Cinéma – ‘Les choses simples’ d’Éric Besnard: plaidoyer pour la défense de la planète et l’accomplissement de soi

Publié le 27 février 2023 à  10h00 - Dernière mise à  jour le 7 juin 2023 à  21h39

C’est un film qui fait du bien, qui rend heureux. Un film familial où les grands espaces cadrés avec soin nous apparaissent comme des personnages à part entière. Réalisé par Eric Besnard, « Les choses simples » n’est en rien un long métrage simpliste.

Grégory Gadebois et Lambert Wilson dans «Les Choses simples» d’Éric Besnard © Gaumont
Grégory Gadebois et Lambert Wilson dans «Les Choses simples» d’Éric Besnard © Gaumont

Apparemment il s’agirait de célébrer ici le retour à la nature, sans téléphone portable, sans agitation urbaine, sans stress subi dans les embouteillages et la pollution. Le synopsis allait dans ce sens : Vincent (Lambert Wilson) est un célèbre entrepreneur à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre, (Grégory Gadebois) qui vit à l’écart du monde moderne au milieu d’une nature sublime, lui vient en aide (un peu contraint et forcé) et lui offre l’hospitalité.

La rencontre entre ces deux hommes que tout oppose va bouleverser leurs certitudes respectives. Et ils vont se surprendre à rire. Au fond, vivent-ils vraiment chacun les vies qu’ils ont envie de vivre ?. Ça c’est la face visible des choses. Et cela donne une rencontre dans les sommets d’une montagne sublimée par le regard du cinéaste de deux acteurs au sommet de leur art. Comme dans une pièce de théâtre leurs personnages s’écoutent, se parlent, se répondent, et on saluera la performance de Lambert Wilson qui incarne plutôt le bavard, et celle Grégory Gadebois le terrien plutôt taiseux. L’homme de la ville et l’homme des champs, réussissent à nous faire rire et à nous émouvoir.

Immense Gadebois dans les plans sur ses silences ou lors d’une scène où il danse pour enfin oser dire à la belle Camille (rayonnante Marie Gillain) combien il l’aime. Rencontre avec un ours, travail sur le bois, éloge du plancton, (on verra pourquoi), produits de la ferme plutôt que ceux du fast-food, « Les choses simples » est avant tout une fable écologique. Mais pas que !

« (re) Deviens ce que tu es »

Car, et c’est la bonne idée du film, Vincent n’a pas rencontré Pierre par hasard. Disons, sans dévoiler le pourquoi de ces « choses simples » que la défense des océans demeure un des ressorts qui fait avancer et l’un et l’autre. Qui permet à l’intrigue de rebondir, de se muer en plaidoyer pour la défense de la planète et l’accomplissement de soi. Si l’on devait résumer d’un précepte le film ce serait : «Redeviens ce que tu es ». Car, on le découvre Pierre n’a pas toujours été l’ermite qui accueille avec un air bougon son encombrant visiteur qui de fait est venu lui proposer de travailler avec lui. Et ça fonctionne parfaitement. Certes, Eric Besnard, le réalisateur n’est pas le Ermanno Olmi de «L’arbre au sabot» et son cinéma naturaliste n’est pas grandiose. Mais pour autant « Les choses simples » est un réjouissant spectacle sur des peines désormais passées, se laisse voir et possède un vrai regard humaniste…et un optimisme qui apaisent et enchantent.
Jean-Rémi BARLAND

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