Club de la croisière Marseille-Provence : union sacrée des filières maritimo-portuaires pour le développement durable

Publié le 14 mars 2022 à  10h58 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  17h51

Dans le cadre des conseil d’administration et assemblée générale qui viennent de se tenir, le Club de la croisière Marseille Provence, à la tête duquel Jean-François Suhas a été réélu à l’unanimité, ont été rappelés les piliers d’action de l’association créée en 1996, qui compte près de 70 membres privés et publics, tous parties prenantes de l’écosystème croisière sur le territoire en faveur de l’acceptabilité sociétale et environnementale de l’activité.

Hervé Martel, Jean-François Suhas, Léa Loriquet et Julien Masson présentent les actions conjointes de l’écosystème croisière à Marseille ©DR
Hervé Martel, Jean-François Suhas, Léa Loriquet et Julien Masson présentent les actions conjointes de l’écosystème croisière à Marseille ©DR

Jean-François Suhas, président du Club de la croisière Marseille Provence, insistera sur l’importance de l’union du secteur maritimo-portuaire pour la croisière. Pour donner tout son sens à ce propos il est entouré d’Hervé Martel, le président du directoire du Grand port maritime de Marseille (GPMM), Léa Loriquet, déléguée générale de l’Union Maritime et Fluviale de Marseille-Fos et de Julien Massoni, responsable des Terminaux de Croisière.

Jean-François Suhas rappelle les engagements de la filière en matière de développement durable: «Grâce au Grand Port nous avons pu connecter des bateaux à quai dès 2017 et cela fait 10 ans que nous travaillons sur la transition écologique ce qui nous permet d’être un des 14 ports mondiaux connectés, le premier en termes de potentiel de connexion électrique à quai en Europe».

L’impact environnemental de l’activité croisière,une priorité absolue

Le président poursuit: «Nous faisons de l’impact environnemental de l’activité croisière, tant à port qu’à terre une priorité absolue. Dès mon premier mandat en 2015, j’ai souhaité rassemblé l’écosystème de l’association autour de l’engagement environnemental et sociétal». Dans ce cadre, la Charte Bleue Marseille Provence est signée en octobre 2019 par six compagnies de croisières majeures, notamment Costa Croisières, Aida Cruises et Ponant ainsi que par le Grand Port Maritime de Marseille, le ministère de la transition écologique, la Région Sud et la métropole Aix-Marseille-Provence .«Et nous recevons de nombreux soutiens», signale Jean-François Suhas qui souligne: «L’application de la Charte Bleue est contrôlée par le pilotage et la capitainerie du port de Marseille Fos. Ces contrôles donnent lieu à un signalement auprès de la Direction des Affaires Maritimes lorsque les conditions ne sont pas remplies».

«13 armateurs ont aujourd’hui signé la Charte Bleue couvrant 97% des passagers accueillis en 2021»

En 2021, ce sont six compagnies de croisière supplémentaires qui ont signé la Charte Bleue: Hapag Lloyd, le groupe Norwegian Cruise Line Holdings – Norwegian Cruise Line, Oceania et Regent Seven Seas) TUI, Silversea Cruises et Sea cloud. «Si 13 armateurs ont aujourd’hui signé la Charte Bleue couvrant 97% des passagers accueillis en 2021, toutes les compagnies de croisière escalant à Marseille Fos ont vocation d’y adhérer à terme», assure le président.

«Une première mondiale»

Jean-François Suhas ajoute : «Le club de la croisière Marseille- Provence est adhérent de l’association AtmoSud et membre actif du groupe de travail sur la mesure des émissions des navires de croisière, conjointement au GPMM, la région Sud et les armateurs accueillis dans les bassins phocéens et régionaux. Ce groupe a pour objectif de transmettre en temps réel à AtmoSud les émissions de chaque navire faisant escale dans les ports régionaux. Il s’agit là d’une première mondiale».

le GNL est la technologie de propulsion actuellement la plus neutre sur le marché

Hervé Martel avoue être «heureux» «de participer à l’aventure du Club de la croisière qui réuni des acteurs économiques, d’horizons différents, qui se retrouvent pour porter un projet commun et résoudre les problèmes qui se posent chacun dans son domaine». Concernant la pollution produite sur le port, il tient à préciser qu’«elle est très inférieure à ce qu’elle était il y a 15 ans mais cela ne suffit pas. Nous poursuivons donc notre action. Sachant qu’en matière de Gaz naturel liquéfié (GNL) nous avons déjà un potentiel qui conduit CMA-CGM à faire de Marseille Fos un de ces trois ports mondiaux avec Rotterdam et Singapour de soutage de gaz liquéfié». Il est à noter que le GNL «est la technologie de propulsion actuellement la plus neutre sur le marché, avec une réduction de plus de 99% des oxydes de soufre et de plus de 85% des oxydes d’azote et particules fines et d’environ 25% du CO².»

