Publié le 23 février 2021 à 8h30 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 14h57
Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de Régions de France, vient de dévoiler le projet de la Cité Scolaire Internationale de Marseille, qui verra le jour à la rentrée 2024, aux côtés de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, présidente de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence, Pierre-Marie Ganozzi, adjoint à la mairie de Marseille en charge du plan écoles et du bâti scolaire, représentant Benoît Payan, maire de Marseille, Bernard Beignier, recteur de l’académie Aix-Marseille, Bruno Botella, président de Bouygues Bâtiment Sud-Est, Rudy Ricciotti et Roland Carta, architectes en charge du projet.

«Rien ne m’aura été épargné»
Un long fleuve tranquille s’annonçait mais tel n’a pas été le cas: «Rien ne m’aura été épargné. En décembre 2018, nous déclarions la première consultation sans suite. Une personnalité qualifiée, membre du jury, présentait un risque de conflit d’intérêt avec l’un des candidats. Je n’ai voulu prendre aucun risque, nous avons donc relancé en quelques semaines la consultation». Cette procédure s’est conclue il y a quelques jours. Le jury et la Commission d’Appel d’Offre ont désigné, à l’unanimité, le Groupement «Bouygues Bâtiment Sud Est et l’agence Rudy Ricciotti-Carta et associés». Pourtant le groupement Eiffage vient de déposer un recours, un référé précontractuel. «C’est un recours de mauvais perdant. Ce recours est inutile, en effet, le groupement Bouygues arrive en tête du classement d’analyse des offres. Il remporte trois des quatre critères prévus, dont deux critères incontestables, comptants pour 55 % de la note, que sont le prix et le délai d’exécution. De plus, ce recours nous fait perdre quatre à six semaines dans la réalisation de ce projet», juge le président Muselier. Le projet ne sera en effet validé définitivement qu’après la décision du tribunal administratif.«Marseille est une capitale de la Méditerranée, une capitale internationale du monde»
Renaud Muselier met en exergue: «C’est un projet pour Marseille que nous vous présentons. Avec ses 2 600 ans d’histoire, Marseille est une ville au carrefour de toutes les civilisations, une ville ouverte, tournée vers l’extérieur et vers la mer. Marseille est aussi une capitale économique et culturelle, elle est un lien entre le Nord et le Sud, l’Orient et l’Occident. Marseille est une capitale de la Méditerranée, une capitale internationale du monde». Alors, à ses yeux, avec la création d’une Cité Scolaire Internationale, «la Région donne à Marseille toute la grandeur et le rayonnement qu’elle mérite. Cette école internationale viendra confirmer l’excellence académique de nos établissements, aux côtés de la Cité Scolaire Internationale de Manosque et de l’École Internationale de Valbonne.» Rappelle encore qu’il y a 25 ans, en tant que Président fondateur d’Euromed, «nous dessinions la ville durable méditerranéenne de demain. Aujourd’hui, ensemble, nous la construisons».Il ne manque pas de rendre hommage aux architectes, Rudy Ricciotti et Roland Carta: «Hier avec le Mucem, vous avez déjà offert à Marseille un lieu de connaissance et de partage, devenu un véritable symbole culturel de la Méditerranée. Demain, avec la Cite Scolaire Internationale nous allons créer ensemble, pour Marseille, une école qui protège, qui respecte et qui rassemble». Cette école, précise Renaud Muselier, est un message d’attractivité et de compétitivité adressé aux acteurs économiques: «Ici à Marseille, tout est réuni pour vous accueillir».«Un projet pour les entreprises régionales»
Pour Renaud Muselier: «Cette école c’est aussi un projet pour les entreprises régionales. En choisissant Bouygues immobilier nous faisons le choix de soutenir les entreprises régionales. Ce sont 15 entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui participeront à la réalisation de la Cité Scolaire Internationale de Marseille. 400 millions d’euros de commande publique sont réalisés chaque année par la collectivité, dont 70 % sont attribués ou bénéficient à des PME régionales. La Cité Scolaire Internationale est donc un atout supplémentaire qui vient s’ajouter à tous ceux que nous avons déjà». Cette école sera aussi celle de la proximité:«Chacun sera associé à travers un comité de pilotage : l’Éducation nationale et les chefs d’établissements, les parents d’élèves, les écoliers, les collégiens et les lycéens, les comités de quartiers, CIQ, et tous ceux qui participent au renouveau du quartier d’Arenc, pour construire le Marseille de demain.«Des jardins, des patios, une façade en fibres naturelles de lin…»
Puis d’évoquer la dimension environnementale de ce projet: «Des jardins, des patios, une façade en fibres naturelles de lin, ainsi que des toitures végétalisées feront de cette école un bâtiment unique». Cette école «sera aussi celle qui rassemble. Elle rassemblera 2 190 élèves qui parleront anglais, allemand, espagnol, chinois et arabe. Elle accueillera tous ceux qui croient en l’excellence d’un enseignement international. Elle rassemblera les marseillais, les méditerranéens et les Européens». Chaque Collectivité est ici engagée pour ce lieu d’éducation. La Ville de Marseille pour le primaire, le Département des Bouches-du-Rhône pour le collège et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour le lycée. Et de conclure en remerciant le recteur, Bernard Beigner. Mireille BIANCIOTTO


