrutement durable d’apprentis et d’alternants, par un apprentissage plus important dans l’enseignement supérieur, par la promotion de l’Erasmus de l’apprentissage pour une plus grande mobilité européenne des apprentis…»

«30 à 40% du budget d’un ménage passe dans le logement»

Julie Brescia Carcassonne aborde le dossier du logement. Elle signale: «Aujourd’hui 30 à 40% du budget d’un ménage passe dans le logement. Un logement qui, avec la crise Covid, a pris une autre importance dans nos vies». Elle ajoute que sur la métropole: «On compte 8,5% de logements vacants. Il faut favoriser la mobilisation de ce parc de logements privés vacants en sécurisant les propriétaires de biens immobiliers, en accordant une garantie gratuite à tous les locataires actifs pour couvrir les risques d’impayés et de dégradation pendant la durée du bail et en raccourcissant le délai d’expulsion des locataires indélicats.»

«Permettre aux jeunes actifs primo-accédants de se loger»

Pour Julie Brescia Carcassonne, il faut permettre aux jeunes actifs primo-accédants de se loger «en développant des outils financiers plus accessibles -prêts à taux zéro, aides financières-, notamment sur les zones du territoire où le foncier est cher». Il importe aussi, ajoute-t-elle, «de faciliter l’implantation de résidences de coliving, qui mêlent habitations, espaces communs et services, à proximité des bassins d’emplois, pour permettre aux alternants, aux salariés en contrats courts… de se loger. Encourager la production de logements de standing afin de permettre aux cadres mutés sur le territoire de bénéficier d’une offre locative qualifiée…»
Michel CAIRE

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