Castellane-Prado: les activistes d’ANV-COP21 Marseille ressuscitent la piste cyclable supprimée le lundi 25 mai

Publié le 7 juin 2020 à  10h21 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h37

Une trentaine d’activistes ont procédé à un tracé militant de la bande cyclable sur l’axe Castellane-Prado © ANV-COP21
Une trentaine d’activistes ont procédé à un tracé militant de la bande cyclable sur l’axe Castellane-Prado © ANV-COP21
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Les vélos se sont réappropriés la chaussée en recréant la piste cyclable supprimée © ANV-COP21
Les vélos se sont réappropriés la chaussée en recréant la piste cyclable supprimée © ANV-COP21
Cinq jours après sa création par la Métropole, la piste cyclable Castellane-Prado a été supprimée (Photo Robert Poulain)
Cinq jours après sa création par la Métropole, la piste cyclable Castellane-Prado a été supprimée (Photo Robert Poulain)

C’est à l’aube, le vendredi 5 juin qu’une trentaine d’activistes d’ANV-COP21 Marseille et d’XR Marseille ont procédé à un tracé militant de la bande cyclable sur l’axe Castellane-Prado. Dans un communiqué, ils expliquent avoir mené «une action symbolique en réponse à la décision de la métropole Aix-Marseille-Provence de supprimer la piste cyclable provisoire instaurée dans le cadre du programme de déconfinement de la ville de Marseille. En cette période de déconfinement et de prochaine échéance électorale, cette action a pour but de dénoncer les incohérences de la politique métropolitaine et de rappeler le retard colossal accusé par Marseille en termes de mobilités actives. A peine une semaine après la création de la piste cyclable sur l’axe Castellane-Prado, la Métropole a décidé le lundi 25 mai de mettre un terme à ce dispositif. Cette décision a été prise de façon unilatérale et précipitée par la Métropole qui argue d’un usage insuffisant des cyclistes et d’un manque de sécurité pour les usagers pour cause d’incivilités routières. La suppression de cette expérimentation, sans même attendre la fin de période de déconfinement, et appuyée par des arguments douteux, a poussé les activistes à dénoncer cette pratique politique choquante, mêlant déni de démocratie et gaspillage d’argent public». Et de donner la parole à Agathe, usagère de la piste pour qui «le revirement soudain de la métropole témoigne avant tout de l’incohérence et du manque de volonté politique de nos élus». «Pour une fois qu’un projet prometteur pour les cyclistes marseillais voyait le jour, ajoute-t-elle, c’est rageant de voir que ce rétropédalage ne va pas inciter à l’utilisation du vélo comme réel mode de transport et va à nouveau cristalliser les tensions entre piétons et cyclistes…». Les activistes tiennent encore à préciser que la création de ces nouveaux itinéraires cyclables n’a été accompagnée d’aucune communication incitative de la part de la Métropole, «alors que celle-ci s’avère indispensable pour créer de nouvelles habitudes de partage de la voie publique et pour mener une expérimentation concluante et non clivante. – aucune étude sérieuse ne saurait établir un quelconque constat ou tirer un bilan sur une expérimentation qui n’a duré que 5 jours. -aucune association d’usagers de vélo (Le Collectif Vélos en Ville, Ramdam, les Coursiers Solidaires de Marseille,etc.) n’a été contactée ou consultée en amont de cette décision prise de façon unilatérale par la Métropole. – aucune solution alternative à la suppression de cet axe cyclable n’a été communiquée à court terme, alors que les modes de déplacement à vélo sont reconnus comme répondant parfaitement aux exigences sanitaires requises en période de pandémie au coronavirus.» Les militants des collectifs ANV-COP21 Marseille et Extinction Rebellion Marseille ont donc procédé à l’aube à la création d’un tracé citoyen de la piste provisoire de l’axe Castellane-Prado. Ils entendent alerter sur la nécessité d’engager au plus vite des discussions pour le rétablissement officiel de cette piste. «Plus généralement, il est maintenant urgent que la Métropole Aix-Marseille-Provence mette en place une politique forte de promotion des modes de déplacements alternatifs au tout-voiture,en concertation avec les usagers et acteurs associatifs, pour répondre aux enjeux majeurs du défi climatique à venir», insiste Jocelin, porte-parole de l’action. Rappelant qu’«à l’heure où l’on compte encore les décès du coronavirus, il nous semble urgent de rappeler que la pollution liée au trafic routier fait également des morts inutiles et que la ville de Marseille a été classée dernière par le Réseau Action Climat en matière de lutte contre la pollution de l’air en décembre 2019». Loin d’être une préoccupation secondaire, la promotion des mobilités actives est un enjeu de santé publique et de bien-être des habitants. Et les activistes de conclure: «Il est nécessaire que les pouvoirs publics tournent la page de la gestion calamiteuse passée et prennent des mesures fortes et concertées dans ce sens».
La rédaction

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