Comment TrendyWork révolutionne la relation au travail

Publié le 3 octobre 2019 à  10h43 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h32

Elles sont trois, issues du monde du tourisme et ont décidé de se positionner à leur manière sur la question du bien-être au travail. Leur volonté : gommer les césures entre le professionnel et les temps de loisirs en proposant tout un panel de prestations aux entreprises. Décrypter des bilans chiffrés dans un kayak ou préparer une réunion les pieds nus dans l’herbe… c’est désormais possible ! Zoom sur la jeune entreprise TrendyWork.

11-4.jpgCasser les frontières entre le professionnel et le temps de loisirs : c’est le pari osé de TrendyWork. La jeune entreprise, fondée par Sara-Coumba Caramel, Samantha Labadie et Audrey Gineste, entend en effet promouvoir une autre idée du vivre ensemble en entreprise. Et à l’heure où nombre d’organisations syndicales et patronales se questionnent sur le rôle social de l’entrepreneur, ce positionnement ne tombe pas, loin s’en faut, comme un cheveu sur la soupe. Mais comment leur est venu cette idée de positionnement ? «Nous venions de VoyagePrivé.com et notre rôle était de vendre de l’évasion pour des populations le temps d’un séjour plus ou moins court. C’était bien beau, mais nous nous sommes demandés comment injecter du fun, du loisir pendant le temps de travail aussi et pas seulement pendant les congés», raconte Sara-Coumba Caramel, co-fondratrice et présidente de la structure. Un positionnement qui parlera forcément aux nouvelles générations. Car les dirigeants ne l’ignorent pas aujourd’hui, générations X ou Y n’ont de cesse, dans leurs attentes, de bouleverser la relation au travail qui était celle de leurs prédécesseurs. Nombreux sont les recruteurs qui l’éprouvent, au moment de séduire les candidats potentiels dans des filières dites en tension… Possibilité d’utiliser les réseaux sociaux ou de se former pendant leur temps de travail, nombre de jours de congés payés, telles sont quelques-unes de leurs interrogations, et celles-ci ne seraient jamais venues à l’esprit de leurs aînés. Voilà pourquoi, à l’heure des chiefs happiness officers, TrendyWork adopte le bon sens de la marche…

Penser l’offre dans sa globalité

Ce n’est pas le seul élément de différenciation, par rapport aux autres acteurs du marché. «Nous comptons des concurrents indirects sur l’ensemble des segments. Mais notre axe de différenciation, c’est le fait que nous allons plus en profondeur. Nous analysons la façon dont l’événement va être générateur du bien-être dans l’entreprise, et nous sommes réellement partie prenante de sa politique bien-être». TrendyWork sait aussi proposer une offre globale, un package clé en main (lieu, services…) en négociant des tarifs exclusifs auprès de ses partenaires. Et ce, en répondant au besoin de ses clients : journée d’étude, team building, afterwork, repas d’affaires, pause détente… ou encore networking. Puisque TrendyWork propose aussi cette autre offre globale : «Nous accompagnons les entreprises dans la création leur réseau sans se charger du poids de l’administratif. On s’occupe non seulement de l’événementiel en réunissant les membres, mais on va encore plus loin en nous acquittant des adhésions des membres, de la communication…» Sans oublier un nouveau service, qui sera développé d’ici quelques semaines : une mesure de la satisfaction des clients, ce pour vérifier le retour sur son investissement après événement. «Il s’agit d’un baromètre de l’humeur des participants. Pour ce faire, nous leur transmettons un questionnaire avant et après pour analyser l’évolution de cette humeur».

350 partenaires, lieux et services

Et l’humeur n’a aucune raison de plus mal se porter après expérience. Pour preuve, le panel des prestations est large, en comprenant parfois des initiatives pour le moins insolites : «Une réunion chacun assis dans un kayak, une soirée d’entreprise dans une concession de luxe avec performance de street art, une analyse de chiffres les pieds nus dans l’herbe tout près de la Sainte Victoire», égrène Sara-Coumba Caramel. Un seul fil directeur dans tout ça : «sortir du cadre !» Ce en visant une cible à mi-chemin entre le BtoB et le BtoC, puisque TrendyWork s’adresse aux entreprises tout en remettant l’individu dans la sphère. La plateforme, en ligne depuis février, réunit déjà quelque 350 partenaires, lieux et services. «On les sélectionne selon une méthode de scoring, en leur donnant une note sur 10, puisque nous avons défini 10 critères. Notre grande compétence commerciale, notre passé chez Voyage Privé a été un atout, puisque de nombreux prestataires nous ont suivi. Ce sont des établissements haut de gamme, des produits qualitatifs et pas forcément accessibles en temps normal au professionnel… » Ils sont implantés à l’échelle de Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Pour l’heure on se concentre sur la région. Mais on commence par être missionnés par des entreprises hors Paca, à Toulouse ou à Paris, alors il faudra se constituer un réseau de prestataires par là-bas aussi ». Toutefois l’équipe de TrendyWork mise plutôt sur un développement progressif. «En fin d’année 2019 on compte étoffer l’offre côte d’Azur, puis à l’été 2020 on repoussera les frontières en investissant le quart Sud-Est ».

Déjà 100 K€ de CA

Et ça semble faire mouche. Si la plateforme a été lancée il y a quelques mois, l’équipe avait investi les réseaux sociaux depuis deux ans. «Nous avons donc fait pour ainsi dire la preuve de notre concept via l’adhésion de nombreux followers». De fait, les premiers contrats n’ont pas tardé à se conclure, puisque la jeune entreprise totalise déjà 100 000 euros de chiffre d’affaires depuis février. «Une quarantaine de sociétés nous ont déjà missionnés, des grands donneurs d’ordre comme EDF, Decaux, mais aussi des PME et de TPE. On se structure au niveau commercial pour aller chercher les grands groupes». Aujourd’hui TrendyWork, c’est six collaborateurs et collaboratrices, soit les trois fondatrices, deux autres associés qui ont rejoint l’aventure dans la foulée et une stagiaire. Mais la politique maison est plutôt synonyme de croissance maîtrisée. Il n’est donc pas question d’aller chercher la levée de fonds à tout prix pour crever le plafond, mais plutôt, de se développer à son rythme, à la faveur de ses fonds propres. Et d’un modèle économique à double détente. Les revenus sont générés tout d’abord par un système de commission sur le package vendu, mais aussi par la rémunération découlant de la proposition de ce nouveau service de mesure de satisfaction des clients. Avec un objectif : «Conforter le chiffre d’affaires réalisé au cours de ce premier exercice », conclut Sara-Coumba Caramel.
Carole PAYRAU

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