Au Grand Théâtre de Provence : Telemann – Café Zimmermann, une rime riche

Publié le 7 octobre 2016 à  6h10 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h38

Au moment des saluts, Café Zimmermann et Lenneke Ruiten au Grand Théâtre de Provence (Photo M.E.)
Au moment des saluts, Café Zimmermann et Lenneke Ruiten au Grand Théâtre de Provence (Photo M.E.)

Pour sa rentrée au Grand Théâtre de Provence l’ensemble Café Zimmermann avait choisi de consacrer un programme à Telemann. Pour le moins judicieux au regard du plaisir pris par une salle qui, hélas, n’avait pas fait le plein. Ce qui est pour le moins étonnant lorsque l’on sait que cet ensemble, en résidence au GTP depuis 2011, est considéré, et il le prouve à chacune de ses sorties, comme l’un des meilleurs dans l’univers baroque. De plus, il s’était adjoint, pour ce programme, la voix de l’une des jeunes sopranos qui montent actuellement au firmament lyrique, celle de Lenneke Ruiten, entendue dans le «Cosi fan tutte» du dernier Festival d’Aix à l’Archevêché. Bref aucune raison valable de ne pas être présent ; et comme souvent, les absents ont eu tort. Tort parce que ce programme, consacré à Telemann, a mis en avant quelques œuvres somptueuses du compositeur notamment, en première partie, le concerto pour flûte, violon et violoncelle. Une partition à l’architecture soignée qui permet à chacun des instruments solistes de briller en demandant aux interprètes de la virtuosité et de la précision. Ce dont ils ont fait preuve. Les ensembles sont aussi d’une rare élégance, chauds et colorés avec un faible pour des cordes toujours aussi soyeuses et contribuant grandement à conférer toute sa qualité et sa personnalité au son de Café Zimmermann. Grand bonheur, en deuxième partie, après une splendide ouverture de la suite en la mineur, avec «Ino», la cantate pour orchestre et soprano. Une découverte pour nombre de mélomanes, et quelle découverte ! Ici aussi les qualités de la composition de Telemann sont indéniables. L’orchestre et la voix sont complémentaires l’un l’autre, le rythme est judicieux et l’ensemble fait frissonner de bonheur. Car aux qualités énoncées plus haut concernant les instrumentistes, il fallait aussi compter avec la voix de Lenneke Ruiten. Une ligne de chant précise et directe, de la puissance sans aucun vibrato, beaucoup d’élégance, et un succès bien mérité au final. On se prend à rêver, après cette audition, d’un futur enregistrement d’un CD consacré à Telemann qui rime vraiment avec Café Zimmermann… Et cette rime est riche !
Michel EGEA

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