Comité régional du Tourisme : un début d’activité prometteur en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Publié le 10 juillet 2019 à  11h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h00

Les Américains poursuivent leur come back, les Français, légèrement en retrait l’an dernier, reviennent aussi, les Allemands plantent toujours le camp et les Russes arrivent… Entre autres. Bref, tout va pour le mieux en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec des indicateurs en hausse depuis janvier par rapport à 2018, souligne le Comité régional du tourisme. Ainsi, sa stratégie faite de communication via marques monde, politique de grands événements et désaisonnalisation, porte ses fruits.

(Photo Hagay Sobol)
(Photo Hagay Sobol)
De gauche à droite: Martine Félio, directrice de Var Tourisme- Isabelle Desbets, chargée de mission AD 04 - Cathy Fermanian directrice de Vaucluse Provence attractivité - Claire Behar directrice Côte d'Azur France - François de Canson: président du CRT Paca - Isabelle Brémond directrice Bouches-du-Rhône Tourisme (Photo Carole Payrau)
De gauche à droite: Martine Félio, directrice de Var Tourisme- Isabelle Desbets, chargée de mission AD 04 – Cathy Fermanian directrice de Vaucluse Provence attractivité – Claire Behar directrice Côte d’Azur France – François de Canson: président du CRT Paca – Isabelle Brémond directrice Bouches-du-Rhône Tourisme (Photo Carole Payrau)

C’est un fait, la saison touristique s’annonce bien sur le territoire régional. Pour preuve 76% de professionnels, interrogés par le Comité Régional du Tourisme, sont confiants en l’été qui s’annonce (18% se déclarent même très confiants)… contre 71% l’année dernière. Le taux de réservation, lui, est jugé bon à 64%… Bon, il l’est d’autant plus que ce chiffre ne comprend pas le phénomène de réservation de dernière minute. Provence-Alpes-Côte d’Azur confirme ainsi sa position de leader en termes d’intentions de départ des Français, avec une part de 16% entre juin et août 2019, devant l’Occitanie et la Bretagne. Rien d’incongru là-dedans : depuis le début de l’année, la dynamique ascendante est au rendez-vous. La fréquentation dans les hôtels de la région est à la hausse de 3,1% entre janvier et avril par rapport à la même période en 2018 et le printemps lui aussi s’est déroulé sous les meilleurs auspices. 71% des hébergeurs se déclarent en effet satisfaits de la fréquentation sur les mois de mai et juin, avec certes des nuances. La fréquentation lors des premiers ponts, avec un férié en milieu de semaine le mercredi, est restée en retrait par rapport à celle de Pentecôte et de l’Ascension, respectivement à un taux de satisfaction de 77% et 80%. Fait notable pendant ce printemps, «plus d’un touriste sur trois est international», note le directeur général du CRT, Loïc Chovelon. Tandis que son président, François de Canson, se félicite «du taux d’évolution très important sur les marchés étrangers que l’on courtise, notamment sur celui des États-Unis », avec une part de clientèle au même niveau que celle de la Suisse ou des Pays-Bas, deux pays fidèles à la Région. Ainsi selon les chiffres, 30% d’hôteliers ont accueillis des Américains. Un chiffre à relativiser certes, puisque cela signifie qu’il peut y avoir tout autant un individu seul qu’un groupe… mais tout au moins, cela donne-t-il des indications. «Déjà sur 2018, on a constaté une augmentation de 18% de la clientèle outre-Atlantique… et cette année, cela continue de progresser». Sans grande surprise par ailleurs, les Allemands arrivent premiers de ce classement, puisque 71% d’hôteliers en ont accueillis au printemps, suivis par les Belges (49%), les Anglais (47%) et les Italiens (46%). Les Russes, en 11e position avec un taux de 13%, commencent à débarquer, à la faveur des lignes directes mises en place par Aigle Azur dès fin mars, et Aeroflot depuis le 1er juin. Ils ont pour l’heure surtout marqué leur intérêt pour les sports d’hiver, puisqu’un TO s’est déjà rapproché de professionnels des Alpes du Sud en prévision de la saison prochaine. Mais il s’agit d’une clientèle émergente, alors, à voir comment celle-ci se comportera sur le territoire à plus long terme… et si elle demeurera captive. Les chiffres le diront !

Comment désaisonnaliser ?

Ce beau démarrage d’activité n’est pas le fruit du hasard, mais déjà, celui d’une volonté, «fédérer sous trois marques monde. Si l’on veut réussir, il faut mutualiser. Ainsi on communique tous ensemble. Toutefois, personne ne perd son identité », martèle encore François de Canson. Marques monde qui, de surcroît, ont été le support de campagnes de communication à l’international, réalisées en grande partie sur les ailes de saison (période qui capte le plus gros des budgets). Les calendriers de certains touristes étrangers (USA et Canada notamment), différents du nôtre, leur permettent en effet de partir à d’autres moments qu’au grand rush estival. Car maintenant, le credo, c’est celui-ci : il faut « dé-sai-son-na-li-ser » ! Voilà qui permettra non seulement de lisser la fréquentation, de ménager l’environnement régional, en lien avec la politique très portée sur le sujet et initiée par le président de Région Renaud Muselier sous l’appellation «Une Cop d’avance ». Mais aussi sans doute de trouver de nouveaux leviers de croissance à une activité qui totalise déjà «19 milliards de retombées économiques, 13% du PIB et 143 000 emplois non délocalisables», a encore rappelé François de Canson.

Le Castellet en pole position

Outre les campagnes de communication, c’est aussi en travaillant en étroite collaboration avec les professionnels du secteur, tour operators en première ligne, et en incluant dans les catalogues des circuits et des activités en dehors de la saison pleine que l’on y parvient : «26 parcours thématiques ont été créés sur l’ensemble de la région», détaille le président. Ou encore, en développant les filières qui se consomment à l’année, à l’instar du tourisme d’affaires, du golf, du tourisme à vélo… Enfin, les professionnels misent aussi sur les grands événements hors saison. Isabelle Brémont, directrice de Provence Tourisme, est revenue notamment sur Marseille Provence Gastronomie 2019, «qui se déroule de juin à décembre avec de multiples temps forts, diners insolites, soirées théâtre et gastronomie, halls gourmandes… » François de Canson, quant à lui, a mis l’accent sur le grand prix de France de Formule 1 au Castellet, qui vient d’avoir lieu. «C’est 78M€ de retombées économiques, 550 emplois permanents, 14 000 clients internationaux et 13 5000 entrées pour cette deuxième édition. Les problèmes d’accès au circuit rencontrés lors de la première édition ont été réglés, à présent c’est une affaire de 20 minutes. Et puis, ce circuit est différent des autres par son côté ludique, festif, son côté village qui n’existe nulle part ailleurs. Le comité national est venu sur place, il étudie la façon dont il pourrait dupliquer notre modèle. Nous misons ainsi beaucoup sur l’année 3 puisque maintenant, chacun sait que la logistique est meilleure et que la circulation a été fluidifiée».
Il est à noter enfin qu’il n’y a pas eu de fort impact relatif à la crise des gilets jaunes. Les marchés lointains s’en sont peu préoccupés, les Européens légèrement plus… mais pas de quoi bouleverser l’activité du premier semestre. «C’est surtout la clientèle asiatique, notamment venue de Corée, du Japon et de Singapour, qui est sensible aux attentats, mouvements sociaux, conjonctures », note Yannick Le Magadure, directeur marketing du CRT. Alors, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Verdict en septembre.
Carole PAYRAU

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