Bouches-du-Rhône: Pour que le transport devienne commun

Publié le 26 février 2014 à  23h14 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h18

Afin de faciliter les déplacements domicile-travail et les relations inter-cités, le Conseil général des Bouches-du-Rhône, autorité organisatrice des transports entre les grandes zones, multiplie les dessertes des pôles d’activités et les navettes rapides par autoroute.

La navette Aix-Marseille
La navette Aix-Marseille
André Guinde, vice-président du Conseil général, délégué aux transports de rappeler : «Le rôle d’un service public est de répondre aux besoins de nos concitoyens dans les déplacements». Il met notamment en exergue l’enquête des ménages «qui montre qu’il y a énormément de déplacements sur le département. Peu de gens travaillent sur place, la plupart des Marseillais partent vers Aix-en-Provence, le Nord du département ou la Vallée de l’Huveaune et vice-versa les habitants du Nord du département ou d’Aix rejoignent Marseille ou encore la Vallée de l’Huveaune».

« Développer les navettes vers les centres d’activités est une manière de donner du pouvoir d’achat »

« Donc, notre effort – poursuit-il- porte notamment sur les déplacements des salariés domicile-travail. Une demande qui émane à la fois des employeurs qui disent : « Nous, on paie une taxe de transport, on la paierait d’autant plus volontiers, si vous nous garantissez que nos salariés arrivent sur leur lieu de travail en temps et en heure et en bon état »; et des salariés qui expliquent vouloir utiliser d’avantage les transports en commun s’ils étaient d’un coût abordable et s’ils avaient l’assurance d’embaucher en temps et en heure». Ainsi développer les navettes vers les centres d’activités est aussi une manière de «donner du pouvoir d’achat puisque les abonnements sont à 50% pris en charge par les employeurs et que le transport collectif coûte 8 fois moins cher que la voiture», affirme André Guinde.

«Les lignes pour la plupart directes enregistrent en moyenne une progression de la fréquentation de 10% par an»

De fait, le Conseil général a pris la décision de renforcer les grands axes qui correspondent à des bassins d’emploi. Sur certaines lignes, Cartreize, réseau départemental des transports des Bouches-du-Rhône, affichent une forte progression de la fréquentation + 15 % par an sur Marseille-Les Paluds (Aubagne); +7% sur Marseille-Martigues et jusqu’à 40% sur Marseille-Rousset. «Les lignes pour la plupart directes enregistrent en moyenne une progression de la fréquentation de 10% par an», révèle Grégory Vendeville, directeur adjoint des Transports du Conseil général. Un résultat qui est le fruit «de lignes rapides ou inter-cités restructurées ou entièrement créées, mieux cadencées, dotées de véhicules confortables, modernes et accessibles ». Et ces lignes jusqu’alors largement fréquentées par les étudiants, «le sont de plus en plus par les salariés », dévoile André Guinde.
Et en ce qui concerne l’innovation, il est à noter que le 12 avril 2013, un car nouvelle génération a été mis en service sur la ligne « vedette » du réseau Aix-Marseille, qui affiche une fréquentation de 2,4 millions de voyageurs par an. Ce car est notamment doté de la vidéo-protection, du Wifi qui propose un accès Internet aux passagers, des infos en temps réel. Depuis son inauguration 9 000 clients sont abonnés au réseau wifi de la RDT13. Une offre qui devrait s’étendre à d’autres lignes.

En septembre 2013, le Conseil général a renforcé la desserte du pôle aéronautique Henri Fabre et les zones d’activités de Vitrolles et de Marignane

«Tout cela préfigure là vers où il faut tendre», indique André Guinde.
En septembre 2013, le Conseil général a renforcé la desserte du pôle aéronautique Henri Fabre et les zones d’activités de Vitrolles et de Marignane où travaillent près de 30 000 personnes et où sont notamment implantés l’aéroport Marseille-Provence et Eurocopter. Cela comprend la création d’une ligne entre Martigues, l’aéroport de Marseille-Provence et le site d’Eurocopter. Ensuite, Martigues a été raccordée avec la création également en septembre 2013 d’une ligne nouvelle avec un cadencement à l’heure qui devrait être renforcé par un cadencement à la demi-heure en septembre-octobre. «Cette desserte de Martigues passe par les communes du pourtour de l’Etang de Berre : Châteauneuf, Gignac à destination d’Eurocopter essentiellement, l’aéroport Marseille-Provence et le pôle d’activités de Vitrolles». Et à partir de Marseille, tramway-Arenc et métro-Bougainville, la ligne n°36 rejoint la zone d’activités de l’Anjoly, Eurocopter et l’aéroport Marseille-Provence ». «On draine les quartiers Nord qui n’avaient pas de dessertes et qui étaient jusque-là obligés de revenir sur le centre de Marseille».
De nouvelles dessertes ont également vu le jour au rang desquelles la ligne Salon-aéroport Marseille-Provence et des itinéraires directs entre Martigues et Aix-en-Provence. Lignes phares également, l’aéroport Marseille-Provence depuis Marseille et Aix-en-Provence. «Elles marchent très fort avec + 30% en deux ans alors que la croissance aéroportuaire est de l’ordre de 4 à 5 % sur les 2 années. Ce sont des lignes où le Conseil général a mis des moyens. Elles sont confortables, cadencées sur toute l’année jusqu’au dernier avion», se réjouit André Guinde.

