Collections de la CCI Aix-Marseille Provence: la mise au point et les espoirs de Jean-Luc Chauvin

Publié le 24 mars 2022 à  13h19 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  18h39

Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Aix-Marseille Provence a fait le point lors d’une conférence de presse sur le dossier des collections de la Chambre, réaffirmant sa volonté de la mise en place d’une Fondation pour permettre la création d’un musée de la Marine sur le Port…

Jean-Luc Chauvin souhaite qu'un Musée de la marine voit le jour à Marseille ©CCIAMP
Jean-Luc Chauvin souhaite qu’un Musée de la marine voit le jour à Marseille ©CCIAMP

Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP a tenu à répondre à la polémique lancée depuis plusieurs semaines concernant le patrimoine de la Chambre. «De quoi est-il question avec cet appel d’offres pour nommer un commissaire-priseur, chargé d’expertiser notre patrimoine ? Tout simplement de la valorisation de notre patrimoine composé de 80 000 ouvrages, 5 100 affiches publicitaires, 11 867 peintures – gravures, estampes-, 1 300 objets coloniaux, 1 128 objets historiques divers, 2 200 médailles et jetons, 361 planches, actions et titres, 2 712 cartes postales, 300 000 tirages et négatifs de photographies ou plaques de verre dont 18 500 numérisés, 60 000 photos dont 30 000 numérisées», décrit Jean-Luc Chauvin avant de déplorer trois semaines de polémique «injuste, parfois malsaine». Il précise que l’appel d’offres pour nommer un commissaire-priseur en charge d’évaluer ce patrimoine est toujours bien en cours et se clôture le 29 mars.

La vente aux enchères «éventuelle car rien n’est encore certain, assure le président de la Chambre, concernerait 187 œuvres qui sont notre propriété privée.» Cette expertise – qu’il place «dans le cadre de l’ambition de cette mandature»- va permettre «de connaître l’état exact des collections et leur intérêt culturel afin de mettre en sécurité ce patrimoine et offrir au plus grand nombre la possibilité de le découvrir». Il insiste sur le fait que «ce dossier est travaillé depuis 2016 mais des crises majeures se sont succédé jusqu’à aujourd’hui avec la guerre en Ukraine». Il tient à préciser que «des ventes n’auront lieu que si nécessaire pour préserver la collection».

«Les missions dévolues à la CCIAMP ne permettent plus de consacrer de ressources publiques à l’entretien du patrimoine mobilier»

Jean-Luc Chauvin rappelle que «les missions dévolues à la CCIAMP et plus largement à l’ensemble des établissements publics consulaires ne nous permettent plus de consacrer de ressources publiques à l’entretien du patrimoine mobilier et de nous ériger, si nous le souhaitions en musée». Il cite à ce propos les articles L.712 et suivants du code du commerce conjuguées à l’affectation fléchée de la taxe pour frais de chambre «par les contrats de performance et de moyens imposés par l’État et par notre tutelle». Et pourtant, poursuit-il : «La CCIAMP dispose d’un patrimoine important qui constitue autant de témoignages et d’illustration de notre histoire économique qu’il nous faut mettre en lumière».

Les refus auxquels la CCIAMP a dû faire face

Le président Chauvin rappelle alors les refus auxquels la CCIAMP a dû faire face: «Le Mucem nous a juste proposé de stocker 7 000 pièces pour un coût de 1,3M€». Il explique à ce propos que, outre le fait que la loi Pacte rende juridiquement impossible une telle opération, «il y a dix ans, nous percevions 52M€ par an, aujourd’hui nous ne percevons plus que 13,7M€». Il poursuit sur les refus : «Les musées de Marseille n’ont pas donné suite à nos demandes. Concernant la Région, nous l’avons sollicitée pour que la Villa Méditerranée accueille nos collections et, là encore, nous n’avons pas reçu de suite favorable, tout comme le Département qui a refusé d’accueillir nos archives aux Archives départementales». Il signale d’autre part qu’une commission avait été mise en place en 2017, avec divers acteurs: «Sans résultat. Mais nous ne baissons pas les bras. Le patrimoine c’est la vie, c’est ce qui nous rappelle d’où l’on vient pour permettre de savoir où on va». Il invite «tous ceux qui se sont inquiétés voire indignés à se mobiliser pour qu’un Musée de la marine voit le jour à Marseille» et de préférence sur le port, «c’est là qu’il serait le plus cohérent. Pourquoi pas dans le cadre du Port center? Les œuvres seront prêtées et resteront propriété de la Chambre.»

«Un fonds de dotation»

Jean-Luc Chauvin indique que la CCIAMP travaille sur plusieurs axes pour protéger et mettre en lumière ses collections et prendra des décisions lors de sa prochaine assemblée générale, le 28 avril: «Nous voulons créer un fonds de dotation ouvert aux collectivités, aux entreprises, aux associations mais aussi à la population». Il ne cache pas son espoir de voir l’état «jusque là muet», se mobiliser pour cette opération. Et, si le fonds collecte suffisamment d’argent, il ne sera plus question de vente de tableaux. «Nous allons mettre en place un groupement d’intérêt public afin de permettre aux collectivités d’y participer. Nous avons besoin des quatre collectivités, de l’État, et du privé… Nous avons besoin de tous», assure-t-il. Puis cite comme exemple ce qui s’est passé à Lyon avec les musées de la soie et du textile.

Par ailleurs un Comité du patrimoine économique et culturel de la CCIAMP est en cours de constitution, il comprend déjà : Raymond Vidil, PDG de Marfret, fondateur de Mécènes du Sud, Patrick Boulanger, ex conservateur du patrimoine de la CCIAMP, Catherine Dureul, académie de Marseille, Adeline Dumont, directrice du Musée Regards de Provence, Elsa Charbit, présidente du Club de la presse, Patrick Fancello, cofondateur de Marseille capitale de la mer et un représentant du Bataillon de marins-pompiers de Marseille…
Michel CAIRE

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