Chambre régionale de l’ESS Sud : les raisons de la colère de Denis Philippe

Publié le 4 octobre 2022 à  8h30 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h19

Denis Philippe, le président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) Provence-Alpes-Côte d’Azur signale que contrairement à la loi Hamon, qui reconnaît comme organisations représentatives de l’ESS, les chambres régionales, «nous n’avons pas dans cette région la reconnaissance des services de l’État» et de dénoncer également la faiblesse du soutien de l’État à un secteur pourtant en plein dynamisme.

Denis Philippe, président de la Cress Paca ©Destimed
Denis Philippe, président de la Cress Paca ©Destimed

«Aujourd’hui parler de l’Économie sociale et solidaire est très à la mode. Beaucoup de monde en parle et en parle plus que les acteurs de l’ESS eux-mêmes», lance Denis Philippe pour qui «les faits ne suivent pas» et «l’État n’est pas au rendez-vous». Son message est on ne peut plus clair: «Une Cress, chambre consulaire sous tutelle du préfet serait légitime à la fois de par notre rôle et de par ce que nous représentons, ne serait-ce qu’en termes d’emplois, plus de 10% sur le plan national, 13% en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 19% sur Marseille. Cela participerait à une vraie reconnaissance de notre modèle, des acteurs».

«Utilité sociale et environnementale»

Denis Philippe Insiste: «Nous avons démontré notre utilité sociale et environnementale depuis longtemps et nous avons également réussi à démontrer que notre modèle économique était efficient». Un modèle d’autant plus pertinent, selon lui, que «les conséquences de la crise Covid ont entraîné une remise en question du modèle de l’économie classique. Selon un récent baromètre OpinionWay 85% des salariés et 82% des dirigeants estiment désormais qu’une entreprise performante doit prendre en compte les aspects humains et l’impact environnemental autant que les résultats financiers». De plus, ajoute-t-il: «Une récente étude régionale de l’Insee montre que lorsque la collectivité met un euro dans l’ESS cela rapporte 8 euros au territoire».

«Des entreprises qui ne délocalisent pas»

«Et il faut mesurer, poursuit-il, que nous avons des entreprises qui sont dans la proximité, qui ne délocalisent pas, créent de la richesse sur le territoire, qui se créent pour répondre à un besoin social». Le président de la Cress Paca compte notamment voir l’ESS «au cœur des politiques de transition écologique et des filières de l’économie de demain». Et, enfin de s’ancrer toujours plus dans les territoires, il annonce des discussions avec les trois métropoles de la région.

«Nous ne sommes pas invité par l’État»

Face au poids que représente l’ESS Denis Philippe déplore que Marlène Schiappa, Secrétaire d’État en charge de l’Économie sociale et solidaire ne soit pas rattachée à Bercy mais au Premier ministre et quelle soit aussi à la Vie associative. «Pourquoi une telle différenciation alors que les associations sont une composante de l’ESS». Et le pire, pour le président de la Cress, c’est que «lorsque la secrétaire d’État vient en Provence-Alpes-Côte d’Azur nous ne sommes pas invités par l’État. Il est vrai que nous ne sommes jamais invités par la préfecture lorsqu’il y a des réunions sur l’économie. Il a fallu une invitation de la Région, avec laquelle je travaille très bien, pour rencontrer la ministre. Et, ainsi, nous allons pouvoir rencontrer le cabinet de la ministre prochainement. Elle m’a d’ailleurs affirmé à Marseille vouloir faire évoluer la loi pour donner plus de moyens à nos chambres».

«Nous touchons 50 fois moins qu’une chambre consulaire métropolitaine»

Il précise à ce propos: «Nous touchons 50 fois moins qu’une chambre consulaire métropolitaine alors que nous sommes régionale». Denis Philippe martèle: «Nous ne sommes même pas dans les radars de la Préfecture de Région. L’État délivre les agréments Entreprise solidaire d’utilité sociale et nous ne sommes même pas informés alors que la loi nous impose de tenir à jour les effectifs des entreprises de l’ESS».
Michel CAIRE

[( Salon de l’ESS Sud le 3 novembre

«L’ESS Sud, c’est le rendez-vous des acteurs engagés des secteurs publics, privés lucratifs et non lucratifs de notre région». Denis Philippe précise: «Notre Salon est le rendez-vous des acteurs engagés des secteurs publics, privés lucratifs et non lucratifs de notre région qui autour de thématiques d’actualité et de stratégies d’achats (RSE, clauses sociales ou environnementales, innovation sociale, sourcing, groupement d’entreprises, accès à la commande publique, …) participent à des stands, des ateliers, des conférences et des rencontres d’affaires».

Quatre thématiques sont au programme de l’édition 2022: les achats socialement et écologiquement responsables; la commande publique socialement et écologiquement responsable; la responsabilité sociétale des entreprises et des organisations; l’économie circulaire.

Parmi les personnalités qui seront présentes le 3 novembre : Youssef Achour, président du groupe coopératif Up (ex-Chèques Restaurant); Colette Bellet, déléguée régionale de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) ; Jean-Marc Borello, président du groupe SOS ; Jean-Philippe Courtois, vice-président exécutif de Microsoft et cofondateur de Live for Good…

Par ailleurs, pour sa 5e édition, le salon de l’ESS SUD organise les « Trophées du Salon de l’Économie d’Avenir » afin de soutenir, valoriser et récompenser les bonnes pratiques de ses entreprises partenaires sur les 4 thématiques du salon.

Mois de l’ESS au mois de novembre
Chaque année en novembre, des centaines de manifestations sont organisées en France. Portes ouvertes, visites d’entreprise, conférences, forums, ateliers, formations ou encore rendez-vous festifs, ces événements organisés par les entreprises, les collectivités, les établissements scolaires visent à promouvoir l’ESS. Dans ce cadre, dans la région Sud, auront lieu: les rencontres de la finance à impact le 8 novembre à Marseille, Friche de la Belle de Mai; les assises de de l’ESS dans les Alpes-de-Haute-Provence le 24 novembre à Dignes-les-Bains; les 20 ans du DLA, dispositif local d’accompagnement le 10 novembre; une exposition itinérante «disponibilité paternelle et congés paternité» initiée par la Commission égalité femmes-hommes de la Cress sur plusieurs dates en région. )]

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