Aix-en-Provence : Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation au Camp des Milles

Publié le 30 avril 2018 à  0h04 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h42

Dépôt de gerbe - Frédéric Potier, Robert Gelli et Alain Chouraqui (Photo C.M.-M.E.)
Dépôt de gerbe – Frédéric Potier, Robert Gelli et Alain Chouraqui (Photo C.M.-M.E.)
«Le travail de mémoire n’est jamais achevé. L’acharnement des déportés à transmettre a valeur d’exemple et s’explique par la force d’un engagement qui ne tolère ni l’érosion de l’âge, ni les difficultés de la vie. Ce sacrifice, ils veulent le donner en partage aux générations suivantes, afin de les inciter à rejeter toute manifestation de haine, inspirée de considérations ethniques, religieuses, culturelles ou nationalistes.» C’est par ces paroles fortes, emplies d’admiration que s’est exprimé Serge Gouteyron, Sous-Préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence, en ce dimanche 29 avril, lors de la cérémonie organisée à l’occasion de la Journée Nationale en Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation au Site-mémorial du Camp des Milles.

Cérémonie de Commémoration de la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation(Photo C.M.-M.E)
Cérémonie de Commémoration de la Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation(Photo C.M.-M.E)
Extraits du message des Associations et Fondations d’anciens Internés, Déportés et Résistants, ces mots ont pris un relief particulier après la lecture, toujours bouleversante, des noms de la centaine d’enfants juifs déportés du Camp des Milles vers Auschwitz par Hannah, jeune lycéenne. Denise Toros-Marter, déportée à 16 ans à Auschwitz, en lisant son poème « Liberté», a montré quant à elle jusqu’à quelles horreurs peut mener l’engrenage des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme, et a appelé à retenir les leçons de l’Histoire pour ne pas revivre les temps douloureux qu’ont vécus tous les Français et en particulier les déportés et les résistants. Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation, a incité à la vigilance car « une tenaille menace aujourd’hui d’étouffer notre démocratie, opposant les identités réelles ou supposées. Les attentats djihadistes se poursuivent, et l’Europe semble à nouveau en proie aux démons de l’extrémisme
nationaliste pudiquement appelé « populiste ». Le moteur de toutes ces horreurs, à l’époque comme aujourd’hui, ce sont les extrémismes et en particulier l’extrémisme identitaire. Celui qui divise les hommes. On voit ainsi que, parallèlement à une montée du sentiment anti musulmans qui amalgame terroristes islamistes et musulmans, réapparaissent des violences antisémites en Europe, y compris l’assassinat d’enfants et de vieillards, uniquement parce qu’ils sont nés juifs. Cet antisémitisme est aujourd’hui, comme toujours dans l’histoire européenne, une alerte très inquiétante pour la démocratie et la paix civile, quels que soient les nouveaux prétextes de cet antisémitisme, traditionnellement d’extrême droite, mais aussi lié aujourd’hui à un antisionisme qui conduit trop souvent à la haine des juifs.
» C’est au commencement de ces engrenages récurrents et explosifs qu’il faut réagir. Et nous ne sommes déjà plus au commencement. En contrepoint heureux, les noms des «Justes parmi les Nations», ayant œuvré pour les internés et déportés du Camp des Milles, ont également été énumérés parce que « ces noms nous rappellent qu’il est possible de
résister aux extrémismes et aux fanatismes, au nom des valeurs de justice, de tolérance et d’humanité.
» Cette cérémonie vient conclure le mois de la convergence des mémoires au Site-mémorial du Camp des Milles, avec notamment deux événements marquants : la Commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda le 7 avril et celle du génocide des Arméniens le 24 avril. Elle s’est déroulée en présence de nombreux élus régionaux, départementaux et municipaux et des personnalités dont notamment Frédéric Potier, préfet Délégué Interministériel à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (Dilcrah), Robert Gelli, procureur général près la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Cérémonie organisée à l’invitation du Sous-préfet de l’arrondissement d’Aix-en-Provence, de la maire d’Aix-en-Provence, du Conseiller municipal délégué aux Affaires militaires et aux Anciens combattants et du Conseil municipal, de l’Union des Déportés, Internés, Familles de Disparus et Fusillés de la Résistance Aixoise, de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation, de l’Association du Wagon Souvenir et du Site-Mémorial des Milles, du Comité d’Entente d’Associations d’Anciens Combattants et Patriotiques du Pays d’Aix et de l’Union Locale des Anciens Combattants.
Destimed

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