Antisémitisme: le message d’unité de Marseille Espérance

Publié le 19 février 2019 à  22h01 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h48

L'ensemble des représentants de Marseille Espérance était présent autour de Jean-Claude Gaudin (Photo D.R.)
L’ensemble des représentants de Marseille Espérance était présent autour de Jean-Claude Gaudin (Photo D.R.)

C’est dans le bureau de Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, que s’est tenue, avant le rassemblement contre l’antisémitisme sous l’ombrière du Vieux-Port , une réunion avec Marseille Espérance pour se faire l’écho de la déclaration qu’elle a réalisée dans la journée. A cette occasion, Jean-Claude Gaudin devait exprimer son inquiétude: «La situation de violences antisémites que nous connaissons est très inquiétante». Pour le Maire: «La crise est un terreau fertile pour la multiplication des actes de violence envers nos compatriotes juifs, la convergence des haines et la désignation de boucs émissaires». Rappelant une violence qui «atteint aussi les édifices religieux avec des profanations et des dégradations, de plus en plus fréquentes». «Une violence, précise-t-il, présente dans les mots, les expressions, les commentaires qui se répand de façon virale à l’heure des réseaux sociaux». Pour le maire de Marseille: «Ici plus qu’ailleurs, nous ne pouvons pas négliger la gravité de cette situation de violence. Le vivre ensemble est une exigence dans cette ville qui accueille de si nombreuses communautés religieuses et culturelles. Nous devons nous appuyer sur la force de la longue expérience de dialogue de Marseille Espérance. Parce qu’elle est ancienne, elle nous permet de résister, de défendre nos valeurs dans ces temps d’inquiétude». Puis c’est au Pasteur Raymond Dodré qu’il est revenu de lire la déclaration de Marseille Espérance.
«Depuis plusieurs mois, nous voyons monter dans notre pays une violence et une intolérance, lourdes et inquiétantes. Les actes antisémites qui se multiplient dangereusement en France et ailleurs dans le monde depuis l’assassinat d’Ilan Halimi, jusqu’à l’agression d’Alain Finkielkraut, les profanations et dégradations d’édifices religieux, la radicalité de certains discours, rappellent que les crises libèrent les haines, cristallisent les préjugés et encouragent les atteintes à la dignité. Il est vital de réagir et de s’opposer à cette situation, y compris par la force des symboles. La crise de confiance que traverse notre pays ne doit pas être une prétexte à la remise en cause de nos valeurs communes et du respect, absolu qui doit s’appliquer à tout Être quelle que soit sa religion, son origine, sa culture. Ici, Marseille Espérance témoigne inlassablement de la nécessité de la rencontre et du dialogue entre les personnes, quelles que soient leurs différences. Hommes et femmes de toutes religions, nous sommes résolus de défendre les valeurs que nous partageons et à rester constants face à l’intolérance. Marseille, ville historiquement multiculturelle, témoigne de l’importance de rester unis. Il est temps de prendre conscience que chacun d’entre nous porte une part de responsabilité face à la nécessité de s’opposer, ensemble, à cet enchaînement de violences, à la perversion des mots et des idées qui anéantissent l’humanité de l’autre».
Michel CAIRE

A propos de Marseille Espérance
En 1990, au moment où il y avait une interrogation sur le « vivre- ensemble » dans notre pays, les fondateurs de Marseill Espérance, pressentant le retour du religieux dans l’espace public, décident de s’organiser. Ils créent cette instance particulière, qui réunit autour du maire de la Ville, les responsables religieux : catholique, arménien, protestant, orthodoxe, musulman, juif et bouddhiste ainsi que leurs délégués. L’idée est de proposer des actions communes pour rassembler, créer du lien et réunir les marseillais de différentes cultures et religions. Marseille Espérance ne se préoccupe ni de religion, ni de politique. Le fondement de cette instance : le respect de chacun, le dialogue et l’amitié. Toutes les décisions se prennent à l’unanimité. Plusieurs projets ont vu le jour : réalisation d’un calendrier intercommunautaire, organisation d’une grande manifestation festive annuelle, cycles de conférences ou de cinéma, manifestations symboliques, interventions diverses, participation au Festival International du Documentaire. Le danger de difficultés possibles entre les uns et les autres peut venir de l’intérieur mais être aussi suscité par des crises extérieures. En cas de nécessité, c’est autour du Maire, garant de la laïcité et représentant l’ensemble des citoyens Marseillais, que les membres se rassemblent pour lancer un appel à la cohésion et à la responsabilité des habitants de la ville.

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