Assassinat de Mireille Knoll: un rassemblement marseillais sous le signe de l’émotion mais aussi de « l’exaspération et de la colère »

Publié le 29 mars 2018 à  8h18 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h40

Quelque 800 personnes se sont réunies ce mercredi 28 mars face à la Préfecture de région à Marseille en mémoire de Mireille Knoll sauvagement assassinée à l’âge de 85 ans parce que juive. Une manifestation placée sous le signe de l’émotion mais aussi de l’exaspération et de la colère. Avant les prises de parole, Bruno Benjamin, président du Crif Marseille-Provence, Michel Cohen Tenoudji, président du consistoire israélite de Marseille et, Elie Benarroch, président du Fonds social Juif Unifié Marseille ont rencontré le Préfet de Région. Ils étaient accompagnés de Renaud Muselier, président LR de la Région Provence Alpes-Côte d’Azur, Martine Vassal, LR, présidente du Département 13 et Roland Blum, LR, représentant le maire de Marseille ainsi que Monseigneur Pontier, archevêque de Marseille et Réouven Ohana, le grand rabbin de Marseille. Dans l’assistance on notait la présence de nombreux élus, de droite comme de gauche ainsi qu’une délégation d’avocats du barreau de Marseille et des associations laïques, juives, musulmanes et chrétiennes.

Bruno Benjamin président du Crif Marseille-Provence:
Bruno Benjamin président du Crif Marseille-Provence:
Roland Blum, Jean-Claude Gaudin, Martine Vassal, Renaud Muselier, Bruno Bejamin, Réouven Ohana, le grand rabbin de Marseille, Mgr Pontier, archevêque de Marseille ont rendu hommage à Mireille Knoll (Photo Robert Poulain)
Roland Blum, Jean-Claude Gaudin, Martine Vassal, Renaud Muselier, Bruno Bejamin, Réouven Ohana, le grand rabbin de Marseille, Mgr Pontier, archevêque de Marseille ont rendu hommage à Mireille Knoll (Photo Robert Poulain)
Ali Dahmani president et recteur de la mosquée El Nars membre du CRCM Paca et Réouven Ohana, le grand rabbin de Marseille (Photo Robert Poulain)
Ali Dahmani president et recteur de la mosquée El Nars membre du CRCM Paca et Réouven Ohana, le grand rabbin de Marseille (Photo Robert Poulain)
«Nous sommes là pour rendre hommage à Mireille Knoll. Quelle destinée pour cette noble femme qui a commencé sa vie avec les cris de « Heil Hitler » et la finit sous ceux de « Allah Akbar »», déclare Michel Cohen Tenoudji qui rend également hommage au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame: «Le destin tragique de Mireille Knoll et d’Arnaud Beltrame relie deux vies et fait penser à la Shoah et à la résistance». Puis d’appeler le Gouvernement à réagir: «On ne peut pas continuer à compter nos morts. Chrétiens, musulmans, athées, juifs, nous l’emporterons par notre calme et notre détermination».
Elie Benarroch rappelle: «En trois ans, 245 personnes sont mortes en France. Et les auteurs sont toujours les mêmes: des barbares qui font honte à l’Islam. Nous rentrions de Pologne, d’Auschwitz, dans le cadre d’un voyage organisé par Martine Vassal lorsque nous avons appris l’attentat de Trèbes et Carcassonne. Quelques heures plus tard nous apprenons le meurtre de Mireille Knoll, poignardée 11 fois, dont le corps a été en partie calciné. Un drame qui est arrivé dans un arrondissement de Paris où, un an plus tôt, Sarah Halimi avait été assassinée, meurtre dont le juge a reconnu le caractère antisémite. La haine des juifs tue toujours en France. Un nouvel antisémitisme se développe dans notre pays: celui d’un islamisme fanatisé et moyenâgeux. La bête est toujours vivante, les juifs ne sont pas en sécurité mais ils ne sont pas résignés, ils sont indignés. Et le combat contre l’antisémitisme n’est pas celui des juifs, c’est celui de toute la France».

«Lorsque l’on s’attaque à la composante juive de la France c’est à la France toute entière que l’on s’attaque»

Bruno Benjamin lance: «On ne peut plus accepter que les juifs soient tués. La présence juive est attestée en France depuis le 1er siècle et nous souhaitons être respectés au même titre que tous les autres. L’État doit assurer la sécurité de tous les siens. Car lorsque l’on s’attaque à la composante juive de la France c’est à la France toute entière que l’on s’attaque». Et de revenir à son tour sur le voyage à Auschwitz: «Nous y sommes allés en sachant que nous allions vers la mort et nous avons ressenti cette atmosphère de mort. Nous étions heureux de revenir à Marseille, en France, nous revenions vers la vie… Et nous avons appris qu’un terroriste mené son action de morts dans l’Aude puis la mort de Mireille Knoll… Mais nous devons avoir confiance dans la vie, nous avons traversé des siècles de pogrom. Nous portons en nous la confiance dans notre pays, la France, qui est merveilleux»
Monseigneur Pontier a apporté son soutien à la communauté juive insistant, face à la barbarie, sur l’importance de la mobilisation des autorités mais aussi des citoyens.
Michel CAIRE

Lettre remise au Préfet par les organisateurs du rassemblement

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