Colloque Secem – Cybersécurité : « Nombre d’entreprises sont mortes parce qu’elles n’ont pas su se protéger » (2/4)

Publié le 22 novembre 2017 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Le Palais des Congrès d’Aix-en-Provence vient d’accueillir la deuxième édition du Secem (Sécurité économique et compétitivité des entreprises en Méditerranée) qui a eu pour thème « Entreprises et Méditerranée : quelle sécurité ? », traitant à la fois des questions de l’attractivité, la cybersécurité et des échanges commerciaux en Méditerranée. Quelles seront les problématiques de demain en termes de cybersécurité? Une thématique qui a donné lieu à une table ronde, animée par Bénédicte Pillet, directrice du CyberCercle et en présence du Général d’Armée-gendarmerie Marc Watin-Augouard, le Commissaire-divisionnaire Dominique Nivaggioli, Nicolas Arpagian, Directeur de la stratégie chez Orange Cyberdéfense, Moïse Moyal, Délégué à la sécurité numérique pour la région Paca et Adel Bouhoula, Directeur Général du Centre National de l’Informatique (CNI) en Tunisie.

Table ronde sur : Quelles seront les problématiques de demain en termes de cybersécurité? (Photo Robert Poulain)
Table ronde sur : Quelles seront les problématiques de demain en termes de cybersécurité? (Photo Robert Poulain)

«Cybersécurité, un enjeu pour toutes les organisations»

«Les données personnelles sont rarement bien protégées et il importe d’être attentif car il existe des escroqueries extrêmement bien organisées», avance Dominique Nivaggioli avant de prévenir: «Lorsque l’on parle d’escroqueries informatiques on pense à son ordinateur, pas au téléphone portable, à l’autocommutateur». Il évoque «L’action de sensibilisation et d’enquête menée, auprès des entreprises.» «Dès l’annonce de The Camp, poursuit-il, nous sommes allés voir ses fondateurs pour travailler avec eux». Moïse Moyal rappelle que «le rôle de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est de faciliter une prise en compte des questions de cybersécurité en France». Explique que pour construire une société capable de faire face à des «risques croissants», à des acteurs agiles aux techniques d’attaques de plus en plus sophistiquées, «il faut systématiquement intégrer les composantes de la sécurité numérique dès le départ». Prend pour exemple les pays anglo-saxons «qui voient dans la sécurité non une contrainte mais un investissement qui va renforcer la valeur de l’entreprise.» «Après, poursuit-il, si l’entreprise n’est pas impliquée, il y a la réglementation. En France, elle a fait avancer pas mal de choses et le règlement européen sur la protection des données personnelles va encore faire évoluer la situation». Nicolas Arpagian, Directeur de la stratégie chez Orange Cyberdéfense est moins euphorique: «En France on ne fait pas de la sécurité par plaisir. Notre approche, en ce domaine, relève de l’introspection: quelles sont les données dont nous disposons, celles que nous créons, ce que nous voulons protéger. Il importe aussi de savoir qui a accès aux données, avec quels droits». Il avance à ce propos: «La dimension humaine est fondamentale. Il importe de créer une culture commune au sein de son entreprise. D’ailleurs, on assiste à une évolution, on ne demande plus au responsable 2.0 d’être un technicien mais plutôt un communiquant». Adel Bouhoula va dans le même sens: «L’utilisateur doit accepter les mesures de sécurité, c’est le premier principe. Il faut former le personnel à bien réagir face à une cyberattaque» Le Général Marc Watin-Augouard de se projeter: «On va avoir la possibilité de connecter le monde entier avec des objets qui entreront dans un système connecté. Nous serons alors dans un système de communication machine to machine où tout sera interconnecté. Nous allons entrer dans un monde très complexe, producteur de données et, si un objet est mal protégé, c’est par là que le système sera attaqué». Il en vient à son tour à la réglementation que l’Europe veut mettre en place: «La grande question est de savoir si les normes vont être aussi exigeantes que les françaises ou si elles se bâtiront sur le plus petit dénominateur commun». D’insister sur une protection toujours plus efficace: «car les attaques sont planétaires, font des milliers de victimes. Nombre d’entreprises sont mortes parce qu’elles n’ont pas su se protéger». Michel CAIRE

Cyber-sécurité: les entretiens de Mireille Bianciotto

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
son_copie_petit-190.jpgLe Commissaire-divisionnaire Dominique Nivaggioli insiste sur la prévention: «Si vous fermez votre voiture, vous limitez les risques de vous faire voler. Cela ne veut pas dire que l’on ne vous cassera pas la vitre mais, ne facilitons pas la tâche aux gens qui aujourd’hui font preuve de professionnalisme dans leur activité répréhensible….». ste-014_comm_central_aixenpce_dominique_nivaggioli_15_11_17.mp3
(Photo Mireille Bianciotto)
(Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-190.jpgNéjib Karafi, Directeur Général de la Fédération Tunisienne du Textile et de l’Habillement revient sur «ce fléau qu’est la cybercriminalité » ste-015nejib_karafi_secem_cybercriminalite_15_11_17.mp3
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
son_copie_petit-190.jpg Les conseils de la Gendarmerie nationale en termes de protection ste-012_secem_un_gendarrme.mp3

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