Aix-en-Provence – Le Musée Granet expose ses dernières acquisitions

Publié le 1 février 2016 à  6h26 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  21h37

Bruno Ely a présenté cette exposition à la presse, ici devant « Jeux de l’été » d’André Marchand (Photo M.E.)
Bruno Ely a présenté cette exposition à la presse, ici devant « Jeux de l’été » d’André Marchand (Photo M.E.)

Le cœur du musée Granet bat toujours sans faiblesse. Et chaque année qui passe voit les collections du fonds ancien et d’art moderne s’étoffer et les artistes contemporains pointer le bout de leur nez. Faisant sienne, au point de titrer avec elle son propos liminaire du catalogue, l’affirmation de Pierre Rosenberg selon laquelle «un musée qui ne s’enrichit pas est un musée qui meurt», Bruno Ely, directeur et conservateur en chef de l’établissement culturel aixois, n’a de cesse d’être attentif aux opportunités qui permettraient de voir arriver à Granet de nouvelles œuvres. Intérêt respectant trois axes forts : enrichir le fonds ancien, accroître la collection moderne et favoriser l’art contemporain.
C’est l’illustration de cette politique qui est proposée pendant trois mois au sein de l’exposition «Dix ans d’acquisitions, 2006-2016» inaugurée le jeudi 28 janvier.
En préambule, il est bon de signaler qu’acquisition n’est pas synonyme d’achat. En effet, les modes d’acquisition sont multiples : achats, dons, legs, donations et dations; les deux premiers représentant la majeure partie des entrées dans les collections du musée Granet. La présente exposition permet donc la mise en valeur d’œuvres entrées individuellement au fil des ans dans cette maison labellisée, il ne faut pas l’oublier, «musée de France», et dont la présentation sous cette forme permet d’apprécier l’intérêt et l’importance au sein de chacune des sections du musée. Sections d’ailleurs respectées dans l’agencement de cette exposition visitée, à quelques heures de son inauguration, en compagnie de Bruno Ely qui en est le commissaire. Si la totalité des œuvres exposées présente un intérêt, quelques-unes sont à mettre en avant, et ce pour des raisons multiples. Ainsi «la tête de faune grimaçant» du sculpteur toulonnais Bernard Turreau, dit Toro n’est pas sans rappeler les mascarons qui ornent les façades des hôtels particuliers d’Aix. Intéressante, aussi, cette vue du cloître Saint-Sauveur intitulée «Procession dans la galerie du cloître Saint-Sauveur à Aix-en-Provence 1827», signée François Marius Granet qui permet de porter un regard intéressé sur ce lieu emblématique de la ville. Autre «œuvre», insolite, de Granet, un dessin représentant «Saint Antoine abbé avec un cochon» réalisé par l’artiste dans ses derniers jours et offert au Premier Président honoraire Borély quelques années plus tard par Baptistin Martin. Le président Borély qui élevait avec passion des cochons du côté de Luynes, animaux qu’il venait vendre sur les marchés d’Aix.
Dans la section art moderne, c’est le «Portrait d’Emile Zola» par Paul Cézanne qui est assurément une pièce maîtresse ; tout comme une étude pour «les grands baigneurs». On appréciera aussi de Maurice Denis «La visite à Cézanne» (1906) et «La Passerelle» de Charles Camoin qui témoigne du côté bucolique des rives de l’Arc en 1906 et dont la grande tâche rouge sur le viaduc de l’Arc de Meyran représente les flammes et étincelles d’une locomotive à vapeur… «Camoin, un peintre dans la lumière» dont l’œuvre sera mise à l’honneur au musée Granet au cours de la grande exposition estivale. André Marchand, Max Papart, Gabriel Laurin, Giacometti, Dora Maar, Tal-Coat sont aussi au rendez-vous.
Du côté des contemporains, nous avons littéralement «craqué» pour les œuvres d’Henri Cueco, d’après Cézanne. On appréciera aussi, et entre autres, le somptueux «Collier acquamarine et cristal» réalisé l’an dernier par Jean-Michel Othoniel et qui trouve un écrin dans la cour intérieure du musée Granet sans oublier deux œuvres d’Alechinsky dont «Séculaire» (1996) qui veut témoigner du désastre que fut l’incendie de Sainte-Victoire en 1989. Impossible, aussi, de ne pas évoquer les photos de Bernard Plossu qui sont plus d’une centaine à appartenir, désormais, aux collections aixoises. Et pour terminer, signalons qu’une section est consacrée au Festival d’Aix avec la présentation d’études de costumes et de décors de productions données dans le cadre de la manifestation de musique et d’art lyrique ainsi que celle d’un dessin qu’avait offert Jean Cocteau au regretté Léon des «2 G», garçon de café emblématique de l’institution du cours Mirabeau… Assurément, pas de souci à se faire sur la santé du Musée Granet… Il vit bien, puisqu’il s’enrichit !

Michel EGEA

Pratique – « Dix ans d’acquisitions, 2006-2016 » au Musée Granet d’Aix-en-Provence. Jusqu’au 24 avril. Du mardi au dimanche de 12 à 18 heures. Fermeture hebdomadaire le lundi. Entrée ; 5 euros. Tarif réduit : 4 euros. Informations : 04 42 52 88 32 – museegranet-aixenprovence.fr

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