Cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron: ‘Rarement, notre monde et notre pays n’avaient été confrontés à une telle conjonction de défis’

Publié le 8 mai 2022 à  10h26 - Dernière mise à  jour le 19 décembre 2022 à  16h09

Emmanuel Macron a officiellement été investi ce samedi 7 mai à la présidence de la République française, pour cinq années supplémentaires. Gravité et sobriété mais aussi ambition ont marqué la cérémonie d’investiture tant «la conscience de la gravité des temps m’accompagne», a-t-il indiqué lors de son intervention.

Emmanuel Macron  à l'Elysée lors de la cérémonie d'investiture, ce samedi 7 mai 2022.  (Photo capture D'écran)
Emmanuel Macron à l’Elysée lors de la cérémonie d’investiture, ce samedi 7 mai 2022. (Photo capture D’écran)

Après la proclamation officielle des résultats par Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron a été reconnu comme grand maître de l’Ordre national de la Légion d’honneur et a signé le traditionnel procès-verbal. Il a également reçu les honneurs militaires de la Garde républicaine, avant un salut au drapeau, le retentissement de la Marseillaise et les 21 coups de canon tirés depuis les Invalides.

Pour Emmanuel Macron «rarement, notre monde et notre pays n’avaient été confrontés à une telle conjonction de défis». Dans ce contexte, plus que jamais il considère qu’«il nous faut tous ensemble inventer une méthode nouvelle, loin des rites et chorégraphies usées par laquelle nous pourrons seul bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique. Car rassembler et pacifier ne saurait signifier accepter de ne plus rien faire ou oublier nos responsabilités». D’autant que «ce vieux peuple enraciné qui a offert au monde les rêves les plus fous : l’humanisme, les lumières, les droits de l’homme».

Il rend hommage aux Français: «Là où de nombreux peuples ont décidé le repli, cédé parfois à la tentation nationaliste, à la nostalgie du passé, aux sirènes d’idéologies dont nous pensions avoir quitté les rives au siècle précédent, le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir. Un projet républicain et européen, un projet d’indépendance dans un monde déstabilisé, un projet de progrès scientifique, social et écologique, un projet fidèle à l’esprit qui, depuis les Lumières, n’a cessé de souffler sur nos terres, tournant le dos aux démagogies faciles». Ce choix souverain, insiste-t-il, «m’oblige, car c’est bien le peuple français, celui qui désigne ses représentants et en particulier le président de la République qui m’investit de ce mandat en ce jour». Et d’affirmer: «Le temps qui s’ouvre sera celui d’une action résolue pour la France et pour l’Europe». Emmanuel Macron conclura sa brève intervention, comme le veut la tradition par ces mots: «Chaque jour du mandat qui s’ouvre, je n’aurai qu’une boussole : servir».

un mot d’ordre: «Agir»

Le chef de l’État indique placer ce mandat qui s’ouvre sous un mot d’ordre: «Agir». En premier lieu, c’est la situation internationale qu’il met en exergue: «Agir d’abord pour éviter toute escalade à la suite de l’agression russe en Ukraine, aider la démocratie et le courage à l’emporter, bâtir une nouvelle paix européenne et une nouvelle autonomie sur notre continent». Dans le même temps il insiste sur l’importance d’«agir pour continuer de protéger nos compatriotes par une armée forte, engagée, sur tous les continents, et en luttant contre les insécurités du quotidien, du terrorisme qui rôde toujours et des nouvelles menaces comme le cyber».

«Une société du plein emploi et d’un juste partage de la valeur ajoutée»

Affiche des ambitions de progrès et d’équité: «Agir pour faire de notre pays une puissance agricole, industrielle, scientifique et créative plus forte en simplifiant nos règles et en investissant pour cette France de 2030», déclare-il d’une part et, d’autre part, il se prononce en faveur «d’une société du plein emploi et d’un juste partage de la valeur ajoutée car la France a besoin de continuer de produire et d’innover davantage». Dans la continuité de son discours de Marseille annonce vouloir faire de la France une grande puissance écologique «par une transformation radicale de nos moyens de produire, de nous déplacer, de vivre en métropole comme dans nos Outre-mer».

S’attaquer aux inégalités à la racine

Emmanuel Macron veut s’attaquer aux inégalités à la racine «en refondant notre école et notre santé. Une école toujours plus inclusive, formant aux savoirs fondamentaux et forgeant des esprits républicains», sans oublier «d’œuvrer à l’égalité entre les femmes et les hommes». il insiste encore sur l’importance de «réunir, rassembler nos territoires, des ruralités aux quartiers populaires, des métropoles à nos Outre-mer». S’il entend tous les messages, Emmanuel Macron ne reniera pas les enjeux qu’il considère fondamentaux: «Agir sans relâche avec un cap, celui d’être une Nation plus indépendante, de vivre mieux et de construire nos réponses françaises et européennes aux défis de notre siècle. Cette action, nous le savons tous, s’inscrit à un moment de la vie de notre Nation où les peurs sont là, nombreuses, autant que les fractures».

«La renaissance démocratique dont notre pays a besoin»

Le Chef de l’État propose un nouveau pacte social construit sur le partage des objectifs, des ambitions, des responsabilités au niveau national, «en faisant travailler ensemble le Gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et en associant partout à travers le pays l’ensemble des forces vives politiques, économiques, sociales et culturelles pour décider et faire, en planifiant, en réformant, en associant». Et il considère que «notre pays peut en même temps décider de grandes ambitions nationales et libérer la créativité et les initiatives partout dans le pays. Surtout, ce sera là le fondement de la renaissance démocratique dont notre pays a besoin». Alors le président de la République invite à avoir «le courage de regarder le réel en face pour mieux concrétiser notre idéal plutôt que de nous laisser aller à d’illusoires chimères. Soyons fidèles aux valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité qui nous font depuis 1789 et que nous avons collectivement choisi le 24 avril».
Michel CAIRE

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