Cap Corse : la Marine se prépare à lutter contre une pollution maritime

Publié le 2 juin 2021 à  7h31 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  18h01

Durant 2 jours, la préfecture maritime de la Méditerranée, en interface avec la préfecture de Haute-Corse, et en collaboration avec des représentants de la Guardia costiera italienne et de la police maritime et aéroportuaire du Gouvernement princier de Monaco, a organisé l’exercice Ramogepol 21, le long du littoral Est du cap Corse, entre Macinaggio et le nord de Bastia.

©Marine Nationale
©Marine Nationale

Cette manoeurvre s’est déroulée dans le cadre de l’accord tripartite RAMOGE* de prévention et de lutte contre les pollutions marines. Dans ce scénario, basé sur des évènements réels et déjà observés**, le 25 mai en fin de nuit, un pétrolier en avarie venait à s’échouer au niveau de la réserve naturelle des îles de Finocchiarola, occasionnant une pollution aux hydrocarbures dans cet environnement à l’écosystème fragile situé en face du port de Macinaggio.

Contenir au maximum la pollution

Immédiatement, des moyens de primo-intervention de la Marine nationale, venus de la base navale d’Aspretto, et des agents de l’office de l’environnement de la Corse, affectés à la réserve naturelle du cap Corse, étaient mobilisés pour installer un premier barrage ayant pour but de contenir au maximum la pollution s’échappant du pétrolier échoué.

Dans le même temps, sous le contrôle opérationnel du Préfet maritime de la Méditerranée, le vice-amiral d’escadre Laurent Isnard, le niveau 3 du dispositif ORSEC maritime et le plan RAMOGEPOL étaient activés, permettant la mobilisation, la mise en œuvre et la coordination de nombreux moyens maritimes et aériens français (marine nationale dont la gendarmerie maritime, gendarmerie nationale, affaires maritimes, douanes, SNSM, privés), monégasques (police maritime), italiens (Guardia Costiera et Castalia) et européens (agence de sécurité maritime européenne).

Sur zone, à bord du BSAA Pionnier, les actions de lutte contre la pollution ont été coordonnées par une officier du centre d’expertises pratiques de lutte antipollution de la Marine nationale (CEPPOL) et appuyées par le concours de plusieurs moyens aériens permettant une appréciation de l’évolution de la situation au fur et à mesure de l’avancée du scénario de l’exercice.

Une zone stratégique

Le lendemain, à quai à Bastia et en mer, plusieurs ateliers de mécanisation et d’entrainement à la lutte contre une pollution maritime était organisée au profit d’acteurs privés et étatiques locaux (organisation de transfert type  » ship-to-ship  » d’hydrocarbures à quai, formation de pêcheurs potentiellement mobilisables en cas d’évènement de ce type,…).

Cet exercice de grande ampleur s’est déroulé dans une zone stratégique et particulièrement suivie par les services de l’État, notamment la Préfecture maritime de la Méditerranée. La façade Est du cap corse est dotée depuis novembre 2016 d’un dispositif de séparation du trafic (mise en place de rails de navigation montant et descendant) permettant une meilleure surveillance et une meilleure sécurité maritime dans cette zone qui voit passer près de 20 000 navires de commerce par an.

Présent sur place à Macinaggio le 26 mai après-midi, le vice-amiral d’escadre Isnard a salué la mobilisation de ces moyens nationaux et des pays partenaires et rappelé l’intérêt porté à la préservation de l’environnement maritime en Méditerranée, et notamment sur le littoral corse, au sein du parc naturel marin du cap Corse et de l’Agriate.
Gilles Carvoyeur

[(* RAMOGE est un accord signé en 1976 entre la France, l’Italie et Monaco qui doit son nom aux premières syllabes des trois villes qui délimitaient initialement sa zone de compétence : Saint-RAphaël à l’Ouest, MOnaco et GEnes à l’Est (depuis, cette zone a été étendue de Marseille à La Spezia en Italie). Les objectifs de cet accord sont la protection des eaux du littoral méditerranéen et la préservation de la faune et la flore de cette zone fondée sur la coopération et la solidarité entre les trois pays. Un plan opérationnel de lutte contre les pollutions maritimes baptisé  » RAMPOGEPOL  » est dérivé de cet accord. Il a été signé en 1993 par les trois pays et est régulièrement mis en œuvre lors d’exercices ou d’opérations de lutte contre une pollution maritime.

** En octobre 2018, le plan Ramogepol avait été activé par la France pour faire face aux conséquences de la collision en mer entre l’Ulysse et le Virginia à 30 km au nord du cap Corse.)]

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