CCI Marseille-Provence : les attentes métropolitaines de Jacques Pfister

Publié le 26 juin 2014 à  18h36 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Jacques Pfister, Président de la CCI Marseille-Provence (Photo Philippe Maillé)
Jacques Pfister, Président de la CCI Marseille-Provence (Photo Philippe Maillé)
Jacques Pfister, le Président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Marseille-Provence, rentre de Paris où il a assisté à une réunion qui lui a donné «de l’espoir pour la France» et fait mesurer «à quel point nous étions en retard sur notre territoire». De quoi s’agissait-il ? D’une réunion à laquelle ont participé les présidents de CCI en binôme avec les présidents d’intercommunalité. «Il y avait les Juppé, Collomb, les patrons politiques de Nantes, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg… On sentait qu’ils avaient le permis et les clés. Ils sont prêts, contrairement à nous car eux ne changent pas territoire mais seulement d’appellation, c’est donc plus simple que pour nous. Nous avions invité Guy Teissier, le président de la plus grande structure, il ne pouvait être présent, il était représenté par Patrick Boré, le maire de La Ciotat, vice-président de MPM et métropolitain convaincu».
Il rappelle à propos de la métropole que la CCI organise jusqu’au 10 juillet un cycle de 4 rencontres à Aubagne, Aix-en-Provence, Martigues, Salon de Provence. «La première réunion a été couronnée de succès. Sachant que les entrepreneurs estiment à 68% que la métropole sera bonne pour le territoire et, à 65% quelle aura des effets positifs pour leur entreprise». En revanche, poursuit-il: «Ils sont nombreux à se poser des questions sur la métropole, ses compétences, les finances… Car si les chefs d’entreprise et leurs salariés vivent quotidiennement à l’échelle d’un territoire, ils vivent aussi l’absence de métropole au quotidien : mobilité, logement, développement économique, ingénierie métropolitaine…».
Jacques Pfister d’émettre un vœu: «Avant même que la métropole ne se mette en place ne serait-il pas possible que les agences de développement économique se mettent à travailler ensemble ? Il y en a de nombreuses sur ce territoire, qui travaillent bien d’ailleurs. Mais ces différentes entités ont un budget de 20 millions d’euros, l’équivalent de celui de Londres. Ne pourrions-nous pas œuvrer ensemble ? Une seule agence, serait plus forte, elle pourrait développer une stratégie d’attractivité à l’international ». Il observe: «Les intercommunalités ont de l’argent, tout comme le Département, plutôt que de le dépenser avant la métropole chacun dans son coin, ne serait-il pas possible d’en mettre déjà en commun. Il faudrait que les responsables politiques se mettent autour d’une table pour discuter des projets structurants».
Il compte, dans cette période transitoire, sur la capacité de rassembleur de Jean-Claude Gaudin: «Il sait fédérer, il est écouté. On l’a vu pour le vote de la métropole. Il a peu parlé, contrairement à d’autres mais en quelques phrases il a gagné la métropole, en apportant les modifications qu’il souhaitait. Bref, on ne le voit pas pendant toute une partie du match mais à la fin, comme Zlatan, c’est lui qui marque».
Il conclut son intervention en revenant sur la grève des CCI envers les services de l’État : «Nous sommes méprisés par l’État qui, en plus, organise un véritable hold-up sur l’argent des entreprises, en confondant délibérément un fonds de roulement nécessaire pour engager des investissements productifs avec un bas de laine. Cette politique entraînerait la mort de Centre de formation des apprentis, la suppression de nombreux emplois.Il y a aussi l’idée de CCI au seul niveau régional. Si c’est le cas on arrête tout car notre travail est pertinent dans la proximité. Après, bien sûr, que nous sommes d’accord pour réformer, à faire mieux avec moins, à discuter sur la réorganisation du réseau, mais il faut pour cela que l’État veuille bien négocier».
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal