Club de l’Immobilier Marseille Provence – Africalink : pour la création d’une ‘Afric Agora’ à Marseille

Publié le 4 octobre 2021 à  13h28 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  16h35

«Nous avons plus besoin des pays africains qu’eux de nous. Notre avenir s’inscrit sur ce continent». Clamée sous tous les tons et dans tous les domaines cette antienne démontre, s’il en est besoin, que le centre de gravité du monde s’est déplacé vers l’Afrique. A l’initiative du Club de l’immobilier Marseille Provence et Africalink, en partenariat avec le Club Top 20, une trentaine d’expériences en matière de développement durable, de culture, de sport, d’agroalimentaire, d’éducation… ont été partagées dans le cadre de « Marseille Hub de l’Afrique ». Elles démontrent qu’il faut tordre le coup à pas mal de préjugés qui entourent le continent même si tout n’est pas rose et faire preuve d’un peu plus d’humilité.

Une trentaine d’expériences en matière de développement durable, de culture, de sport, d’agroalimentaire, d’éducation… ont été partagées© Joël Barcy
Une trentaine d’expériences en matière de développement durable, de culture, de sport, d’agroalimentaire, d’éducation… ont été partagées© Joël Barcy

Une croissance exponentielle

En 2050, la population africaine devrait avoisiner les 2,5 milliards d’habitants soit deux fois la Chine et 35% des jeunes dans le monde seront Africains. Aujourd’hui la croissance d’une partie des pays est de 6 à 7%. Tous les dix ans le PIB double. Pour Yves Delafon, président d’Africalink: «Il y a dix ans on disait que la croissance viendrait un jour de l’Afrique, mais c’est maintenant. Ce continent est en train de changer de façon accélérée. Les Africains ont compris que le développement ne pouvait se faire que de façon endogène. Aujourd’hui tous les principaux pays du monde investissent en Afrique donc ces pays ont le choix de leurs partenaires. Il faut donc reconstruire une autre relation : gagnant/gagnant».

« Nous sommes le centre de gravité »

Présent à cette manifestation le consul général du Sénégal, Abdourahamane Koita, confirme cette évolution. Il faut changer nos lunettes :«Il y a 30 ans on pensait que l’Afrique était un continent à problèmes avec sa misère, ses guerres civiles, ses coups d’États… mais c’est à ce moment-là que la Chine a commencé à investir et c’est pour cela qu’elle est très présente. Il faut que l’Occident et surtout la France ait une autre lecture de l’Afrique. On peut y créer une entreprise en 48 heures, il y a des systèmes de joint-ventures… C’est un nouveau départ et Marseille doit jouer un rôle».

Les gens ont pris leur destin en main

Pour la diaspora sénégalaise, la vision du pays aussi a changé. Marie-Thérèse Laguerre-Ndiaye est directrice support pour les relations internationales chez Veolia. Quand elle retourne au Sénégal elle note une énergie extraordinaire. «Les gens ont pris leur destin en main, plus que les États. Ils entreprennent, ont conscience qu’il y a des choses à faire sur leur territoire.»

Des villes durables

Les villes changent, se gonflent parfois de bidonvilles mais aussi d’habitats durables, verts. Messina Guikoume est la fondatrice et CEO de Messibat international, une entreprise marseillaise d’éco-construction. «Aujourd’hui la majorité de notre chiffre d’affaires s’effectue avec l’Afrique». Cela va du petit habitat à l’immeuble. Les bâtiments sont autonomes en énergie. Les matériaux utilisés sont locaux et une formation est assurée pour des emplois verts.

Une agora africaine à Marseille

Les acteurs économiques présents souhaitent maintenant bâtir une agora de l’Afrique à Marseille. La Villa Méditerranée construite par Michel Vauzelle, ancien président de région a vécu, le monde économique veut prendre le relais. Frédéric Ronal, secrétaire adjoint de la CCI Aix Marseille Provence avance: «On a besoin d’un lieu. Rien ne symbolise l’Afrique alors que Marseille se veut la ville la plus africaine d’Europe. On a besoin de cet outil pour innover sur l’éducation, sur le financement. On voudrait créer une dizaine d’agora de ce type aussi en Afrique et en Espagne ».

« On gagne quand on joue collectif »

Pour le Club de l’immobilier Marseille Provence, organisateur de la manifestation, cette journée est un succès. Antoine Viallet estime: «On a pu partager tous les savoir-faire des chefs d’entreprises qui travaillent avec l’Afrique. Cela va donner des idées. Il y a deux ou trois ans on n’aurait jamais pu organiser une réunion de ce type.» Cette journée a tordu le cou à nombre de préjugés, a imposé une certaine humilité face à la vélocité de la jeunesse africaine notamment pour tout ce qui touche au numérique. Pas de doute à écouter tous les intervenants, le centre de gravité économique du monde s’est bien déplacé vers L’Afrique. A Marseille, trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, de profiter de cette opportunité de développement. Propos recueillis par Joël BARCY Signaler un contenu ou un message illicite sur le site

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