Augmentation de 4 milliards d’euros du capital d’EDF

Publié le 6 mai 2016 à  20h03 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h24

Le gouvernement aura mis beaucoup moins de temps pour décider de la recapitalisation d’EDF que pour celle d’Areva, toujours pendante depuis des années. Le conseil d’administration du 22 avril a entériné plusieurs mesures arrêtées par le gouvernement au cours d’une réunion tenue le 20 avril et présidée par François Hollande, dont une augmentation de capital de € 4 milliards, que l’État actionnaire largement majoritaire (85%) souscrira à hauteur de $ 3 milliards. Cette augmentation sera réalisée d’ici à la clôture des comptes 2016, soit vers février 2017, «si les conditions de marché le permettent».

Face à la baisse des prix de l’électricité (quelque 30% en un an) et à la hausse des investissements envisagés, l’électricien a besoin de liquidités. A sa dette de € 37 milliards, aux € 50 milliards de maintenance lourde sur les réacteurs «grand carénage», s’ajoute le rachat de la branche réacteurs d’Areva (€ 2,5 milliards) et surtout l’ambitieux projets de deux EPR à Hinkley Point au Royaume Uni (€ 23 milliards) qu’EDF devrait financer aux deux tiers (un tiers est à la charges du chinois CGN). Face à cette situation, le conseil a certes adopté des mesures pour limiter la charge : programme d’économies renforce (il passe de € 700 millions d’idi 2018 à € 1 milliard d’ici 2019), un programme de cessions d’actifs de € 10 milliards, dont l’ouverture du capital de sa filiale RTE et des cessions de participations dans des centrales thermiques, notamment en Pologne, ainsi que des intérêts dans l’exploration et la production d’hydrocarbures. Par ailleurs, l’État percevra ses dividendes des deux prochaines années (2016 et 2017) sous forme d’actions au lieu de liquidités, ce qui devrait permettre à l’État de maintenir sa participation aux alentours de 85%.
Quand au projet britannique, pour lequel EDF recherche toujours des financements complémentaires, la décision finale d’investissement est à nouveau reportée, probablement à septembre prochain), pour permettre une consultation du Comité central d’entreprise (CCE) d’EDF. Les élus CGT, CFE-CGC, CFDT et FO du CCE d’EDF avaient demandé officiellement, et à l’unanimité, à être préalablement consultés sur le projet Hinkley Point, menaçant d’aller en justice faute d’être entendus. Les syndicats mettent en avant les risques industriels et financiers très importants sur EDF et sur l’ensemble de la filière nucléaire française. Après avoir adressé une lettre ouverte au président François Hollande pour l’alerter sur la situation de l’électricien, «au bord de la faillite».
Energymed.eu

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