Au Grand Théâtre de Provence d’Aix, Philippe Jaroussky et son ensemble Artaserse triomphent avec Haendel

Publié le 4 décembre 2017 à  20h27 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h49

Philippe Jarrousky devant les musiciens de son ensemble Artaserse samedi au Grand Théâtre de Provence. (Photo Michel Egéa)
Philippe Jarrousky devant les musiciens de son ensemble Artaserse samedi au Grand Théâtre de Provence. (Photo Michel Egéa)
La foule des grands jours, en ce premier samedi du mois de décembre, se pressait au Grand Théâtre de Provence pour un nouveau rendez-vous annoncé exceptionnel : celui fixé par Philippe Jarrousky et les instrumentistes de son ensemble baroque Artaserse pour une étape de la tournée de promotion du CD Händel qui vient de sortir chez Erato. Un réel événement que cet album, consacré à des airs d’opéras, peu connus du compositeur puisque s’il avait envie d’enregistrer ces titres, le contre-ténor français s’est laissé le temps d’être à un moment de sa carrière où il allait pouvoir donner le meilleur de lui même dans un répertoire peu aisé et, en même temps, peaufiner le son de son ensemble Artaserse afin qu’il soit à la hauteur du challenge. Pari tenu, pari gagné. Sur scène, Philippe Jaroussky a toujours ce visage juvénile qui est un complément idéal à son chant si particulier. Grande technique bien maîtrisée, souplesse de la voix, caractère et personnalité : l’Art du contre-ténor est consommé. En parfaite osmose avec les instrumentistes d’Artaserse, il profite des qualités de cordes colorées, veloutées mais, en même temps, très présentes et des plus agréables, emmenées par leur Konzertmeister Raul Orellana. Une mention particulière pour les violoncelles d’Elisa Joglan et Ruth Verona, somptueux dans leur duo. Difficile, aussi, de ne pas parler d’Evolène Kiener, la bassoniste virtuose accompagnant merveilleusement la voix de Philippe Jarrousky. Petite formation mais grands talents à tous les pupitres ; et la générosité au programme puisque avant de conclure le concert par le «tube» «Ombra mai fu», premier air de l’opéra «Serse», Philippe Jarrousky et son ensemble nous avaient gratifiés de deux autres airs d’opéras de Haendel. Au disque, les qualités appréciées en «live» sont encore plus flagrantes puisque l’enregistrement est d’une perfection totale. L’écoute est un pur bonheur et l’art de Philippe Jarrousky est à son top niveau. Ce qui ne veut pas dire que cet enregistrement est dépourvu d’émotion et de sensibilité, bien au contraire. Encore un opus que les amoureux de la musique baroque ne manqueront pas de s’offrir et d’offrir à l’heure où le sapin frétille des aiguilles…
Michel EGEA

« The Händel album » un livre disque indispensable publié chez Erato/Warner Classics.

jarrousky_photocopie.jpg

Articles similaires

Aller au contenu principal