Cinéma. ‘Astérix et Obélix: l’empire du milieu’ – sans chinoiseries…

Publié le 30 janvier 2023 à  18h02 - Dernière mise à  jour le 8 juin 2023 à  15h14

L’entente n’est plus très cordiale entre Astérix (Guillaume Canet) et Obélix (Gilles Lelouche). Motif de la dispute : Astérix souhaiterait se mettre au régime et manger des légumes plutôt que de la viande. Obélix qui, on s’en doute, en pince pour se régaler de sangliers, ne veut en aucun cas changer d’habitudes alimentaires. Dispute au milieu de la forêt. Heureusement deux soldats romains passant par là feront pif paf ouille les frais d’une réconciliation probable mais pas certaine.

asterix.jpg
Un autre événement va bousculer aussi la vie de nos deux héros, -ainsi que celle du village gaulois qui, dans une Gaule entièrement occupée par César (Vincent Cassel) continue à résister à l’envahisseur- c’est l’arrivée d’une messagère venue de loin et qui réclame l’intervention des Gaulois dans une affaire délicate. En effet l’impératrice de Chine (Lin Dan-Pham) est emprisonnée à la suite d’un coup d’État fomenté par Deng Tsin Quin, (Bu Hay Mean), un prince félon. La princesse Fu Yi, (Julie Chenà, c’est elle la messagère venue de loin), fille unique de l’impératrice, part en Gaule chercher l’aide d’Astérix et Obélix. Les deux inséparables Gaulois, un peu séparés pour le coup, acceptent bien sûr d’aider la princesse à sauver sa mère et libérer son pays, et partent pour une grande aventure vers la Chine. Seulement, César et sa puissante armée, toujours en soif de conquêtes, ont eux aussi pris la direction de l’Empire du Milieu. Et ça va décoiffer sévère.

Clin d’œil à « La chèvre » et à Michel Audiard

Réalisé par Guillaume Canet en pleine forme, précis et virtuose dans la direction d’acteurs, «Astérix et Obélix : l’empire du milieu» que l’on vient de voir en avant-première au Cézanne d’Aix est un pur moment de bonheur. Quels acteurs et quelles actrices par Toutatis ! Formidables et exceptionnels. Ils sont venus, ils sont tous là, pour la plupart proches amis du réalisateur et on notera que ce n’est pas un générique que l’on voit s’afficher en fin de séance mais le bottin de tout le cinéma français. José Garcia (irrésistible Biopix, l’historiographe de César), les magnifiques Marion Cotillard (Cléopatre) et Angèle (Falbala) les loufoques Manu Payet (Ri Qi Qi), Jérôme Commandeur (Abraracourcix qui n’en mène pas large face à Bonemine (Audrey Lamy), Ramzy (Epidemaïs), VDB (Sinus) Marc Fraize (Plexus), Jontahn Cohen (GraindemaIs), pour ne citer qu’eux, font de continuels tours de piste façon troupe de théâtre et parade. On n’oubliera pas de citer le footballeur Zlatan Ibrahimovic dans le rôle du colosse Antivirus des armées de César, (ressemblance avec le méchant géant de James Bond) contraint d’abandonner le combat contre les soldats de l’empire du milieu pour cause de claquage à la jambe… Et puis il y a Pierre Richard dans la peau de Panoramix ce qui donne l’occasion à Guillaume Canet de faire un clin d’œil à «La chèvre» avec la célèbre scène de l’enlisement dans un endroit où n’est signalé le moindre sable mouvant.

Des répliques tirées d’Audiard dont deux des «Tontons flingueurs» et une autre «Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent», prononcée par Belmondo dans «100 000 dollars au soleil» ici légèrement remaniée, avec baffes en guise de dessert, les auteurs Philippe Mechelen et Julien Hervé en tête rendent hommage en fait aux films du patrimoine de la comédie française.

Un banquet de fête

Pour dire que tout ça est écrit et très bien filmé. Guillaume Canet nous offre en effet des batailles du niveau de «Troie» avec cadrages précis, effets spéciaux à la pelle et musique magique du même tonneau que la potion d’Obélix quand il tomba petit dans la marmite. On voit d’ailleurs la scène…. Histoires sentimentales à la pelle, point de vue très féministe, présence des pirates au bateau coulé comme il se doit, musique inventive signée Matthieu Chedid, voix off du narrateur confiée à Gérard Darmon, et banquet final bien entendu dans le village gaulois dans lequel Astérix et Obélix feront la paix alimentaire et engloutiront enfin ensemble moult sangliers. Un banquet de fête pour un film grand format où l’on s’est… régalix !
Jean-Rémi BARLAND

Sur les écrans le 1er février.

Articles similaires

Aller au contenu principal