« Le département a débloqué un budget supplémentaire pour continuer à développer les transports sur ce secteur »

Au niveau du secteur Est, la Vallée de l’Huveaune, La Ciotat, Il est également question de restructurations avec des lignes qui seront opérationnelles à la rentrée 2014.
Grégory Vandeville annonce : «Le département a débloqué un budget supplémentaire pour continuer à développer les transports sur ce secteur. L’objectif étant de déployer des navettes au départ d’Aix, la Ciotat ou Marseille vers les zones industrielles des Paluds (Aubagne) et vers la zone Athélia, un important bassin d’emplois sur la Ciotat. Une restructuration importante car ces lignes étaient initialement destinées à des étudiants et là, on offre des perspectives nouvelles pour les salariés».

La desserte de la zone d’activités d’Aix-Les Milles connait une progression de15%

La desserte de la zone d’activités d’Aix-Les Milles (437 entreprises pour 26 827 salariés), navette directe depuis Marseille, connait une progression de 15%, soit 270 000 voyageurs par an. «En même temps qu’Henri Fabre avec la RDT 13, l’été dernier, on a souhaité renforcer cette ligne qui dessert le premier bassin d’emplois du département», souligne André Guinde.
Toujours à Aix, le pôle d’échanges de Plan d’Aillane, «maillon essentiel de la réorganisation des transports sur le territoire», contribuera à réduire le trafic de bus et cars qui étaient dirigés vers le centre d’Aix, en desservant directement le pôle d’activités des Milles. «Ce pôle d’échanges sera efficient lorsqu’il y aura une halte ferroviaire avec la réouverture de la ligne Aix-Rognac».

« La première expérience a eu lieu avec MP2013 et l’on a embrayé derrière»

Les déplacements ne s’effectuent évidemment pas sans titres de transport. André Guinde parle «d’un partenariat exceptionnel» celui qui fédère à la fois Conseil général, Conseil régional, SNCF et RTM dont l’autorité organisatrice est MPM. «Ce partenariat a donné naissance à un titre multimodal de transport qui permet d’utiliser le bus, le car, le train. La première expérience a eu lieu avec MP2013 et l’on a embrayé derrière.» Et dans quelques semaines, dévoile Grégory Vendeville, «on va mettre en place des cartes de voyage qui permettront de prendre indifféremment Cartreize et TER entre Aix et Marseille, Aubagne et Marseille… ».
Il reste cependant deux autres défis à relever pour les transports urbains des Bouches-du-Rhône. L’aménagement de voies de circulation dédiées sur les autoroutes. André Guinde considère : « On est enfin arrivé à faire un petit morceau de site propre sur l’autoroute Aix-Marseille, pour le moment entre Plombière et Saint-Charles, pour la navette et tous les transports en commun. Un premier pas sur site propre qui devra s’étendre au- delà. Dans un premier temps jusqu’à l’échangeur des 2 autoroutes Aix-Marseille. Mais, on sera vraiment efficient en matière de transport quand on aura un site propre pour Aix-Marseille, Aubagne- Marseille, aéroport-Marseille…»; le deuxième défi porte sur la création de la métropole en 2016. «L’une des compétences premières de la métropole concernera les transports mais on n’a pas attendu la réunion de la métropole pour mettre en œuvre toutes ces mesures-là. Si on a fait le syndicat mixte, il y a quelques années, c’était bien en vue d’avoir une autorité unique pour l’organisation des transports dans le département. Malheureusement nos partenaires ont été frileux sur ce passage à l’opérateur unique ce qui nous a retardés. On aurait pu aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite».
Patricia MAILLE-CAIRE

RDT13
Établissement public à caractère commercial et industriel (Epic), la régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône (RDT13) a été créée par le Conseil général 13 en 1913. Elle est le principal transporteur interurbain du département avec 11,3 millions de kilomètres produits en 2013. Elle emploie 400 chauffeurs et dispose de 176 autocars et autobus. La RDT13 est la seule régie départementale de transports interurbains à être opérateur ferroviaire

Cartreize en quelques chiffres

Avec ses 40 lignes interurbaines, le réseau Cartreize a transporté 9,6 millions de voyageurs en 2013
-2,4 millions de voyageurs sur l’axe Aix-Marseille
-38 lignes régulières
-7 navettes rapides par autoroute
-15 transporteurs
-Service équipée Personne à mobilité réduite (PMR)
-Tarifs avantageux pour les étudiants et les seniors (1 euro senior et – de 26 ans : 20 euros par mois. )
-Gratuité des transports scolaires
-Gratuité des allocataires du RSA et de l’API
-Billettique intermodale compatible avec les réseaux de transport du département
Les transports scolaires
18 000 élèves/ an bénéficie de la gratuité sur le trajet domicile/école :
-63 circuits scolaires
-126 communes
-300 établissements
-1 200 enfants en situation de handicap pris en charge
-108 communes concernées
-278 établissements scolaires desservis
Budget 2014
-124,6 M€ d’investissements et 20 M€ de recettes commerciales
-Gestion du réseau : 62,6 M€
-Transport scolaire : 20,8 M€
Investissements :
-Plan quinquennal : 30 M€
-Contrat projet ferroviaire : 8 M€
-Infrastructures : 1,7M€ (sécurisation des points d’arrêts…)

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