Aix-Marseille-Provence: les présidents d’agglo restent sur leur faim après leur rencontre avec Valls

Publié le 29 mai 2015 à  20h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Les présidents d’agglo attendaient un Premier ministre avec des poches sonnantes et trébuchantes. Le déplacement d’un tel aréopage leur laissait entrevoir des annonces exceptionnelles pour la plus grande métropole de France, 4 fois celle de Paris. La déception a été à la hauteur des enjeux.

Guy Teissier et Nicolas Isnard à l'issue de la rencontre avec le Premier ministre (Photo Robert Poulain)
Guy Teissier et Nicolas Isnard à l’issue de la rencontre avec le Premier ministre (Photo Robert Poulain)
Georges Christiani, président de l'Union des maires des Bouches-du-Rhône (Photo Robert Poulain)
Georges Christiani, président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône (Photo Robert Poulain)

A l’issue de la rencontre avec Manuel Valls, ce matin, avant le Comité interministériel, les présidents des 6 EPCI qui devront fusionner au 1er janvier 2016, faisaient grise mine. Guy Tessier, président (UMP) de MPM, de lancer: «Tout ça pour ça ! 50M€ et l’annonce d’un Fonds national de péréquation qui porterait peut-être le montant à 80M€. Nous restons donc sur notre faim. Nous ne sommes pas déçus, nous n’attendions pas grand-chose. Nous avons maintenant deux ans pour accompagner les communes à descendre vers la métropole.»
Pour Nicolas Isnard, maire (UMP) de Salon-de-Provence, président de la Communauté d’agglomération de Salon-Étang de Berre-Durance: «Si on ne nous donne pas les moyens ce sera un bide, on nous donne les moyens cela peut être un réussite collective. On n’est pas là pour quémander non plus, on est là pour dire à l’État c’est aussi votre intérêt de nous donner des moyens d’aménager ces territoires. Les millions que nous voulons pour nos territoires, ils ne sont pas pour du fonctionnement mais pour de l’investissement.» Ajoutant que «l’idée de demander au Premier ministre si c’était 50M€ par mois n’était pas aussi saugrenue que cela car nous parlons quasiment d’un département». «Il est nécessaire, poursuit-il, «de créer une métropole des transports, du développement économique mais nous n’admettons pas une métropole de l’urbanisme qui va détruire nos paysages à terme et nous n’admettons pas non plus une métropole fiscal».
Fervent opposant à la métropole, Georges Christiani, maire sans étiquette de Mimet et président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône ne semble pas surpris: «Aucune avancée. Le gouvernement est fixé sur la création de la métropole au 1er janvier et ce sera une métropole de papier qui va mettre énormément de temps pour se mettre en route». Et avoue craindre «La dissolution et la dévitalisation des communes. On est dans une situation où la commune est complètement exclue des décisions et, en 2020, on va élire les conseillers métropolitains au scrutin de liste. On est dans une totale négation de la fonction communale et de la proximité. On veut une métropole partagée où la population est représentée où les maires et les élus locaux sont présents dans les compétences de proximité. Imaginez-vous que demain la métropole va s’occuper des cimetières, des routes communales, etc. ce n’est pas le sujet»
René Raimondi, maire (PS) de Fos-sur-Mer, Président de Ouest Provence avance: «La loi va s’appliquer au 1er janvier. On est d’accord pour la mettre en place à marche forcée pour un long chemin parsemé d’embuche avec un maquis juridique à défricher. Ce n’est pas une économie d’échelle mais des frais supplémentaires. On a l’impression que l’on va payer pour Marseille qui, il est vrai, est peut-être restée trop longtemps oubliée par l’État.» Et, tient-il à ajouter: «Nous avons 1 800 agents à Ouest Provence qui ont des acquis sociaux qu’ils ne veulent pas perdre et pour les habitants des services publics… On veut garder ce niveau.»
Patricia MAILLE-CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal