Avec « The Choice » l’UPE13 s’engage dans un projet qui rassemble

Publié le 15 février 2018 à  10h14 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h57

100 entrepreneurs parrains pour 100 jeunes porteurs de projets : avant même que ces derniers ne fassent acte de candidature sur la plateforme « The Choice », l’opération menée grand train par l’UPE13 avait déjà remporté un pari : celui de l’enthousiasme collectif, au vu du nombre de partenaires déclarés.

Johan Bencivenga Président de l’UPE 13 (Photo Robert Poulain)
Johan Bencivenga Président de l’UPE 13 (Photo Robert Poulain)
L'UPE 13 et ses partenaires pour lancer
L’UPE 13 et ses partenaires pour lancer
La paronomase est voulue. The Choice, ça sonne un peu comme The Voice… De prime abord, voilà qui devrait parler à la cible de l’opération mitonnée par l’UPE13 : les moins de 30 ans. «Il s’agit de mettre en contact les jeunes des quartiers difficiles et les entrepreneurs du territoire, de faire en sorte que les seconds aident les premiers à transformer leurs idées en projets», explique Johan Bencivenga, le président de l’instance patronale départementale. Tout part d’un constat : «Il y a dans ces quartiers un taux de chômage très élevé. On s’est posé des questions, on s’est dit que ces jeunes-là, ils sont comme tous les autres sur le territoire, ils ont des envies, des talents, des idées. Dès lors, que pouvait-on faire ?» La solution, elle porte donc un nom : The Choice. Un dispositif pour le moins inédit, voulu comme un levier d’intégration et de socialisation. Concrètement, il s’agit d’une vaste opération de coaching personnalisée : ils seront 100 jeunes porteurs de projets, et face à eux 100 dirigeants à même de leur mettre le pied à l’étrier de l’entrepreneuriat. 100 binômes, donc, parmi lesquels émergeront les entreprises de demain… C’est en tout cas l’objectif que vise l’UPE 13.

«Casting» et votes en bonne et due forme

Mais auparavant, il faudra convaincre et faire partie des élus. Première étape, les candidats devront poster sur la plateforme éponyme la vidéo de leur projet. Le feu vert a été donné ce 12 février, ils auront donc un mois, jusqu’au 12 mars prochain pour entrer en lice et figurer ensuite dans le « casting ». Du 13 au 25 mars, coachs, mais aussi public voteront… Là encore, la terminologie et les règles du jeu ne doivent rien au hasard. Sans doute, en empruntant aux réflexes digitaux, au champ sémantique et aux codes d’univers intégrés de longue date par les moins de 30 ans l’UPE13 vise-t-elle à séduire à grande échelle. Voire même peut-être, faire passer l’idée que créer une entreprise recèle en soi une dimension ludique, attractive. Et de fait, accessible. Sans doute ce que déduiront déjà les 100 sélectionnés, appelés ensuite à pitcher du 25 au 27 avril prochain. Mais ils auront auparavant pris un peu de bouteille, à la faveur des premiers conseils de leur coach et de quatre master class les initiant aux subtilités de la prise de parole. A l’issue de ces trois jours d’audition, les 25 projets les plus matures seront sélectionnés par un comité composé de membres issus de 25 réseaux partenaires. L’étape suivante les mènera à thecamp (autre partenaire mettant ses locaux à disposition gratuitement pour l’occasion), les 8 et 9 juin 2018. Un week-end en immersion aux allures de challenge. Le mot n’est pas trop fort : à la fin des deux jours, ils ne seront plus que 10… Ils accéderont alors à la demi-finale au parc Chanot le 27 juin et se présenteront devant un auditoire composé de chefs d’entreprise. Trois jours plus tard, ils seront aussi mis en avant au Summer Stadium Job Hopps, à l’Orange Vélodrome. La finale, enfin, aura lieu le 7 septembre dans les locaux de Kedge Business School. A la clé pour les lauréats : une dotation de 5 000 euros, la mise en réseau par une adhésion à l’UPE13 et la mise à disposition d’experts pour les accompagner jusqu’à la création de leur entreprise.

«Un dispositif qui se veut pérenne»

Au-delà de l’accompagnement, l’idée bien sûr est d’aider à bâtir solidement les futures entreprises du territoire… Pour ce qui est de l’analogie avec les télé-crochets, on s’arrêtera donc ici. «The Choice, ce n’est pas The Voice. Il ne s’agit pas de donner le jour à des talents éphémères», observe Didier Parakian, élu au développement économique de la ville de Marseille, elle aussi partenaire aux côtés de l’UPE13. Mais la même ambition est visée pour l’opération, observée avec attention à l’échelle du Medef national : «On est sur un dispositif qui se veut pérenne», martèle Johan Bencivenga. Au vu de l’enthousiasme suscité, on se dit que cela peut marcher. Car, rarement le vocable co-construction n’aura peut-être pris de sens dans la cité phocéenne.
Les coachs n’ont en effet pas manqué à l’appel, tous motivés par une certaine envie de transmettre. C’est par exemple le cas de Fabrice Caporale, directeur des ressources humaines au sein d’une compagnie maritime. «J’ai appris mon métier en autodidacte, on m’a tendu la main un jour pour que je parvienne à ce poste. J’ai donc envie de faire la même chose aujourd’hui pour d’autres, d’autant que des talents, je suis convaincu qu’il y en a partout». Même motivation chez Alexandre Maurel, directeur réseau et marketing chez Detail Car, entreprise de lavage de véhicules sans eau. «L’entreprise s’est créée en 2012, on se développe en franchise depuis 2014. Des jeunes nous contactent depuis lors pour devenir nos franchisés, nous les accompagnons déjà dans ce cadre. Nous avions envie de développer cet aspect de notre travail à travers d’autres projets».
Outre les coachs, les partenaires sont aussi légion. De quoi lancer, parallèlement aux diverses étapes de la sélection, des opérations spéciales, à l’instar du kiosque info qui plantera le camp au centre commercial Grand Littoral le 17 février, de l’animation du 24 de ce même mois aux Terrasses du Port, de l’habillage de 20 twizzy appartenant à Totem Mobi aux couleurs de The Choice, de la mise à disposition par la boutique Orange d’espaces permettant aux jeunes d’enregistrer leur vidéo… Les élans sont là. «C’est heureux», comme le rappelle Didier Martin, directeur délégué territorial Pôle Emploi Bouches-du-Rhône, «10% des demandeurs d’emploi accèdent à une activité en la créant». Une autre voie, alternative celle-ci, vers la résolution de la délicate équation entre offre et demande.
Carole PAYRAU

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