Publié le 21 octobre 2017 à 23h05 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h30
Après l’échec de son intervention devant l’assemblée des Régions de France, le Premier ministre Édouard Philippe a tenu à mettre les formes à Marseille, devant l’Assemblée des départements de France, réunie en congrès. Peu de choses, au final dans la corbeille mais l’emballage était là. Il se veut complice lorsqu’il lance:«J’aimerais qu’en 2022 nous puissions dire que nous avons franchi une nouvelle étape de la décentralisation». Mais, pour cela, ce sont les fonds qui manquent le plus…


«C’est le rôle de l’État d’accueillir dignement une personne étrangère sur notre territoire…»

Lorsque le législateur décide de confier une politique publique à des collectivités territoriales, il doit lui en donner les moyens : financiers…
Ensuite, et le propos mérite d”être entendu, il déclare: «Lorsque le législateur décide de confier une politique publique à des collectivités territoriales, il doit lui en donner les moyens : financiers, bien sûr, mais aussi juridiques.». Enfin, conclut-il: «Nous devons assumer, ensemble, le principe de l’évaluation des politiques publiques, de toutes les politiques publiques, qu’elles soient menées par l’État ou par les collectivités territoriales». Et salue le rôle joué en la matière par la Cour des comptes et les chambres régionales des comptes. Il considère enfin: «Les territoires ont besoin de stabilité pour avancer, c’est pourquoi le Gouvernement ne relancera pas de grande opération de mécano institutionnel. En revanche, nous accompagnerons les volontés de rapprochement, dès lors qu’elles répondront à l’intérêt général». Il tient à distinguer l’Ile-de-France du reste du territoire. «L’espace métropolitain de Paris et de l’Ile-de-France est aujourd’hui confronté à des défis à la mesure de sa taille et de sa densité». Pour relever ces défis, il considère:« l’espace métropolitain doit aussi disposer d’un cadre institutionnel rénové, répondant à des exigences d’efficacité, de lisibilité et de responsabilité.» S’agissant des autres territoires, il juge : «Quand le fait métropolitain est prégnant, le temps est au dialogue, franc, constructif, ouvert, même si, disons-le, pour les territoires métropolitains en capacité de se mesurer aux autres métropoles européennes, notre intérêt collectif est de les pousser à fonctionner mieux et gagner en attractivité».Le Gouvernement a proposé de mettre en place, au profit des bailleurs sociaux, des facilités de financement inédites…
Puis d’en venir à la réduction des dépenses de fonctionnement des départements : «Nous devons dégager des marges de manœuvre sur les normes qui pèsent sur vos budgets. C’est un chantier prioritaire du programme Action publique 2022». Le Premier ministre a également évoqué le logement. «Dans grandes villes et les métropoles, nous souhaitons accélérer la construction de logements en simplifiant les normes, les procédures, et en accompagnant les collectivités territoriales dans leurs grandes opérations d’urbanisme». Insiste sur la réforme structurelle, dès 2018, des APL, en particulier dans le parc social. «Cette réforme part du constat que les loyers, même dans le parc social, ne sont pas adaptés pour loger les ménages aux plus faibles ressources, et que ce niveau élevé conduit à un niveau de dépense sur l’APL qui n’est plus supportable. Nous discutons donc avec le Mouvement HLM d’un mécanisme vertueux et d’une réforme structurelle, pour accompagner la baisse des loyers et la baisse des APL. Nous avons pris l’engagement que cette réforme sera absolument neutre pour les locataires. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a proposé de mettre en place, au profit des bailleurs sociaux, des facilités de financement inédites, afin de les accompagner dans cette mutation…». Mais, in fine, Marseille ne fut pas le Warterloo régional, ce ne fut pas non plus Austerlitz pour Édouard Philippe, timidement applaudi. Patricia MAILLÉ-CAIRE
Le compte n’y est pas

Convaincue de quoi?
