Attentats terroristes: ne pas céder au piège tendu

D’abord le vide, une séquence d’horreur, de violence imbécile, de haine, d’antisémitisme prend fin. Une séquence seulement. Des hommes, des femmes ont perdu la vie au nom d’une idéologie qui n’a aucun rapport avec l’Islam, qui se révèle en être la pire ennemie. Mais ce n’est, malheureusement, qu’un début, ou, plutôt, le franchissement d’un nouveau palier. Un déchaînement de haine de l’Autre s’est déclenché. Vengeance contre des dessinateurs, des journalistes, assassinat de policiers, de juifs, parce que juifs. Tous les clignotants sont au rouge. La volonté de dresser les Hommes les uns contre les autres est à l’œuvre. La réponse se situe là où l’attaque est portée : dans la citoyenneté, dans ces principes qui font que la France n’est pas qu’un territoire mais des idéaux. Des idéaux oubliés, mis à mal. Elle ne réside certainement pas dans le racisme, l’islamophobie. Au contraire, ce serait la victoire, posthume, des terroristes, celle de la barbarie, présente sur les deux rives de la Méditerranée, avec deux haines de l’Autre qui se nourrissent.
La France est en guerre, certainement, une réponse sécuritaire s’impose, et, à ce propos, rendre hommage, au travail, difficile, de la Police, une difficulté qui va aller croissant. La réponse militaire face à l’État Islamique doit prendre de l’ampleur. Mais il faut aussi amplifier le soutien aux pays du Maghreb, aux pays africains, développer des coopérations mutuellement avantageuses. La France, de par son histoire, son positionnement géographique, a une responsabilité, une opportunité qu’elle est loin de saisir comme elle le devrait.
Et puis, il s’impose aussi de prendre, enfin, conscience qu’on ne peut abandonner impunément des personnes, des quartiers. Là encore, il doit être question de sécurité mais aussi, de services publics, de réhabilitation, d’éducation, l’heure est revenu des hussards noirs de la République. Il doit être aussi question d’emploi. Il s’agit de recréer tout ce qui favorise la citoyenneté et cette dernière n’aura de chance de reprendre toute sa vitalité que si la République en fait autant.
Dans les jours tragiques que nous venons de vivre, un élan, une envie s’est fait jour dans ce pays et plus largement dans le monde. Un élan qu’il s’agit de développer, qui doit faire sens. Si nous sommes en guerre, c’est d’un nouveau programme, d’un nouveau Conseil national de la résistance dont nous avons besoin.
Michel CAIRE

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