Billet. Vassal-Gilles : Le fond de LR est froid

Publié le 11 novembre 2019 à  17h19 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h25

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
On a eu le Classico PSG-OM voilà peu avec le résultat que l’on sait. A part l’ampleur du score rien d’original, voilà bien des années que le club de la capitale domine son sujet. Mais, ce mercredi 13 novembre le match sera bien plus original puisqu’il verra des Marseillais confrontés à d’autres Marseillais, une LR face à un LR, Martine Vassal face à Bruno Gilles. L’enjeu : l’investiture LR aux municipales. D’un côté une candidate- fromage et dessert qui veut être tête de liste à la fois pour la Métropole et la Ville et un candidat qui ne souhaite être qu’à la tête de la Mairie, ne cessant d’afficher son souhait de voir Martine Vassal prendre la présidence de la Métropole. Mais cette dernière ne l’entend pas ainsi et s’en est allé quérir moult soutiens d’élus LR en s’appuyant sur ses postes et sur le soutien de Jean-Claude Gaudin, le maire depuis 24 ans de la cité phocéenne. Chose dont elle n’aurait eu nul besoin, voilà quelques mois, tant elle pouvait bénéficier de son bon bilan à la tête du Département et, sur une prise de distance avec… Jean-Claude Gaudin. Ne cessait-elle pas alors d’expliquer qu’elle avait pu de présenter et l’emporter car la Droite pensait l’institution imprenable. Mais ce temps est aujourd’hui révolu. En prenant la tête de la métropole elle est retombée dans les griffes de l’animal politique qu’est le Maire sortant; combattant et stratège hors du commun qui semble prendre plaisir à jouer de son soutien. Le poids est lourd à porter d’autant qu’il s’accompagne de tous les maires de secteurs sortants dont certains sont usés par les années de pouvoir. Cela suffirait en soi, mais sportive émérite et convaincue qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, Martine Vassal a ajouté, ce qui semble bien être un deuxième handicap, la filloniste Valérie Boyer qui est devenue sa porte parole nationale, elle qui est la représentante d’un courant qui ne cesse de perdre élection après élection. Sans oublier un début de campagne catastrophique avec le meeting du Silo ou encore l’annonce de sa candidature. Pendant que Bruno Gilles se donne le droit d’un regard critique sur l’héritage… Mais tout cela ne serait pas bien grave, restant dans la sphère des jeux politiciens, si l’héritière ne devait faire avec le bilan de Jean-Claude Gaudin. Avec un drame, celui de la rue d’Aubagne qui a coûté la vie à 8 personnes, avec une situation catastrophique en matière de logements insalubres, indignes. Une blessure, une colère dont on ne peut mesurer la traduction dans les urnes mais, traduction il devrait y avoir. Puis il y la question du PPP des écoles et, enfin, pour parachever le tout, deux rapports, de près de 300 pages chacun, laminent la gestion du maire sortant sur le plan financier, la gestion du personnel ou encore celui du patrimoine immobilier. Un tableau plus que sombre dont LREM ne semble pas vouloir profiter puisque Paris n’a toujours pas donné d’investiture. A Gauche, le Printemps marseillais, s’il arrive à conserver son unité et à s’enrichir peut connaître un véritable printemps, une renaissance. De là à prendre la Ville… Alors, sans faire de bruit, le RN progresse, avance, au point de pouvoir prendre la Ville. De son côté Renaud Muselier, le président LR de la Région, mesure l’ampleur du risque. Il tire le signal d’alarme dans le JDD considérant que Martine Vassal sera «la cible naturelle des flèches contre le bilan désastreux de Jean-Claude Gaudin».
Michel CAIRE

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