Au Grand Théâtre de Provence, Emmanuelle Haïm, Anne Sofie Von Otter et Laurent Naouri donnent vie aux monstres, sorcières et magiciens

Publié le 13 mars 2016 à  20h58 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  22h05

Aux saluts, Anne Sofie Von Otter, Emmanuelle Haïm et Laurent Naouri devant l’ensemble Le Concert d’Astrée (Photo M.E.)
Aux saluts, Anne Sofie Von Otter, Emmanuelle Haïm et Laurent Naouri devant l’ensemble Le Concert d’Astrée (Photo M.E.)

En fin d’année dernière, accompagnée de Patricia Petibon et Nahuel di Pierro, Emmanuelle Haïm et son concert d’Astrée avaient réveillé monstres, sorcières et magiciens qui peuplent les partitions baroques anglaises. Avec bonheur, assurément, puisqu’en ce début 2016 la maestra baroque aux cheveux de feu a décidé de taquiner d’autres créatures maléfiques ou mystérieuses qui peuplent les partitions de Lully, Charpentier, Rameau ou Leclair; et ce en compagnie d’Anne Sofie Von Otter et de Laurent Naouri. Samedi soir, c’est avec ce nouveau programme et ses interprètes qu’Emmanuelle Haïm était au Grand Théâtre de Provence pour le plus grand plaisir de ses fans venus en grand nombre. L’occasion de démontrer, un fois de plus, qu’elle, et son orchestre Le Concert d’Astrée, comptent aujourd’hui au rang des meilleurs serviteurs de la musique baroque.
Un programme particulièrement bien construit, dense et captivant donné avec passion et dynamisme. Emmanuelle Haïm se délecte de donner des couleurs à son orchestre qui, par le biais d’un son soigné installe des ambiances idéales pour accueillir les voix. Laurent Naouri s’amuse en Polyphème, Créon, Méduse et autres… Voix assurée, il joue, séduit, empli la salle de sa joie et de son talent. D’un tempérament plus réservé, Anne Sofie von Otter incarne des colères qui, pour être plus froides, plus intérieures, n’en demeurent pas moins expressives. A l’instar de Laurent Naouri, la grande dame blonde prend du plaisir à être là et nous en donne aussi. Au final, c’est un énorme succès qui ponctue cette soirée… Un moment des plus agréables en attendant désormais le Festival de Pâques.
Michel EGEA

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