CCIMP. Comment Aix-Marseille Provence Pacte PME boostera le business inter-entreprises

Publié le 18 juin 2019 à  8h41 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h58

La Métropole vient d’adhérer à l’association nationale Pacte PME et cela se concrétise par le lancement, effectif, d’Aix-Marseille Provence Pacte PME. Point d’orgue d’un travail mené déjà depuis deux ans avec la CCI Marseille Provence, il permettra de connecter plus encore les entreprises du territoire entre elles, dans une dynamique de circuit court, sur les questions des achats, de l’innovation et des Ressources humaines.

Aix-Marseille Provence Pacte PME fait l'objet d'une co-construction. Outre les teams de la CCIMP et de la Métropole, la CMAR, l’UPE13, l’AMU, Aix Marseille French Tech, la Chambre d’Agriculture, la CPME 13 et la CRESS Paca ont été associés à la démarche (Photo Carole Payrau)
Aix-Marseille Provence Pacte PME fait l’objet d’une co-construction. Outre les teams de la CCIMP et de la Métropole, la CMAR, l’UPE13, l’AMU, Aix Marseille French Tech, la Chambre d’Agriculture, la CPME 13 et la CRESS Paca ont été associés à la démarche (Photo Carole Payrau)

Il a été officiellement lancé ce 11 juin : le dispositif Aix-Marseille Provence Pacte PME, consacrant le travail de la Métropole et de la CCIMP dans le domaine du développement économique et du soutien aux entreprises du cru, prend corps dès à présent. Enfin, pas tout à fait, puisque cette dynamique, empreinte «d’intelligence collective», notera le président de la Chambre Jean-Luc Chauvin, ne date pas d’aujourd’hui. Les prémices en effet, c’est déjà cette convention signée entre ces deux institutions, dès janvier 2017, dans le but d’accompagner au mieux le monde entrepreneurial… Mais aussi «d’utiliser l’argent public à bon escient, non pas deux fois mais une seule en travaillant ensemble et en allant dans le sens de l’optimisation». C’est aussi le Metropolitain Business Act, lancé trois mois après le commencement de cette mandature, rappelle Jean-Luc Chauvin. Et ce MBA préfigurait justement en partie ce qui sera impulsé à travers Aix-Marseille Provence Pacte PME. Les acteurs du territoire, visionnaires ? Au pays de la plus ancienne chambre de commerce et d’industrie du monde, cela n’a rien d’incongru. Explications…

Des opportunités de synergie

Métropole et CCIMP, représentées ici par Gérard Gazay et Jean-Luc Chauvin, oeuvrent de concert depuis deux ans pour soutenir les entreprises locales (Photo Carole Payrau)
Métropole et CCIMP, représentées ici par Gérard Gazay et Jean-Luc Chauvin, oeuvrent de concert depuis deux ans pour soutenir les entreprises locales (Photo Carole Payrau)

Il faut savoir tout d’abord qu’Aix-Marseille Provence Pacte PME découle de l’adhésion de la Métropole à l’association nationale Pacte PME. Laquelle poursuit un but parlant fortement aux élus de la Chambre : développer le business inter-entreprises sur chaque territoire de l’Hexagone. Et en Provence, caractérisée «par un tissu économique fait à 90% de TPE et de PME», rappellera Gérard Gazay, 9e vice président de la Métropole en charge du développement des entreprises, cet enjeu est essentiel. Puisque ici, «tout le monde a sa place : les start-up comme les TPE, les grands comptes comme les PME », poursuivra l’élu d’Aix-Marseille Provence. Créée en 2010, l’association Pacte PME compte aujourd’hui dans ses rangs, «56 donneurs d’ordre, 34 organisations professionnelles et quatre collectivités publiques », détaille l’élue CCIMP Delphine Defrance, menant avec son homologue Nicolas Chabert la team CCIMP en charge de faire vivre ce «pacte» sur le territoire. De belles opportunités de synergies, dans la mesure où ces donneurs d’ordre, publics et privés, ainsi que ces organisations professionnelles, déploient forcément aussi leurs antennes aux abords de la Méditerranée. « Et on les connaît : ce sont des groupes comme Engie, La Poste, EDF», illustre l’élue.

