Concours de sciences MT180 : quand les chercheurs font leur show

Publié le 22 mars 2021 à  6h40 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h32

15 doctorants ont présenté, ce jeudi 18 mars, leur sujet de recherche en 3 minutes à l’université de Marseille et devant la caméra, pour convaincre, en plus d’un jury, un public profane et diversifié d’Internet. Les organisateurs du concours de vulgarisation scientifique Ma Thèse en 180 secondes (MT180), se sont adaptés à la crise sanitaire en retransmettant l’événement en direct sur les comptes Youtube et Facebook d’Aix-Marseille Université.

Le MT 180 un événement unique pour les férus de sciences ©AMU
Le MT 180 un événement unique pour les férus de sciences ©AMU

Pour cette sélection régionale du concours national, trois candidats de l’université de Toulon ont rejoint les 12 candidats formés par le collège doctoral d’Aix-Marseille Université (AMU). Le défi étant de résumer des années de travail et de recherche en 180 secondes, avec des mots compréhensibles par tous. Privés de leurs terminologies scientifiques, les doctorants ont dû faire preuve de poésie, de passion ou encore d’humour pour relater le sujet de leurs ouvrages quotidiens. A la clef, un prix internautes et trois prix d’un jury, notamment composé des présidents des universités et de la déléguée régionale du CNRS.

Une aventure à la fois individuelle et collective

« Huis clos ou non, cet événement est d’une grande richesse, une invitation au partage et à la diffusion de la culture scientifique au plus grand nombre. C’est l’occasion de se rencontrer pour parler sciences sous un format inédit et décalé. Nous avons en effet la responsabilité de communiquer sur nos avancées. La recherche est une aventure à la fois individuelle et collective. Cet exercice est un réel challenge de langage, clarté, prestance, éloquence… Un grand merci aux coachs qui ont préparé les candidats à la médiation et la prise de parole en public », témoignait le président d’AMU, Eric Berton. Avant d’ajouter au sujet de la genèse de l’événement : « Le concours Ma thèse en 180 secondes est inspiré du concours Three minute thesis (3MT) de l’Université du Queensland en Australie. Il a été repris au Québec et étendu à l’ensemble des pays francophones. Depuis 2014, le concours est organisé en France par la CPU et le CNRS. C’est un mode de médiation scientifique percutante à laquelle participent 29 groupements d’universités. »

Des sujets de thèses vraiment très variés

Les sujets très variés de ces one-man show allaient de « l’arbitrage au prisme de l’ordre juridique », en prenant pour exemple l’OM et la ligue des champions 2010, à la représentation animale contemporaine envisagée comme outil critique des moyens de production industrielle, en passant par le cinéma de Quentin Dupieux entre désorientations esthétique et éthique ou l’interaction entre fenouil et insectes floricoles sur le plateau de Valensole. L’habile doctorante de ce dernier sujet s’étant appliquée à démontrer que, sans les insectes pollinisateurs, nous serions privés de pastis !

Premier prix pour Peter Stephen Assaghle, de l’université de Toulon

Au final, le prix des internautes a été décerné à Sebastian Marzetti, de l’université de Toulon, pour ses trois minutes dédiées aux systèmes embarqués ultra-low power. Dans un élan pour mettre l’humain au cœur de l’électronique, il a semé un chiffre étonnant : 10 % de la consommation mondiale d’électricité proviendrait de nos e-mails ! Pour le podium, le jury a decerné le 3e prix à la spécialiste en immunologie Marie Hemon et le deuxième à Romain Romero pour son histoire de pins inflammables. Enfin, le premier prix est allé à Peter Stephen Assaghle, de l’université de Toulon, pour sa prestation émouvante sur la vulnérabilité des femmes qui subissent toutes les violences dans la région des Grands Lacs africains, dont les femmes du Grand Kivu. Les deux derniers finalistes concourront à la demi-finale nationale du 1er avril.
Laetitia CECCALDI

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