«c’est un lycée pour tout le monde»
«C’est une cité pour tout le monde. L’enseignement y est gratuit comme tous les lycées, donc, il n’y a pas de surcoût pour telle ou telle population. Ce n’est pas une école de riches, c’est une école où on va apprendre le savoir de la République, avec une dimension internationale». [(muselier_2_micro_tendu.mp3)] Interrogé sur un nom à donner à cette Cité scolaire internationale de Marseille, le président Muselier propose le nom de Jacques Chirac. [(muselier_3_micro_tendu.mp3)] Propos recueillis par M.B

bâtiment bas carbone, eau de mer et insertion
Bouygues a gagné l’appel d’offre pour la Cité scolaire internationale de Marseille, avec un argument environnemental. Qu’en est-il ? On a choisi d’utiliser massivement des bétons bas carbone, de faire appel à des centrales à béton, installées sur le chantier pour réduire le déplacement des camions. Après les matériaux qui constituent l’enveloppe, la façade de brises soleil, sont soit en béton fibré soit en fibre de lin, comme toute la résine intérieure. On a aussi de l’isolation en laine de bois, ce sont des matériaux que l’on appelle biosourcés, les menuiseries extérieures sont aussi en bois. On atteint ainsi un niveau bâtiment bas carbone. Après, il y a un aspect énergétique. Là, il est question de la conception architecturale du bâtiment, l’orientation, les brises soleil, l’épaisseur des façades, l’isolation, puis aussi, les dispositifs techniques pour le rafraîchissement en été et pour le chauffage. …Avec une boucle d’eau de mer ? Oui nous sommes raccordés à l’usine Thassalia qui permet d’utiliser l’eau de mer, la différence de température entre l’eau de mer et l’air, permet de rafraîchir ou de réchauffer, suivant les saisons. Vous avez aussi un axe social avec un chantier d’insertion et 5 embauches promises après le chantier ? Absolument. On a, pendant toute la durée du chantier, 35 000 heures d’insertion. Ce qui représente, 10 personnes, à temps plein. Et notre ambition est de réaliser 5 embauches fermes, à l’issue du chantier.«ces engagements seront tenus»
Vous avez aussi en charge pendant 10 ans le fonctionnement de cette cité scolaire internationale. Qu’est-ce que vous allez faire exactement ? Bouygues Énergie Services, sur la base de la conception et de la réalisation s’engage à des niveaux de très basse consommation énergétique. Je ne vais pas trop entrer dans la technique mais cela veut dire que l’engagement que nous prenons n’est pas juste théorique. Bouygues Énergie et Service s’engage et sera jugée sur la facture. S’il y avait dépassement, il y aurait des pénalités donc, autant dire, que ces engagements seront tenus. Enfin, avec le jardin, les protections solaires sont très innovantes. On n’est pas seulement dans l’environnemental on est dans l’innovation. C’est la culture méditerranéenne ? Oui, c’est la végétation méditerranéenne, 20% de la surface construite sera en pleine terre, c’est à dire que ce ne sont pas des jardinières, des pots de jardin, c’est de la pleine terre dans laquelle, les arbres, les espèces végétales pourront se développer. Les architectes ont conçu une résille intérieure pour que les plantes puissent s’y accrocher et que donc la nature participe vraiment au rafraîchissement des bâtiments». [(terence_cusin_dir_regio_de_bouygues_bat_sud_est_17_02_21.mp3)] Propos recueillis par M.B
