CCI Aix-Marseille Provence. Conjoncture métropolitaine du 4e trimestre 2020: Un horizon toujours incertain pour 2021

Publié le 26 février 2021 à  7h30 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  14h58

La CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence réalise tous les trimestres une étude de conjoncture auprès d’un panel de chefs d’entreprises du territoire. 560 chefs d’entreprises ont répondu à cette enquête portant sur leur activité du 4e trimestre, avec un bilan de l’année 2020 et les perspectives 2021. Cette conjoncture a été présentée lors d’un rendez-vous commun avec la Banque de France ce jeudi 25 février, afin d’apporter une vision globale de la situation économique nationale, régionale et métropolitaine.

Maurice Wolff, vice-président de la CCIAMP, Jean-Christophe Ehrhardt, Directeur Régional de la Banque de France et Bernard Benitez, Adjoint au responsable des affaires régionales de la Banque de France © François Moura / CCIAMP
Maurice Wolff, vice-président de la CCIAMP, Jean-Christophe Ehrhardt, Directeur Régional de la Banque de France et Bernard Benitez, Adjoint au responsable des affaires régionales de la Banque de France © François Moura / CCIAMP

Nouvelle dégradation au 4e trimestre

Avec le reconfinement et le couvre-feu, une nouvelle dégradation est observée au 4e trimestre, annulant le rebond partiel de la période estivale. 55% des chefs d’entreprises accusent une baisse d’activité ; ils sont 94% dans le secteur des cafés, hôtels, restaurants.

Pertes record de chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année 2020

Pour les chefs d’entreprises de la métropole, l’année 2020 se solde par des pertes record de chiffre d’affaires, des emplois menacés et des indicateurs en berne : marge, trésorerie, investissement, demande, délais de paiement. La CCIAMP estime sur l’année 2020, sur la base de données Insee, la perte de chiffre d’affaires pour le département des Bouches-du-Rhône à 18 milliards d’euros . Un chiffre d’affaires qui, pour certains secteurs, certaines entreprises, ne sera a priori jamais récupéré.

Un contexte incertain qui n’incite pas à l’optimisme pour 2021

Les chefs d’entreprises anticipent un recul de l’activité et une baisse de l’emploi. 46% d’entre eux prévoient en effet au 1er trimestre une baisse de chiffre d’affaires, 15%, un recul de leurs effectifs et seulement 5% prévoient d’embaucher. Et s’ils gardent confiance en leur entreprise (beaucoup moins en la capacité de l’économie locale/française), ils n’attendent pas d’amélioration de la situation, au mieux, avant l’été 2021.


Banque de France : Les entreprises en Provence-Alpes-Côte d’Azur « Bilan 2020 et perspectives 2021»

Bilan 2020:

«Les éléments recueillis lors de nos enquêtes de conjoncture font ressortir que les économies nationale et régionale ont subi un choc d’une brutalité sans précédent, en lien avec la crise sanitaire inédite de la Covid-19», indique la Banque de France qui souligne qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le niveau d’activité au regard d’une situation normale, a chuté de 50% en mars avant de rebondir et atteindre un plateau à fin décembre, se situant à 93% dans l’industrie, 81% dans les services marchands et 94% dans le bâtiment.

Éviter que la crise sanitaire et économique ne se double d’une crise financière.

Dans tous les pans de l’économie régionale, la baisse d’activité a été très forte avec en préambule une crise de l’offre (le quasi arrêt de la production de biens et de services) suivie par une crise de la demande liée aux mesures de confinement. Un net ralentissement a été observé pour l’ensemble des dépenses d’investissement dans toutes les composantes de l’économie régionale. Au final, la réaction des autorités publiques a été rapide, l’amortisseur public a joué massivement pour protéger les ménages et les entreprises.

La France se caractérise par le succès des Prêts Garantis par l’État (PGE) et un haut niveau d’indemnisation du chômage partiel. Dès le mois de mars, la politique monétaire européenne s’est mobilisée pour procurer, via les banques et les marchés, un «bouclier de liquidités» garantissant le bon financement de l’économie et des États. Ceci a permis d’éviter que la crise sanitaire et économique ne se double d’une crise financière.

L’économie régionale a enregistré un recul historique de son activité suivi d’un rebond

Les informations collectées auprès d’un échantillon d’entreprises et d’établissements représentatifs de l’économie régionale [[Enquête réalisée en décembre 2020 et janvier 2021 par la Banque de France auprès d’un échantillon représentatif d’entreprises et établissements de la région Paca, réalisant un chiffre d’affaires de 38 milliards d’euros et employant près de 180 000 salariés.]] dans l’Industrie, les Services et la Construction, «confirment les tendances observées lors de nos enquêtes mensuelles de conjoncture.»

Dans un contexte de crise sanitaire, l’économie régionale a enregistré un recul historique de son activité suivi d’un rebond. Toutefois, l’atteinte d’un plateau en fin d’année demeure encore en deçà du niveau d’activité d’avant crise. Dans les services marchands, poumon économique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les transactions sont en forte baisse (-11%) et plus particulièrement à l’exportation (-22%). Dans l’industrie, hormis dans la filière agroalimentaire, l’impact de la crise sanitaire a été très important. Au final, la baisse de l’activité globale est estimée à -7,4% et à -4,2% sur les marchés à l’exportation. Dans la construction, avec l’arrêt quasi-total des chantiers pendant 2 mois, la perte de production en 2020 est évaluée à -9,3%.

Dans un contexte incertain quant à la durée de la crise sanitaire et ses éventuelles répliques, qui sont un réel frein à la confiance des chefs d’entreprise, les dépenses d’investissements ont été fortement réduites : -35% dans les services marchands, -18% dans l’industrie et -9,4% dans la construction. Les mesures prises en matière de chômage partiel ont permis de limiter la destruction d’emplois en 2020. Si une stabilité est observée dans l’industrie (+0,2%), le moindre recours à l’intérim et aux emplois saisonniers explique la baisse de l’emploi dans les services marchands (-1,3%) et la construction (-2,8%).

Perspectives 2021

Bien que le contexte sanitaire et économique soit encore instable, les chefs d’entreprises anticipent une amélioration de l’activité qui ne compensera que partiellement le recul observé en 2020. Une hausse des chiffres d’affaires est attendue dans les services marchands (+7,3%), dans l’industrie (+6,2%) et dans la construction (+5,1%).

Cette évolution serait soutenue par un effet rattrapage mais aussi par une reprise de la demande intérieure et, dans une moindre mesure, des exportations. Si les dépenses d’investissements devraient être orientées sur une hausse mesurée dans l’industrie (+7,5%) avec des programmes de mises aux normes, un repli de plus faible ampleur qu’en 2020 serait observé dans les services marchands (-15,3%) et dans la construction (-2,8%). L’emploi devrait progresser faiblement dans l’industrie (+0,2%) et dans la construction (+0,4%). En revanche, il pourrait amorcer une amélioration dans les services marchands (+1%).
La rédaction

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