«50 millions d’euros investis dans le programme de connexion électrique»

En ce qui concerne le branchement électrique à quai, le président du directoire du Grand Port Maritime de Marseille met en avant un programme ambitieux. Au total le port, avec le soutien de l’État et des collectivités territoriales, investit plus de 50M€ dans le programme de connexion électrique, et cela dans un cadre concerté avec les clients armateurs.

Aujourd’hui le secteur corse est équipé en haute tension et en 50 Hz. Et le Port poursuit les aménagements pour remplir son objectif: équiper l’ensemble des quais passagers. Pour répondre à tous ses besoins le Port a notamment entamé les travaux pour la création de la sous-station électrique qui permettra la conversion de l’électricité de 50 à 60Hz destinée à la connexion électrique des paquebots à quai et pour la création de centrales photovoltaïques sur les toitures de hangars portuaires dans les bassins marseillais pour la production de 9 MW. En moins de six ans le port aura donc plus que quadruplé la puissance installée de son réseau électrique interne en passant de 18 MW à 77 MW.

«les compagnies sont là»

Julien Massoni, responsable des Terminaux de Croisière, rappelle: «Le taux de remplissage n’est pas élevé en cette année de pandémie mais les compagnies sont là, elles font l’effort de venir tous les week-ends». Une situation qui devrait évoluer avec la sortie de la pandémie et le retour des beaux jours: «Nous attendons 60 escales en avril et 70 en mai sachant que nous allons voir revenir les navires américains.»

Jean-François Suhas tient a ce propos à rendre hommage à son prédécesseur, Jacques Truau, fondateur du club en 1996: «Un visionnaire. Parmi les projets-phares de ses vingt ans de présidence -qui feront de Marseille une place forte et incontournable de la croisière reconnue à l’international-, il y a la création d’une offre d’accueil adaptée en termes d’outils et d’infrastructures, la transformation des terminaux fruitiers en terminal croisière, la remise en service du Chantier naval de Marseille. Concernant le terminal croisière il faut mesurer qu’il a mis en place un équipement qui -alors que Marseille n’accueillait que 200 000 croisiéristes par an- a permis d’en accueillir 1 800 000 et pourra en recevoir encore plus…».

«La croisière c’est 2 000 emplois équivalent temps plein»

Julien Massoni reprend pour signaler: «La croisière c’est 2 000 emplois équivalent temps plein sachant que la majorité des salariés du terminal croisière habitent dans les quartiers Nord.» Il ajoute: «Nous aussi, nous contribuons à la transition énergétique puisque des travaux d’envergure sont menés pour équiper les terminaux de croisière en photovoltaïque. De même les parkings du personnel et ceux dédiés aux passagers des terminaux seront pourvus de bornes de recharge électrique, et des bornes de recharge pour autocars sont à l’étude».

«Notre union regroupe 27 métiers et 450 entreprises»

Léa Loriquet rappelle que la l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos est membre depuis des années du Club de la croisière. «Notre union regroupe 27 métiers et 450 entreprises», des entreprises très différentes de par leurs activités ou encore leur taille «mais qui ont en commun d’être tournées vers le service, au bénéfice du navire et de la marchandise». Léa Loriquet met à son tour en exergue: «Nous avons une vraie unité de place».
Michel CAIRE

A propos de la « croisière solidaire »

En 2020 dix opérations de dons alimentaires et de mobilier ont été coordonnées par le Club de la croisière Marseille Provence avec le concours des autorités portuaires et sanitaires pendant la crise sanitaire. Au total ce sont 22 tonnes de denrées alimentaires soit 48 000 repas et 150M3 de mobilier qui ont été récupérés des bords des navires en stationnement et redistribués aux associations caritatives locales au profit des plus démunis

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Club de la croisière: bilan et perspectives

Pour l’année 2022, le Club prévoit un retour progressif aux niveaux d’avant crise soit plus de 1,8 millions de passagers de croisière maritime accueillis à Marseille et 120 000 passagers fluviaux en escale sur le Rhône Sud. Concernant l’accueil et l’offre touristique l’accès à Notre-Dame de la Garde est dorénavant limité à quatre autocars par compagnie et demi-journée pour une meilleure gestion des flux tout en évitant les nuisances auprès des riverains.

En 2021, la reprise de la croisière maritime a eu lieu le 4 juillet pour, au total, 160 escales. Plus de 350 000 passagers ont été accueillis dont 130 000 en tête de ligne. Marseille a accueilli 18 compagnies et 35 navires différents. La croisière fluviale a repris le 30 juin pour accueillir entre 15 000 et 20 000 passagers fluviaux. On compte 280 croisières sur le Rhône dont près de 80 au départ des ports provençaux.

En 2022, concernant la croisière maritime sont annoncées 11 escales inaugurales et 38 escales au J4. Cinq nouveaux navires sont attendus: Costa Toscana, Azamara Onward, Valiant Lady, Evrima, Celebrity Beyond. 2022 marquera aussi le retour de la clientèle américaine. En matière de croisière fluviale entre 110 et 120 000 passagers sont attendus sur 25 navires et lors de 820 escales.
M.C.)]

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