Bouches-du-Rhône : L’usine Alteo de Gardanne demande l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire

Publié le 11 décembre 2019 à  23h17 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h28

Frédéric Ramé, président d'Alteo © Alteo
Frédéric Ramé, président d’Alteo © Alteo

Alteo a informé mardi matin le comité social et économique de l’entreprise de sa décision de déposer auprès du tribunal de commerce de Marseille une demande d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire d’Alteo Gardanne qui est le leader mondial des alumines de spécialité. Après «un niveau d’activité élevé en 2018» et durant le premier semestre 2019, la société subit une «baisse brutale» d’activité depuis l’été en raison d’une «chute de la demande d’alumine » de spécialité, a expliqué la direction qui parle d’une situation qui «s’est encore dégradée ces dernières semaines, entraînant une baisse des ventes en novembre de 30 %». Cette demande sera examinée par le tribunal de commerce de Marseille le 12 décembre, a précisé Alteo dans un communiqué. L’objectif du Groupe est «de définir les moyens d’assurer la pérennité de l’activité et des emplois », insiste son président Frédéric Ramé.

L’État doit prendre le contrôle d’Alteo

François-Michel Lambert député UDE de Gardanne réagit via un communiqué : «L’État doit prendre le contrôle d’Alteo » Soulignant qu’au total ce sont plus de 1 000 emplois directs qui sont menacés, des milliers indirects. «Dans cette même ville, l’avenir de la centrale thermique à charbon est compromis au-delà de 2021, ce sont ici des centaines d’emplois qui seraient supprimés». Le député rappelle: «Alteo est une société historique, installée à Gardanne depuis plus de 120 ans, leader mondial dans la production d’alumines de spécialité, composants stratégiques dans l’industrie, la recherche et la défense notamment. Ce sont des brevets, du savoir faire, de la propriété intellectuelle de très haute valeur.» François-Michel Lambert avait saisi il y a plusieurs mois le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, pour anticiper sur l’évolution de l’actionnariat d’Alteo (actuellement un fonds américain HIG) et intégrer la société Alteo dans le cadre de ce qui est dénommé le décret dit Montebourg (D. n° 2014-479, 14 mai 2014, relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable) de la protection des actifs stratégiques français. Ce mardi il a saisi personnellement le Premier ministre, Édouard Philippe, pour demander à ce que l’État garantisse le maintien de cette entreprise stratégique en France, avec ses emplois, notamment en envisageant une prise de participation directe de l’État ou via une entreprise déjà contrôlée par l’État. «Alteo est une entreprise clef d’un très important écosystème économique, notamment sur les enjeux stratégiques pour maintenir et contrôler en France et en Europe des produits vitaux pour notre souveraineté. Des milliers d’emplois en dépendent, la protection des Français en dépend. Le gouvernement doit prendre les responsabilités qui incombent à un État fort, le gouvernement doit garantir la continuité d’Alteo, quitte à en prendre le contrôle».
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