Au Grand Théâtre de Provence, Café Zimmermann et Carolyn Sampson ont tiré le rideau sur la saison avec élégance

Publié le 20 mai 2016 à  9h47 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h16

Café Zimmermann et Carolyn Sampson aux saluts face à une salle du Grand Théâtre de Provence emplie de mélomanes conquis. (Photo M.E.)
Café Zimmermann et Carolyn Sampson aux saluts face à une salle du Grand Théâtre de Provence emplie de mélomanes conquis. (Photo M.E.)

Pour le dernier concert de la saison au Grand Théâtre de Provence, c’est l’ensemble en résidence Café Zimmermann qui était à l’honneur, jeudi soir, ainsi que la soprano Carolyn Sampson. Un programme intitulé «De Rome à Londres » réunissait des œuvres de Geminiani, Corelli, Avison et Haendel. Avec la rectitude et le respect de la partition qu’on lui connaît, Café Zimmermann, sous la direction de son premier violon solo, et co-fondateur, Pablo Valetti, a donné les quatre concerti grossi programmés avec précision et élégance ; au velours des cordes s’est ajouté, pour trois de ces pièces, la couleur des vents, haubois et basson. Avec Café Zimmermann il ne faut pas s’attendre à du baroque «revisité», dégoulinant d’ornementations, ce qui permet d’apprécier à sa juste valeur la musique jouée. Un mot, ici, pour souligner l’extrême qualité du continuo constitué de Petr Skalka, violoncelle, Eduardo Eguez, théorbe, Ludek Brany, contrebasse et Céline Frisch au clavecin, cette dernière, co-fondatrice de l’ensemble, ayant l’occasion de mettre en avant sa virtuosité et la précision de son toucher au cours de l’interprétation des airs extraits de « Rinaldo » de Haendel. Haendel dont la soprano Carolyn Sampson donnait la cantate HWV 105 « Armida abandonata » en première partie. Une interprétation assez linéaire, souvent mezzo voce, techniquement irréprochable manquant, à notre goût, de relief et de sentiments. Mais un peu plus tard avec « Rinaldo », la soprano allait nous éblouir avec une grande présence vocale, livrant de beaux aigus et faisant preuve d’une souplesse de tous les instants. Idéalement accompagnée par Café Zimmermann, ses interprétations de haute volée ont fait passer le frisson dans la salle et le succès obtenu fut à la hauteur du moment musical qui s’est achevé avec un sensuel et émouvant « lascia ch’io pianga », tube « haendelien » s’il en est, mais tellement bien donné qu’il a bercé notre nuit et était encore dans nos mémoires ce vendredi matin…
Michel EGEA

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