Aix-Marseille Université : A Luminy, un nouveau cœur de campus nommé Hexagone

Publié le 22 janvier 2019 à  14h50 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h44

La partie Sud d’Aix-Marseille Université (AMU) se trouvait quelque peu à l’abandon… C’est désormais chose révolue grâce à la réhabilitation de l’ancien restaurant universitaire, devenu aujourd’hui l’Hexagone. Concrètement, la bâtisse regroupe aujourd’hui tous les services liés à l’étudiant. Livré récemment, il lui reste un ultime challenge à remporter : vivre, en un mot. Ce notamment grâce aux usages prévus en son sein… mais aussi ceux impulsés en sus par les étudiants, espérés force de proposition.

L'Hexagone un nouveau coeur de campus Luminy  (Photo D.R.)
L’Hexagone un nouveau coeur de campus Luminy (Photo D.R.)
Redynamiser une partie sud d’Aix-Marseille Université, qui était « un peu » à l’abandon : c’était l’une des idées mises en œuvre via le plan Campus et elle trouve aujourd’hui concrétisation à Luminy, fort de la fréquentation de 15 000 personnes dont 10 000 étudiants, avec l’Hexagone. Historiquement, ce bâtiment de la forme géométrique éponyme tenait lieu de restaurant universitaire, depuis les années 60. Réhabilité, il accueille aujourd’hui en son sein tous les services liés à l’étudiant et, constitue ainsi «le nouveau cœur de campus, explique Bertrand Mallet, directeur de programme à Luminy, pour qu’il réponde à cette vocation, il fallait en faire quelque chose de très attractif. La décision a d’abord été prise d’y installer la bibliothèque universitaire (BU), d’en faire l’antre du savoir et de réunir les étudiants, les professeurs, les chercheurs…» Un premier changement puisque auparavant, la BU se trouvait de l’autre côté du campus. «Le bâtiment était ancien, pas fonctionnel. Il n’attirait pas les étudiants. Aujourd’hui, nous mettons à leur disposition 550 places assises, 16 salles de travail, certaines équipées en numérique, d’autres juste d’un tableau… Il y a différentes configurations, selon le besoin». Le parti pris avec l’architecte Rémy Marciano était justement celui-là : le confort de l’étudiant et le bien-être avant tout. «Nous avons donc beaucoup investi dans des matériaux de qualité, ce qui permet aux étudiants de choisir leur manière de travailler. Tables hautes ou de taille standard, assises par terre, fauteuils, nous avons occupé tout l’espace et offert de multiples zones de confort». Et de fait, le bâtiment semble atteindre son objectif et être attractif, puisque la fréquentation de la BU a été multipliée par trois depuis la réouverture de l’Hexagone.

Expérimenter de nouveaux formats pédagogiques

la bâtisse regroupe aujourd’hui tous les services liés à l’étudiant (Photo D.R.)
la bâtisse regroupe aujourd’hui tous les services liés à l’étudiant (Photo D.R.)

Connecté avec l’extérieur via ses baies vitrées et ses terrasses, la nouvelle bâtisse a aussi l’avantage d’être située près des résidences universitaires et des installations dynamiques, terrains de sports… Mais loin de s’arrêter à la BU, l’équipe dirigeante a également fait le choix d’exporter vers l’Hexagone tous les services dédiés aux étudiants, auparavant disséminés sur tout le campus : «Associations étudiantes, le CIELL ou Centre Interdépartemental d’Enseignement des Langues de Luminy, les relations internationales, gérant par exemple l’accueil des étudiants étrangers ou les programmes Erasmus, le bureau de la vie étudiante, la mission handicap, les services sportifs, le SUIO», énumère Bertrand Mallet. La philosophie du lieu, on la comprend : centraliser tous les services, permettre aux étudiants d’y faire toutes leurs démarches. D’autres équipements complètent l’ensemble. On y trouve notamment toute une partie dédiée aux nouvelles méthodes pédagogiques, le CIPE. «Il s’agit d’une salle d’enseignement où l’on teste les nouveaux formats pédagogiques, à l’instar de la pédagogie inversée, des outils plus modernes, numériques, des mobiliers mobiles permettant différents travaux de groupe »… Enfin, l’Hexagone comprend un grand auditorium, d’une jauge de 100 places, adossé à une régie pilotant aussi une salle de visioconférence attenante. Laquelle «peut se transformer en salle de captation d’image pour des webinaires». Bref, la dimension innovante des lieux est prégnante.

Bientôt, le Cube à Aix-en-Provence

Le grand hall, le patio intérieur sont largement exploités afin d’y créer de l’animation (Photo D.R.)
Le grand hall, le patio intérieur sont largement exploités afin d’y créer de l’animation (Photo D.R.)

L’ensemble, s’étendant sur 7 000 m2, a été livré depuis peu au terme de deux ans de travaux. Réalisé par Luscie Groupement Bouygues bâtiments sud-est, chargé donc de la maitrise d’ouvrage, il a coûté quelque 17 M€. Et depuis plusieurs semaines, il a ouvert ses portes aux étudiants… Parce que le challenge maintenant, c’est bien celui-là : faire en sorte que l’Hexagone vive. Activités prévues à la base ou nouvelles suggérées par les habitudes in situ, peu importe : «Ce que l’on espère, c’est que les étudiants induisent d’autres usages auxquels on n’avait pas forcément pensé». Pour ce faire, les espaces intermédiaires, le grand hall, le patio intérieur sont largement exploités afin d’y créer de l’animation. De fait, certaines associations n’ont pas attendu qu’on le leur suggère pour s’approprier les lieux, illustre encore Bertrand Mallet : «Toutes les semaines, il y a déjà des show-times de danse dans le grand hall ! Des associations utilisent les espaces pour des activités sportives». Plus largement, il s’agit aussi de développer une dynamique de vie culturelle, en utilisant notamment un espace d’exposition de 150m². Cela pourrait se faire en lien avec les écoles d’Architecture ou des Beaux Arts. «On imagine qu’il pourrait enfin y avoir des concerts, dans la mesure où il y a deux orchestres sur le campus». Dernier challenge en termes d’animation, s’instituer passerelle vers le monde économique local. «Il nous faut maintenant développer des partenariats avec le monde institutionnel, les entreprises, syndicats professionnels et autres organismes pour valoriser ces espaces d’une autre manière». L’idée étant par exemple d’organiser des événementiels, des salons, des conférences ou des animations autour des métiers. Une nouvelle équipe de quatre personnes a été mise en place dans cette optique. La partie Sud d’Aix-Marseille Université devrait ainsi retrouver du lustre… Elle ne devrait pas être la seule puisqu’à Aix-en-Provence, sur le site de la faculté de lettres et de sciences humaines sise rue Robert Schumann, la vieille BU devrait elle aussi changer de karma et de venir le Cube, comme en écho à l’Hexagone. Ce, en restant sur le même concept.
Carole PAYRAU

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