MBA : plus de 1 000 membres

Tout cela se fera, c’est une prérogative, à la faveur de trois axes. Le premier, déjà bien mis en œuvre in situ, c’est l’axe achats, matérialisé donc comme dit plus haut par le Metropolitain Business Act. Pour mémoire, il s’agit de connecter entre eux des dirigeants qui sont, forcément, «tous acheteurs et tous vendeurs» localement. Car chacun d’eux peut à un moment donné proposer son offre et remporter des marchés… ou a contrario rechercher des prestataires capables de répondre à ses besoins. L’idée étant que dans ce cas précis, on ne parte pas en quête de la perle rare en Rhône-Alpes, en Bretagne ou dans les Hauts-de-France puisque localement, des pépites idoines sauront à coup sûr correspondre à leurs attentes. Bref, il s’agit ni plus ni moins que d’une nouvelle institutionnalisation du circuit court. Et l’idée semble faire des émules, à commencer par Jean-Christophe Wolff, président de la jeune pousse Qualisa, lequel a pu, «en deux ans, se créer un véritable réseau et obtenir des contacts qualitatifs», explique-t-il. Il n’est pas le seul : le MBA «compte plus de 1 000 membres issus de 550 TPE et PME signataires, et 150 donneurs d’ordre privés et publics», précise en effet Nicolas Chabert. Nul doute qu’avec le lancement d’Aix-Marseille Provence PME, la team CCIMP ne compte pas en rester là. «L’objectif, c’est de doubler le nombre d’adhérents d’ici la fin de l’année», reprend Jean-Luc Chauvin. Ainsi dès le mois de septembre, la V1 d’une plateforme sera mise en ligne pour prendre connaissance des besoins, et se positionner en conséquence. La valeur ajoutée de la plateforme, comparativement aux sites d’annonces publiques, c’est qu’elle « recensera aussi de façon plus lisible les besoins auxquels les PME et TPE n’ont d’ordinaire pas accès facilement, à savoir ceux des grands comptes privés», appuie Jean-Luc Chauvin. Les échanges s’en trouveront de fait facilités, d’autant que nombres d’organisations du territoire ont été associées à la réflexion sur la façon de faire vivre Aix-Marseille Provence Pacte PME. Outre la Métropole et la Chambre, la CMAR, l’UPE13, l’AMU, Aix Marseille French Tech, la Chambre d’Agriculture, la CPME 13 et la Cress Paca ont été en effet sollicités, prenant part au débat. «Ainsi par exemple, si un donneur d’ordre fait savoir sur la plateforme qu’il recherche une complémentaire santé d’entreprise, la Cress Paca, mobilisée avec nous, saura le diriger vers les mutuelles faisant partie de ses adhérents», illustre encore le président de la Chambre. Mais outre la plateforme, c’est aussi à la faveur d’événements que cette dynamique s’impulsera. Prochaine échéance, l’organisation le 9 juillet du Positive Business Place, déclinant les principes du MBA au fait d’entreprendre de façon éco-responsable et mutualisant les expériences et les conseils sur les thématiques des achats durables, de l’économie circulaire, de démarches partagées inter-entreprises…

Innovation et RH

Pour autant, si cet axe achats a déjà été mis en œuvre avec succès sur le territoire, il ne constitue qu’un premier palier de la démarche Pacte PME. Deux autres nécessités devront également faire l’objet du travail commun entre la Métropole et la CCIMP, développe encore Delphine Defrance : «L’innovation et le mécénat de compétences, qui seront mis en œuvre en suivant la même méthode que pour le MBA, à savoir la co-construction». Tout passera préalablement par le recensement de l’existant sur le territoire, en termes de compétences et de capacité d’innovation. Il s’agira ensuite d’interroger les entreprises, quelle que soit leur taille, sur leurs pratiques et leurs besoins. Puis les outils et dispositifs de Pacte PME adaptés au territoire de Marseille Provence seront proposés… enfin, ne restera plus qu’à déployer des actions complémentaires, si besoin. En résumé, trois impératifs, «décryptage, accélération et facilitation», martèle Delphine Defrance. Au-delà de la marche à suivre générique et plus concrètement, les grands groupes seront appelés à s’impliquer dans une démarche d’open innovation et à s’ouvrir aux petites entreprises. Lesquelles «seront accompagnées pour qu’elles apprennent à pitcher, à se présenter, ce avec le concours d’Aix-Marseille French Tech». Enfin, pour ce qui est du mécénat de compétences, ces mêmes grands donneurs d’ordre pourront mettre à disposition, sous forme de missions courtes, des collaborateurs afin de permettre aux TPE et aux PME de se structurer et de passer un cap de croissance. « Par exemple, dans le cadre de mon activité, j’aurais besoin d’un actuaire pour une période de 6 mois. Ainsi, pourquoi ne pas faire travailler sur mes projets le collaborateur d’un grand groupe qui répond à ce profil», illustre encore Jean-Luc Chauvin. Comme pour l’axe achats, c’est par le biais de plateformes thématiques dédiées à chacun des deux autres volets que les besoins des uns et les possibilités des autres pourront se connecter.
Carole PAYRAU

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