Centre Fleg de Marseille. Hommage rendu à Martine Yana

Publié le 14 mai 2023 à  21h51 - Dernière mise à  jour le 6 juin 2023 à  12h47

C’est en présence de Benoît Payan, le maire de Marseille, qu’un hommage a été rendu à Martine Yana entre émotion, sourire et en musique. Une cérémonie simple, forte et pleine d’humanité à l’image de celle qui a dirigé le centre Fleg 18 ans durant.

(Photo Hagay Sobol)
(Photo Hagay Sobol)
Benoît Payan et Evelyne Sitruk entourés de personnes venues rendre un dernier hommage à Martine Yana  (Photo hagay Sobol)
Benoît Payan et Evelyne Sitruk entourés de personnes venues rendre un dernier hommage à Martine Yana (Photo hagay Sobol)

Des tables sont disposées dans le centre Fleg, des musiciens s’installent, un buffet attend, traduisant ainsi ce qui symbolisait tant Martine Yana ce sens de la convivialité et du partage. Parmi les personnes présentes, le maire de Marseille, Benoît Payan. «Lorsque l’on voit le visage, les yeux, d’une personne; elle est vivante alors je vais parler de Martine de façon vivante d’autant qu’elle nous a marqués à jamais», indique-t-il avant de préciser: «En ce qui me concerne elle m’a appris le doute, la nécessité d’interroger le monde en permanence, un exercice qui permet de grandir».

«Martine avec 1 000 idées par minute»

Pour Évelyne Sitruk, la présidente du centre Fleg: «Martine avec 1000 idées par minute, c’était une militante qui a notamment contribué à la fondation de Radio JM et, elle a donné une toute autre dimension au centre Fleg, bien plus étendue que celle de la communauté juive. Et que de découvertes grâce à elle qui connaissait les Juifs pirates avant qu’elle organise une exposition. Martine est toujours vivante dans nos cœurs ».

Clément Yana évoque sa rencontre avec Martine dans les années 70 aux Éclaireurs Israélites: «Elle y était poussée par sa sœur et c’est peu dire si ce n’était pas, à priori, son univers, elle en deviendra pourtant une responsable nationale. Puis elle a été l’âme de Radio JM et elle a tout créé à Fleg…».

«Cela a tout de suite décoiffé»

Raymond Arouch est un des présidents de Fleg qui a travaillé avec Martine: «Quel travail exceptionnel, quelle créativité. De plus Martine a su créer des liens de qualité avec les autres communautés présentes dans cette ville. Elle a ainsi fait de Fleg un acteur culturel reconnu et elle nous a tous appris à penser en dehors des cadres établis».

Hagay Sobol lui aussi ex président de Fleg se souvient de la venue de Martine Yana pour postuler à la direction du Centre: «Et cela a tout de suite décoiffé. Et puis comment ne pas évoquer son travail sur l’Exodus, avec France 3 mais aussi Tous enfants d’Abraham, le travail accompli sur Jérusalem avec des chrétiens et des musulmans. Nous avons eu des moments de doute sur cette opération jusqu’à ce que Martine indique: « Nous ne sommes d’accord sur rien sauf sur le fait que nous aimons tous Jérusalem alors nous allons choisir chacun des phrases du passé qui ont l’assentiment de tous pour organiser une exposition dans tout Marseille et au Conseil général »».

«Tu ne pouvais pas t’arrêter de travailler tant que tu n’étais pas satisfaite»

Lucien Montel, autre ex président de Fleg se tourne vers la grande photo de Martine Yana exposée: «Martine tu vois tous ces gens sont là pour toi, tu es toujours parmi nous. Toi qui ne pouvais pas t’arrêter de travailler tant que tu n’étais pas satisfaite.»
Carine Benarous, déléguée générale du Centre évoque l’époque où elle travaillait à la communication avec Martine Yana, elle se souvient de «ses attentes, ses rires…». Lionel Stora, du Fonds Social Juif Unifié est également présent en tant que musicien. Il raconte : «Un jour elle m’appelle pour me dire de venir jouer, que des musiciens sont là pour faire un bœuf et je me retrouve à jouer avec un des plus grands guitaristes au monde… Et le plus avec Martine c’est qu’on avait l’impression que ces moments extraordinaires étaient naturels…».

Martine n’aimait pas la lumière

Nassera Benmarnia, adjointe au maire de Marseille se souvient de sa première rencontre avec Martine Yana: «Elle m’a dit qu’elle ne me lâchera pas tant qu’elle ne m’aurait pas convaincue. Et c’était cela Martine, quelqu’un qui savait te convaincre par ses arguments en respectant la personne. Et elle avait ainsi fait de Fleg un phare de la culture marseillaise». Elle poursuit: «Martine n’aimait pas la lumière, elle préférait le faire au dire. Et nous avons eu une relation forte de travail, d’amitié. Elle m’a proposé de la rejoindre dans « Tous enfants d’Abraham », nous avons fait Jérusalem au cœur. Elle a monté un stand de Fleg pour venir à l’Aïd dans la cité. Elle a délivré un message: « Si tu es respectueux tu peux surmonter toutes les difficultés pour faire ensemble »».
Michel CAIRE

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