Aix-en-Provence: l’expo de cœur de Romain Capdepon

Publié le 6 juin 2014 à  21h05 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h52

Romain Capdepon: une première exposition empreinte de sensibilité et d'humanité (Photo M.E)
Romain Capdepon: une première exposition empreinte de sensibilité et d’humanité (Photo M.E)
Romain Capdepon est journaliste à « La Provence« . Jusqu’ici, rien de rare ! Il écrit, et les faits de société sont souvent son pain quotidien. Mais il a une passion: la photographie. Et le bougre, s’il a du talent dans l’écriture, il en a aussi dans l’oeil… Il y a deux ans, il réalise un reportage à l’Institut Médico-éducatif des Parons. Sur la route qui mène d’Aix-en-Provence à Eguilles, cet établissement s’est considérablement développé au fil des ans et accueille aujourd’hui des pensionnaires de 6 à plus de 70 ans au sein de plusieurs structures. En découvrant cet univers, Romain Capdepon n’a eu qu’une envie,venir photographier jeunes et moins jeunes dans leur environnement quotidien. Il s’en est ouvert à la direction de la Maison et a obtenu le feu vert. L’objectif: réaliser une exposition qui montrerait la diversité des activités pratiquées par les pensionnaires pour tendre vers l’autonomie. Avec à la clef un accrochage pour le 50e anniversaire de l’association « L’Institut des Parons » qui réunissait, ce vendredi, au Palais des Congrès près de 300 participants venu entendre les interventions sur le thème « l’image changée de la personne en situation de handicap mental », un colloque présidé par Marcel Ruffo. Pari tenu puisque Romain Capdepon a présenté, à cette occasion, 29 photographies, portraits à la fois bouleversants, profondément humains, beaux, témoins d’un quotidien qui n’a rien d’extraordinaire au sens propre du terme. Il lui aura fallu deux ans d’immersion, pendant ses temps de repos, pour arriver à montrer ce travail. Et aujourd’hui, le journaliste, même s’il tient à rester très modeste par rapport à tout ça, peut légitimement être fier de ce rendu. «C’est sûr que mon regard sur les personnes handicapées à changé. Beaucoup d’idées reçues et de préjugés sont tombés. Enfants, ados ou adultes, ils sont extrêmement attachants et se sont aussi attachés à moi au fil des séances. Ce qui est formidable, c’est qu’ils étaient très réceptifs à la photo et, selon les situations, se dépassaient lorsque j’étais là. Ce qui m’a aussi beaucoup touché, c’est qu’avec eux on retrouve les valeurs essentielles de la vie. Des valeurs simples et de base sur lesquelles ils bâtissent leurs relations réciproques; je suis ton ami… Et tout coule alors de source. Ils vont à l’essentiel, eux!» Aucun voyeurisme dans ces photographies, toutes prises au 50 mm, mais des sourires, des efforts, des peurs, des questionnements et des joies sensibles. Des effets miroir, aussi, pour rappeler la dualité de l’être, et des regards acérés qui parlent à défaut de la voix. Une exposition qui devrait « circuler » dans le département et qui sera accrochée, le 28 juin prochain, à l’occasion de la grande fête annuelle des Parons, sur le site de l’Institut, fête à laquelle le public peut participer. L’occasion de changer son regard…
Michel EGEA

Pratique: Association des Parons, 2270, route d’Eguilles BP 60549. 13092 Aix en Provence Cedex 2. Tél.: 04 42 20 09 81. Site: Les Parons

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