Cinéma: Jean Dujardin à l’affiche de ‘Sur les chemins noirs’ de Denis Imbert

Publié le 15 mars 2023 à  21h36 - Dernière mise à  jour le 6 juin 2023 à  21h42

C’est au Cézanne d’Aix-en-Provence que vient d’être présenté en avant-première le dernier opus de Denis Imbert «Sur les chemins noirs» en présence de Jean Dujardin et rejoint durant le débat par Sylvain Tesson.

Jean Dujardin dans
Jean Dujardin dans

«C’est très agréable de se jeter par la fenêtre en étant Sylvain Tesson et se réveiller en Jean Dujardin. C’est le miracle du cinéma.» Éclats de rire dans la salle du cinéma Le Cézanne d’Aix qui, déjà conquise par la présence du réalisateur Denis Imbert et de l’acteur oscarisé pour « The artist », a été agréablement surprise par l’arrivée de l’écrivain Sylvain Tesson, auteur de «Sur les chemins noirs». Prodigieusement cultivé il a goûté la qualité de ce long métrage qui prend le temps. «Sur les chemins noirs» pourrait en effet s’appeler «Éloge de la lenteur».

On y découvre de somptueux paysages au pas du promeneur. Ce promeneur se prénomme Pierre. A la suite d’une chute lors d’une soirée trop alcoolisée, il décide d’aller marcher et de reprendre le cours de sa vie du côté de l’assaut des grandes cimes. Magnifiques décors naturels, haltes dans certains beaux villages du Sud de la France (on reconnaît Entrevaux). «Sur les chemins noirs» est une fête visuelle. Une performance d’acteur également. Jean Dujardin qui campe Sylvain Tesson y est exceptionnel de densité (c’est un peu un pléonasme), et nous saisit par des allures à la Lino Ventura. Il porte le film sur ses épaules dans ses jambes, plutôt et ne joue surtout pas comme… un pied.

Les gros plans du réalisateur signalent l’intensité des silences, et l’utilisation de la voix off où l’on entend le texte de Tesson interprété par un Dujardin grand lecteur est une belle trouvaille du réalisateur. En effet les images surgissant à ce moment-là ne font pas de la paraphrase n’illustrent pas platement un propos dense, mais donnent corps à des choses sous-jacentes comme le goût de l’effort et la notion de courage.

De s’apercevoir également, si besoin en était que Sylvain Tesson est un écrivain virtuose à ranger du côté d’Erri de Luca et des voyageurs de l’extrême. Marche-t-il pour écrire? Ou écrit-il pour marcher? La question mérite d’être posée, et on savoure quelques bribes de réponses dans ce film, digne, beau, calme et droit.
Jean-Rémi BARLAND

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