Bouches-du-Rhône : Comment le Département peut aider la filière textile à se conforter

Publié le 29 juin 2018 à  13h30 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h52

Visites sur sites et réception des acteurs du monde du textile et de la mode au sein du vaisseau bleu, le 21 juin dernier : Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône, a renouvelé sa volonté d’aider une filière déjà dynamique à briller encore davantage. Et même si la compétence du développement économique ne lui échoie plus, la collectivité dispose tout de même de quelques leviers pour y parvenir.

Les représentants de la filière textile et du monde de la mode à Marseille reçus par Martine Vassal à l’Hôtel du Département (Photo D.R.)
Les représentants de la filière textile et du monde de la mode à Marseille reçus par Martine Vassal à l’Hôtel du Département (Photo D.R.)
Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône, a renouvelé sa volonté d’aider la filière textile (Photo D.R.)
Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône, a renouvelé sa volonté d’aider la filière textile (Photo D.R.)
«Une belle filière qui rayonne». Voilà qui réjouit sans doute Martine Vassal, autrefois dirigeante de la bonneterie Gilles et aujourd’hui présidente du conseil Départemental. Un attachement au monde du textile forcément moteur dans sa volonté de l’aider à se conforter davantage encore. En la matière, tout passe d’abord par le terrain. Rien de tel pour connaître ceux qui font justement briller la Provence au firmament de la mode… Martine Vassal est donc allée à la rencontre de Carine Melkonian, créatrice de la chemise chic et intemporelle estampillée Hana San. Elle a poursuivi son périple dans les locaux de Hero Seven, dont le fondateur, Erroll Teboul, a pu acquérir la licence visant l’exploitation de l’image de Steve McQueen. Ses pas l’ont également amenée auprès de Géraldine et Romain Reboul, nouveaux papes de la doudoune via leur marque Gertrude+Gaston… et elle s’est enfin rendue dans les ateliers de la Nouvelle, griffe de lingerie et maillots de bain venue s’implanter en Provence sous l’impulsion d’Alix de Moussac et d’Aurélie Grandemenge. «Après ces quatre visites, on s’aperçoit que l’on a des Marseillais qui croient en leur territoire, mais aussi des créateurs d’autres régions qui arrivent et qui s’épanouissent ici. Or ce territoire, il est à un tournant, on a tous les ingrédients pour réussir, même s’il reste des points à améliorer. Il est donc important que les chefs d’entreprise nous fassent remonter leurs besoins», observait ainsi la présidente lors d’une réception le 21 juin dernier, dédiée aux représentants du monde du textile et de la mode.

Retravailler le cœur de ville

Et s’il est vrai que la compétence du développement économique n’est plus directement liée au Département, le vaisseau bleu n’en compte pas moins apporter son aide à la filière en question. «Quand une entreprise s’installe, elle ne va pas chercher à comprendre le mécanisme des collaborations, elle entend trouver un lien accessible pour travailler le plus vite possible. Vos préoccupations premières, c’est d’avoir des réponses à vos questions, non pas d’entendre vous dire ce n’est pas moi, c’est l’autre». Et puis, de par ses attributions, le Conseil départemental compte tout de même une certaine latitude d’intervention. Sur la question de l’insertion par exemple, il est moteur. Ainsi le plan départemental qui lui est dédié, présenté à l’automne dernier, prévoyait-il notamment des «Pactes d’objectifs» signés avec les partenaires économiques du territoire, par filières. L’idée étant de mieux repérer les offres d’emplois correspondantes au profil des publics en recherche d’activité. Dans ce cadre, la Maison de la mode, fédérant des acteurs qui peuvent éprouver des tensions dans le recrutement de certains profils, a fait partie des signataires. Mais, il y a aussi les questions de logistique, de recherche de locaux… ou encore d’attractivité des centres commerçants. Ainsi Martine Vassal évoque-t-elle la nécessité «de monter des actions pour un centre-ville de niveau international. Des progrès sont à faire à la fois sur la propreté, le parking, afin de pouvoir le dynamiser». En la matière, le Département joue son rôle dans la mise en place du Plan Ambition Centre Ville, puisqu’il a débloqué 100 M€ de financement sur trois ans propres à lancer des programmes de réaménagement de voiries, de ravalement de façades, de requalification de l’environnement urbain, pour «un centre-ville mieux sécurisé, qui laisse plus de place aux piétons et aux vélos, où il est agréable de déambuler», affirmait-elle alors. Un besoin exprimé également par Caroline Baron, dirigeante avec sa sœur Sophie des boutiques Pom et présidente de la Fédération nationale de l’habillement Paca : «Il faut renouveler le cœur de Marseille, aménager des parcours de centre ville, retravailler les noyaux villageois», illustrait-elle lors de la soirée.

Des marques locales qui se confortent pour un territoire fort

Et puis, le vaisseau bleu entend faire rayonner davantage les pépites du territoire. Ce peut être à la faveur d’événements propices à les mettre en avant, tels le salon des créateurs, du 23 au 29 mai dernier, soutenu par Martine Vassal et organisé au sein des archives départementales. Ainsi Mathieu Gamet, fondateur de la marque Kulte et président de ladite maison reconnaît que la collectivité «a toujours été une alliée» de l’institution fondée en 1986 par Maryline Bellieud-Vigouroux. «Merci pour l’écoute et le soutien sur le territoire. Les festivals, les défilés, tout cela ne serait pas possible sans partenariats. Cela fait 30 ans que cette association existe, elle n’a jamais modifié sa vocation. Aujourd’hui, nous avons mis en place un nouveau nom, et nous œuvrons selon deux piliers, la formation et la culture. Nous pourrons avancer avec vous sur tout ça». Alors oui, le Département peut pleinement aider la filière textile et mode in situ à s’épanouir plus encore sur le territoire. Une condition sine qua non pour exister, selon Caroline Baron. «Je crois que le local est une source de développement, les marques implantées sur le territoire peuvent être un vecteur de différenciation», développe celle qui a lancé son «Pom Lab», avec sa sœur Sophie Baron. Seize mois plus tard, les pièces de près de 18 jeunes créateurs, certains provençaux, ont été proposées lors de ventes éphémères dans les boutiques Pom, aux côtés de celles de marques reconnues. «Nous sommes également intervenues comme chef de produits, nous avons présenté ces jeunes créateurs au sein de la filière… Aujourd’hui, c’est une véritable communauté, certains ont pris un bel essor». Un exemple d’initiative en phase avec l’esprit qui doit s’instiller sur le territoire : marcher tous ensemble, des grossistes du MIF aux grands stylistes du cru. Ainsi, «cette première rencontre en ouvrira prochainement de nouvelles», conclut Martine Vassal. Les liens entre le Département et le monde du textile et de la mode n’ont pas fini de se tisser.
Carole PAYRAU

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