Colère de la police judiciaire après l’éviction d’Eric Arella, patron de la PJ sud

Publié le 8 octobre 2022 à  9h14 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  18h04

Les officiers de la police judiciaire (PJ) sont très remontés. Des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France ce vendredi 7 octobre à la suite de l’éviction du patron de la police judiciaire de la zone sud, Éric Arella.

Éric Arella lors de son installation en 2015 dans ses fonctions de Directeur interrégional de la police judiciaire de Marseille (Photo archives Destimed)
Éric Arella lors de son installation en 2015 dans ses fonctions de Directeur interrégional de la police judiciaire de Marseille (Photo archives Destimed)

Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, était jeudi à Marseille, à l’Évêché, dans le cadre de son tour de France pour présenter le projet de réforme de la police. Réforme de la PJ qui suscite une énorme réticence au sein de l’institution mais aussi du côté de la justice. Porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et Frédéric Veaux, le projet prévoit de placer tous les services de police d’un département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) – sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

À l’issue d’une réunion avec les chefs de service, dont Eric Arella, 200 à 250 fonctionnaires de la PJ, des hommes et des femmes en tenue ou en civil, étaient alignés, en silence, au passage du directeur général. Au lendemain de cette «manifestation», la Direction générale de la police nationale (DGPN) annonçait qu’Eric Arella était démis de ses fonctions.

L’éviction d’Éric Arella est «inquiétante» et reflète un «mode de gestion autoritariste», a estimé dans un communiqué l’Association française des magistrats instructeurs (Afmi). Dans un communiqué distinct, les juges d’instruction de Marseille ont, eux, indiqué avoir appris «avec stupeur» la mesure et expriment leur «vive inquiétude» à l’égard du projet de réforme de la PJ. Dans l’après-midi de ce vendredi 7 octobre, des magistrats, dont la procureure générale, sont venus à l’hôtel de police remercier «un grand policier, un grand serviteur de l’État de droit». Les hommes et les femmes en noir de la PJ ont également fait une haie d’honneur, lorsque Eric Arella est arrivé à l’hôtel de police pour faire ses cartons.

Éric Arella pilotait notamment les enquêtes sur le narcobanditisme de Perpignan à Nice, en passant par Marseille, une des villes les plus touchées par ce fléau. Il est remplacé par Dominique Abbenanti, actuellement attaché de sécurité à Alger.

Plusieurs appels à manifester ont d’ores et déjà été lancés pour le 17 octobre contre cette réforme.
Patricia MAILLÉ-CAIRE

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