Boci : on saura tout sur le bijou… à la Maison de l’artisanat et des métiers d’art de Marseille

Publié le 7 mars 2019 à  8h33 - Dernière mise à  jour le 1 décembre 2022 à  12h43

L’initiative émane de la Chambre syndicale Boci, pour Bijoux, orfèvrerie, cadeaux et industries : du 8 mars au 18 mai, à la Mama (Maison de l’artisanat et des métiers d’art), cette dame de près de 150 ans met en lumière ses adhérents via l’exposition «Les coulisses du bijou».

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L’équipe de la Boci organisatrice de l’expo : Emilie Kain-Lacombre, Nicole Roux, Lorraine Garchery (Photo L.W.)
L’équipe de la Boci organisatrice de l’expo : Emilie Kain-Lacombre, Nicole Roux, Lorraine Garchery (Photo L.W.)
Le collier de l’affiche création de Philipe Ferrandis (Photo L.W.)
Le collier de l’affiche création de Philipe Ferrandis (Photo L.W.)
Oui, il y a une vie avant que ce joli collier multi-rangs bien dans l’air du temps ne vienne se retrouver autour d’un cou. Et cette vie-là, plutôt cette gestation, c’est ce que propose de faire découvrir la chambre syndicale Boci du 8 mars au 18 mai, à la Maison de l’artisanat et des métiers d’art (Mama) sise cours d’Estiennes d’Orves, à la faveur d’une exposition. Son nom : les coulisses du bijou… Et son objet, c’est de faire découvrir les différentes étapes de sa conception. Bref, comment les professionnels du secteur lui donnent vie. Car elles sont nombreuses, les spécialités à graviter autour de ce monde, ce que l’on ne soupçonnerait pas de prime abord : Designers, bijoutiers, joailliers, fabricants de perles, verriers, soudeurs, fondeurs, applicateurs de résine, teinturiers, graveurs, estampeurs, polisseurs, galvanoplastes… Ainsi donc, l’exposition se décline autour des diverses étapes de fabrication, du croquis au produit fini. Et pour ce faire, quelque 100 membres, sur les 140 que compte la Boci, ont bien voulu dévoiler au public et prêter à la chambre quelques pièces, autant d’illustrations de leur quotidien de créateur. Planches d’inspirations, bijoux en cours de fabrication, matériaux et outils, parures de collections actuelles ou d’autres, provenant d’archives… Rien de tel pour visualiser et mieux se familiariser avec le quotidien de ces artisans. Plus d’une centaine de créateurs représentés, donc, mais aussi trois marseillaises conviées à l’événement, Claudia Serantes, Nathalie Dmitrovic et Sibylle Flouret, qui, elles aussi, n’ont pas hésité à prêter pièces, outils, prototypes ou croquis. Le vernissage quant à lui, aura lieu ce jeudi 7 mars à 18h30 en présence de la comédienne Séverine Ferrer, invitée d’honneur, et de Mathilde Bascaules, artiste invité.

Dynamique en Provence-Alpes-Côte d’Azur

L’exposition fait écho aux prérogatives de cette organisation professionnelle, créée en 1873 par des artisans de la bijouterie «Imitation» : représenter, accompagner et défendre les entreprises du secteur depuis lors. Lesquelles sont «divisées en trois groupes et réunis sous trois acronymes», décrypte Lorraine Garchery, créatrice de la marque Trois Grains et coordinatrice de l’exposition : «BF pour bijouterie fantaisie, BM pour bijouterie métaux précieux et Lama pour industries appliquées aux métiers d’art, qui regroupe les entreprises sous-traitantes des deux premiers groupes». Bref, trois sous-groupes qui, dans leur ensemble, représentent un marché important, précise Emilie Kain-Lacombre, responsable de l’équipe permanente de la Boci : «3,4 milliards de chiffre d’affaires en 2018, à l’échelle nationale, soit -1% sur le CA par rapport à l’année précédente. Le seul segment qui a tiré le secteur vers le haut en 2018, c’est celui de la bijouterie fantaisie avec une augmentation de 4% de son chiffre d’affaires. Il faut savoir que le secteur a été un peu impacté par le mouvement des gilets jaunes… mais aussi, qu’il vit au rythme des saisonnalités : on vend forcément surtout à Noël, à la fête des mères, à la St Valentin…» Le secteur se professionnalise par ailleurs de plus en plus, faisant notamment l’objet de cursus dans les écoles de mode, avec des spécialisations en fantaisie et haute fantaisie. A savoir qu’en Région, la branche s’avère particulièrement dynamique : elle y compte 1 200 créateurs. « Mais seulement 11 adhérents de la Boci ! Donc il y a une belle marge de progression. C’est un peu le but de cette exposition, organisée ici, à Marseille, à la Maison de l’artisanat : faire parler de nous… »

Accompagnés à l’export

… et gagner donc des adhérents supplémentaires. Accompagnement qui peut se révéler utile, puisqu’«il n’est pas simple de se lancer sur le marché. Il y a une barrière d’entrée financière… Et puis, on a beaucoup de petits créateurs qui fabriquent de très belles pièces et ne savent pas comment vendre. En fait, ils sont tellement dans la création qu’ils n’ont pas les clés pour ce qui est de l’ordre du marketing, ce n’est pas leur métier, puis ils manquent de temps», explique encore Emilie Kain-Lacombre. A la Boci, les adhérents qui le souhaitent sont ainsi mis en contact avec des professionnels de la stratégie et de la vente. Mais cet accompagnement se poursuit aussi à l’international, explique Nicole Roux, autrefois présidente de la Boci sur plusieurs mandats : «Nous les suivons à l’export, dans les salons… Certains de nos adhérents sont présents dans de grands magasins parisiens, qui ouvrent des boutiques à l’étranger». Un rayonnement essentiel et permettant de faire connaître la création française, en matière de fantaisie. «Car ce n’est pas de la pacotille. La pacotille, elle vient de Chine. En revanche les petits créateurs français proposent des pièces de grande qualité», conclut Jacques Rocca-Serra, président de la Maison de l’artisanat et des métiers d’art.
Carole PAYRAU
La Maison de l’artisanat et des métiers d’art au 21, Cours d’Estienne d’Orves – 13001 Marseille – tél: 04 91 54 80 54 – spacercontact@maisondelartisanat.org – Plus d’info: maisondelartisanat.org/

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