Blue maritime summit à Marseille. Une charte pour réduire l’empreinte environnementale de la filière maritimo-portuaire.

Publié le 21 octobre 2022 à  11h38 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  17h40

La cité phocéenne est souvent épinglée pour sa pollution atmosphérique. Pourtant Marseille et son port marquent des points en matière d’environnement. Lors de la seconde édition du Blue maritime summit une charte a été signée entre l’État et les compagnies de croisières. Les règles de contrôle de la pollution des bateaux seront applicables dès le mois de janvier 2023. Soit plus de deux ans avant la mise en place de la règlementation imposée sur les zones Seca (Sulfur Emission Control Area).

Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la Mer, et les armateurs opérant en mer Méditerranée ont signé la Charte Croisière Durable dans le cadre du Blue Maritime Summit à Marseille (Photos Joël Barcy)
Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la Mer, et les armateurs opérant en mer Méditerranée ont signé la Charte Croisière Durable dans le cadre du Blue Maritime Summit à Marseille (Photos Joël Barcy)

Une avancée inédite

L’action des acteurs de la filière maritime a été saluée par Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer. « Le nombre d’entreprises intégrées dans cette charte et l’ambition du contenu sont inédits. C’est une première mondiale. Marseille est le premier port à développer l’électrification à quai. On est en avance de deux ans et demi sur la réglementation européenne pour le contrôle de la pollution». Maintenant il faudra que l’État suive les ambitions des armateurs. Les bateaux de croisières pourront tous se connecter à l’électricité dans les ports d’ici 2025 mais seuls deux quais seront équipés à Marseille à cette date. Hervé Berville estime que «si les compagnies s’engagent pour décarboner les navires, il faut mener parallèlement cette décarbonation des ports, que l’État soit à la hauteur et investisse plus massivement dans l’électrification à quai aux côtés des collectivités locales».

Hervé Berville

Une charte de 13 engagements

Minimiser l’émission d’oxydes de soufre (SOx) et d’oxydes d’azote (Nox) des navires; utiliser l’électrification à quai; réduire la vitesse des navires en cas de croisement des cétacés; utilisation de produits bio pour le nettoyage à bord et si possible de navettes électriques en cas de transbordement de passagers… au total ce sont quelque 13 engagements contenus dans cette charte. Elle est en quelque sorte une réponse au maire de Marseille qui avait lancé une pétition intitulée «Marseillais, Marseillaises mobilisons-nous pour stopper la pollution maritime». Benoît Payan souhaitait interdire les navires les plus polluants les jours des pics d’ozone. Christophe Madrolle, conseiller régional et président de la commission mer et biodiversité note ce pas constructif effectué dans le prolongement des escales «Zéro fumée» voulues par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il en profite pour critiquer l’action du premier magistrat. «Il ne suffit pas de faire une pétition comme le maire de Marseille. Aujourd’hui on se met en position, avec tous les professionnels, d’avancer. En tant qu’Écologiste je ne suis pas pour une écologie qui dénonce mais qui construit ».

Christophe Madrolle

Fos se met au vert

Maladies diverses, cancers, Le bassin industriel de Fos a du mal à rimer avec environnement. Pourtant, si l’on en croit ses promoteurs, «des efforts considérables ont été faits ces vingt dernières années en matière de réduction des polluants. Si on prend la plateforme de La Mède, grâce à sa transformation, on a réduit l’empreinte carbone. On est passés d’un rejet de 1,2 million de tonnes à 250 000 tonnes aujourd’hui», note Jean-Michel Diaz président du groupement maritime et industriel de Fos. «Et grâce au projet d’hydrogène vert on devrait encore diviser ce chiffre par deux. Le CO2 qu’on ne pourra pas réduire on pourra le stocker et, en le combinant avec l’hydrogène vert, on pourra faire des carburants de synthèse». Pour ces vastes projets, évolution des mentalités oblige, la population sera concertée. Un laboratoire territorial industrie a été créé pour travailler avec les riverains. Le bassin devrait voir le nombre d’emplois croître dans les prochaines années. «Rien que le projet Gravithy (pôle européen d’acier vert) devrait créer 3 000 emplois directs et indirects avec de nouvelles compétences pour notre jeunesse», assure Jean-Michel Diaz.

Jean-Michel Diaz

Visiblement le vert est devenu une couleur sur laquelle il faut surfer. Tant mieux pour la planète. Reportage Joël BARCY

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